Federer avant sa demie du Masters 2013 contre Nadal : "Maintenant, je vois la lumière"

C'est une référence au Masters et pourtant Roger Federer la joue profil bas. Cela pourrait s'apparenter à un paradoxe, c'est une caractéristique qui le suit comme son ombre depuis plusieurs mois, notamment en Grand Chelem où sa série des 23 demi-finales de suite n'est plus qu'un lointain souvenir. Cette année, il n'a atteint qu'une seule fois le dernier carré d'un tournoi majeur, à Melbourne. Depuis il cherche la lumière. Sans surprise, il ne l'a pas trouvé à Roland-Garros ; avec plus de surprise, ni Wimbledon ni l'US Open ne l'ont aidé. Il lui a fallu attendre la saison en indoor pour renaître de ses cendres. Dans la continuité de sa finale à Bâle et de sa demi-finale à Paris, Federer a confirmé son embellie par une présence dans le dernier carré du Masters, dernière rendez-vous majeur de la saison, pour la onzième fois en douze participations.

"Je suis très content que ça marche de nouveau bien pour moi en cette fin de saison, a réagi l'actuel septième joueur mondial après sa victoire en trois sets face à Juan Matin Del Potro. Maintenant je vois la lumière au bout du tunnel. Encore deux matches maximum et c'est les vacances." Lui qui a vu son physique lui jouer des tours cette année prend plaisir à tenir les chocs de cette fin d'année, comme face à Del Potro dominé pour la deuxième fois de suite sur le circuit, à un moment où justement les organismes commencent à tirer la sonnette d'alarme. "Quand je me suis retrouvé avec un break de retard au troisième set, j'étais surtout en colère. Je m'étais battu tout le match et voilà que c'était de nouveau mal parti. Mais j'ai su rester relativement calme. Les dernières semaines, où j'ai connu beaucoup de hauts et de bas dans mes matches, m'ont aidé à ne pas trop m'inquiéter. Je me suis dit: ce n'est qu'un break. J'ai réussi un très bon finish."

"Je suis déçu car j'ai eu deux occasions de gagner ce match en ayant un break d'avance au deuxième et au troisième sets, a souligné Juan Martin Del Potro. Mais il a joué un grand tennis quand il était dos au mur. Un break d'avance contre ce genre de joueurs ne suffit pas." Qu'on se le dise : en indoor, Federer, sextuple vainqueur du Masters, reste un maître sur un terrain qui rend grâce à ses qualités et où il continue à représenter une menace, même si dans son tournoi tout n'a pas été parfait. Il a beau être irrégulier, le Suisse a eu le mérite de se battre et de retrouver ses vieux réflexes lorsqu'il était dos au mur. Signe qu'il y a encore quelques braises sous les cendres. Et pour retrouver l'étincelle qui remettrait le feu à tout cela, rien de tel qu'un bon vieux classique face à Nadal.

"Le but est de gagner chaque tournoi, mais j'ai appris à être réaliste ces derniers mois.Cela dit, contre "Rafa", je pense que j'aurai moins de pression que lors de nos matches précédents, sourit le Suisse. Je suis clairement l'outsider vu les circonstances, vu mon année et vu son année à lui. J'espère que ça marchera pour moi, sinon il méritera la finale, il a fait une saison tellement formidable." Vainqueur de leurs trois dernières rencontres, à Indian Wells, Rome et Cincinnati, soit deux fois sur dur, Nadal domine son rival environ deux fois sur trois (21-10 au total). Mais il ne l'a encore jamais battu en indoor malgré quatre occasions au Masters : deux fois à Shanghai et deux fois à Londres dont une en finale en 2010. Rien de mieux pour rendre cette affiche encore plus alléchante. Cela n'a pas échappé à Federer. Interrogé pour savoir si sa victoire sur Del Potro était son meilleur match de la saison, il n'a ainsi pas manqué de glisser : "le meilleur, j'espère que c'est pour dimanche".