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Tsonga : "A un moment je me suis dit : 'Ça va devenir aussi long que Nicolas' "

Alexandre Coiquil

Mis à jour 03/07/2016 à 23:37 GMT+2

WIMBLEDON 2016 - Vainqueur de John Isner en cinq manches, dimanche, après 4h24 de combat, Jo-Wilfried Tsonga a reconnu qu'il a pensé se retrouver dans la même situation que Nicolas Mahut en 2010.

Jo-Wilfried Tsonga lors de son succès face à John Isner au 3e tour de Wimbledon 2016

Crédit: AFP

Six années après, Jo-Wilfried Tsonga a bien failli y passer aussi. Plongé dans un match marathon face à un spécialiste du genre, l'increvable John Isner, le Français est passé par tous les états pour se hisser en huitième de finale de Wimbledon après 4h24 de combat. Le match le plus long du tournoi, il a été pour sa pomme. Avec quelques frissons au passage et ce sentiment permanent que ça pouvait durer des lustres sur ce fichu Court N.2.
Obligé de remonter un handicap de deux sets concédé samedi, dans un match disputé sur deux jours à cause de la mauvaise météo tombée sur "Wimb" depuis le début de la semaine, le deuxième joueur français a dû faire preuve de patience pour venir à bout du marathon man de Greensboro, au 36e jeu disputé de la cinquième et dernière manche. Forcément, avec le pedigree de l'animal qu'il avait en face, Tsonga a eu des mauvaises pensées qui lui ont traversé l'esprit.
Avec Isner en face, c'est bien le souvenir de juin 2010 qui lui est apparu en pleine face. Un peu comme une évidence au final. Mahut - Isner, étiré sur trois jours entre le 22 et le 24 juin 2010, le match le plus long de l'histoire du tennis (11h05), cela lui a pendu au nez. Il n'en a finalement rien été mais, oui, Tsonga a pensé à cette rencontre complètement hors du temps, désormais gravée dans une plaque commémorative, quand il a commencé à voir dérouler les jeux dans la cinquième manche, sans pouvoir inquiéter le bombardier US.
"J'y ai pensé un tout petit peu, a reconnu Tsonga. J'étais concentré sur le match mais pour être honnête, à un moment je me suis dit : "Wow ! Ça va devenir aussi long que Nicolas." Auteur d'un break décisif à 17-17, quelques minutes après avoir sauvé une balle de match à 16-15 Isner, Tsonga a finalement réussi à éviter de traîner dans des zones trop dangereuses pour sa condition physique du moment. Le 70-68 de Mahut, très peu pour lui au final. Mais le problème est finalement ailleurs après son mini-marathon. Il va falloir enchaîner face à Richard Gasquet, lundi, en huitième. "Je vais essayer de bien récupérer et être prêt", a prévenu Tsonga qui n'a pas manqué de critiquer l'organisation du tournoi.
Isner : "J'aimerai bien qu'on en finisse avec les deux jeux d'écart"
"C'est un petit peu dommage parce qu'il y a plusieurs jours, j'ai gagné mon match du premier tour et j'ai dû attendre deux jours pour jouer mon deuxième match (vendredi), a expliqué JWT. Ils ne m'ont pas mis au programme lors de mon deuxième jour de repos. Maintenant, je vais devoir jouer un troisième jour de suite. Oui, c'est un petit peu injuste, mais je vais me préparer en conséquence."
La récupération, ce sera le point clé de la suite des évènements. Plus spécialement pour Tsonga, qui se remet à peine d'une double blessure aux adducteurs, la première contractée à Rome et la rechute à Roland-Garros lors de sa rencontre du 3e tour face à Ernests Gulbis. Victime d'une lésion au grand adducteur après avoir ressenti "un coup de poignard" qui l'avait contraint à l'abandon face à Letton, Tsonga a dû zapper la préparation pour Wimbledon pour récupérer. Avec son passif récent de grand blessé, ce traître de gazon, impitoyable pour les plus fragiles, jouer autant en aussi peu de temps, ce n'était pas indiqué.
Forcément, le serpent de mer concernant l'application du tie-break lors du 5e set à Wimbledon est revenu sur la table. "Évidemment que pour nous ce serait bien d'en terminer avec les deux jeux d'écart, parce que le vainqueur va jouer un autre match et poursuivre son tournoi. Quelque fois, c'est meilleur pour le corps", a expliqué le Français, qui a finalement choisi de ne pas choisir. "En même temps, c'est bon pour le public et les observateurs, ça créé des histoires. Donc, pour moi c'est du 50/50. Je ne sais pas, si je suis pour ou contre. Ce qui est réellement compliqué, c'est de jouer le jour d'après", a martelé le Tricolore.
Pour Isner, qui a toujours vanté la mise en place du tie-break dans le set décisif, utilisé depuis 1970 à l'US Open qui est à ce jour le seul majeur à l'utiliser, c'est vu et entendu. Il faut en finir avec les deux jeux d'écart dans les "Decider". "J'aimerai bien qu'on en finisse, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises", a soutenu l'Américain, qui a subi une 15e défaite en 21 rencontres dans des combats en cinq manches en Grand Chelem. "Je ne sais pas si les autorités feront quelque chose, aucune idée même. Je ne peux pas y faire grand-chose." Pour Isner, il faudra attendre l'an prochain pour se retaper un marathon. Pour Tsonga, ce sera éventuellement lundi. Marathon Jo.
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Le tableau d'affichage de la rencontre remportée par Jo-Wilfried Tsonga face à John Isner au 3e tour de Wimbledon 2016

Crédit: AFP

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