Masters Londres 2013 - Stanislas Wawrinka : l'exploit ou l'affront face à Rafael Nadal

Onze défaites à zéro. Et aucun set inscrit. Voilà le bilan terrible de Stanislas Wawrinka face à Rafael Nadal entre leur première confrontation en 2007 à l'Open d'Australie et leur dernière au Masters 1000 de Shanghai cette saison. Pour une série noire, difficile de faire pire. Le Suisse est l'une des victimes préférées du Majorquin avec Richard Gasquet (11-0), Nicolas Almagro (10-0) ou encore Paul-Henri Mathieu (10-0). Pourtant, mercredi à Londres (15h), Wawrinka aura l'occasion de mettre un terme à cette spirale infernale... pour la quatrième fois de la saison. Après deux essais sur terre battue non concluants à Madrid et Roland-Garros, un dernier sur le ciment de Shanghai il y a un petit mois a bien failli être le bon. En vain. Alors, pour leur premier face-à-face en indoor, Stanislas Wawrinka fait l'effort d'y croire un peu plus que d'habitude.

Quoi de mieux pour marquer sa première participation au Masters qu'une victoire sur Nadal ? Deux joueurs l'ont bien réalisé : James Blake en 2006 et David Ferrer en 2007. A ceci près que ces deux-là restaient au moins sur un succès face au Majorquin. S'il n'est pas dans pareilles dispositions, Stanislas Wawrinka sent différemment cette douzième confrontation: "Je pense que Londres est la meilleure surface pour le battre pour sûr", s'est même laissé dire le Vaudois lundi. Une phrase qui n'est pas sans rappeler celle de Richard Gasquet qui a eu des mots similaires à Bercy au moment d'affronter le Majorquin en quarts de finale... avant de s'incliner pour la onzième fois de suite (6-4, 6-1). "A Shanghai, Nadal était meilleur que moi sur dur, se souvient Stan. Il est le numéro un mondial, il réalise une saison incroyable. Que ce soit en indoor ou pas, ce sera un match dur pour moi."

En indoor, Wawrinka n'a pas de grandes références, si ce n'est une finale ATP, jouée à Vienne en 2007, et une victoire solide sur Tomas Berdych lors de son match inaugural au Masters de Londres (6-3, 6-7, 6-3). Un succès qui lui permet de viser une qualification pour les demi-finales en cas de victoire sur Nadal mercredi. Comme une motivation supplémentaire pour lui de mener la vie dure au numéro un mondial, s'il avait besoin d'en trouver une autre. Dans un monde parfait, une victoire sur Nadal et une autre de Berdych sur Ferrer l'enverraient même dans le dernier carré avant son dernier match de poule face au finaliste de Bercy. De son côté, Nadal rejoindrait les demi-finales simplement s'il s'impose en deux manches.

Mais cette éventelle victoire majorquine aurait une portée bien plus importante qu'une simple qualification assurée. Cela permettrait à Rafa de graver dans le marbre que le numéro un mondial fin 2013, c'est lui et personne d'autre. Pas Novak Djokovic, même si le Serbe aurait bien aimé le coiffer au poteau pour être au sommet du classement ATP en fin de saison pour la troisième fois de suite.

Ce suspense du moment pourrait donc trouver une issue en cas de succès de Nadal sur Wawrinka mercredi. A moins que le Suisse, prêt pour livrer un gros combat face à l'Espagnol qui pourrait se faire rattraper par la pression et/ou la fatigue, ne repousse cette échéance d'un match en brisant sa série de défaites. Impossible ? Dites cela à Fernando Verdasco qui a stoppé une série de treize défaites face au Majorquin au Masters 1000 de Madrid l'an passé... sur terre battue. Et puis, n'est-ce pas Wawrinka qui a tatoué sur son bras la phrase de Beckett "Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Mais échoue un peu moins" ?