"Quand c'est fini et que vous rentrez aux vestiaires sous les applaudissements, c'est incroyable"

Roger Federer n'a pas encore gagné son huitième titre à Wimbledon. Si jamais il y parvient dimanche, il pourra dire qu'il a mis les formes. Vendredi, Andy Murray a eu beau résister tant qu'il a pu, l'Ecossais n'est pas parvenu à stopper le "Fed-Express" lancé à toute allure. Le Suisse, lui-même, a apprécié sa prestation au point de la placer parmi les matches les plus aboutis de sa carrière : "C'est l'un des meilleurs matches de toute ma carrière. Quand c'est fini, que vous rentrez aux vestiaires sous les applaudissements, c'est une sensation incroyable. Je ne me rappelle pas de ça, sauf peut-être une autre fois ici. Je suis content, ça fait oublier les matches quand l'adversaire a mieux joué."

Il y a trois ans, Federer avait dominé ce même Murray en finale de Wimbledon, avant de perdre la finale des Jeux Olympiques sur le même gazon quelques semaines plus tard. Cette année, la "revanche" a tourné court, tant le Suisse a dominé les débats au niveau des statistiques (56 coups gagnants/11 fautes directes). "Je pense avoir très bien joué, très bien servi, a souligné le Suisse fort de 84% de réussite derrière sa première balle. Cela a été le cas toute la quinzaine. Ma 2e balle aussi a été efficace (55% de réussite, NDLR). J'ai pu aussi prendre des risques là-dessus pour le mettre sous pression." Et cela s'est traduit par une seule petite balle de break concédée de toute la partie. Pas de doute : Federer a frôlé la perfection.

Autant sa victoire sur Murray ne souffre d'aucune contestation, cela ne veut pas dire pour autant qu'atteindre sa 26e finale majeure lui garantira de faire une prestation aussi aboutie face à Novak Djokovic. Il y a un an, le Serbe avait calmé les ardeurs du Suisse également en finale au terme d'un match magistral en cinq sets. Cette saison, les deux hommes se sont déjà croisés à trois reprises en finale, et c'est le numéro un mondial qui a eu le dernier mot lors des deux dernières sorties à Indian Wells et Rome.

"Je veux surtout essayer de remporter le tournoi, ici à Wimbledon, a précisé Federer. Le 8e ici, ou le 18e titre, c'est sympa mais je ne vois pas les choses comme ça. La rivalité, ce n'est pas important. C'est cette sensation de victoire sur le gazon de Wimbledon, c'est pour ça que je joue et je viens de me donner cette occasion pour dimanche. Moi, au final, je prends du plaisir. Mais ce n'est que la demi-finale et il faut rester aussi haut encore un match pour que cette quinzaine soit parfaite." Peut-être faudra-t-il qu'il se remémore aussi la demi-finale de Roland-Garros 2011, autre oeuvre magistrale de Federer, face à Djokovic cette fois-ci, pour voir la lumière.