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Etape 1 : déclarations

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/07/2010 à 19:00 GMT+2

Voici ce qu'ont déclaré les principaux protagonistes à l'issue de l'Etape 1 de la Solitaire du Figaro, à Gijon.

2010 Solitaire du Figaro Cercle Vert Morvan

Crédit: AFP

Armel Le Cléac'h (Brit Air, vainqueur) : "C'est une belle victoire car depuis le début, j'étais souvent aux avant-postes. J'ai toujours été dans les bons coups même si je n'ai pas toujours été le meilleur partout mais au final, je passe en tête à Portsall. C'était important car je savais que ça partirai par devant à un moment ou à un autre. Dans le golfe de Gascogne, une fois traversée la dorsale, c'était les premiers qui touchaient le vent. Plus on avançait et plus ça allait vite. Au fil de la journée, je voyais les bateaux derrière moi devenir plus petits, je savais que c'était bon signe (…) Ça a été assez dur les deux premières journées : je crois que je n'ai quasiment pas dormi pendant 48 heures… A la fin, j'étais dans le rouge. Je commençais à délirer un peu à bord, j'oubliais que j'étais en course, je ne voyais plus bien les afficheurs, je ne savais plus trop où j'étais. Mais les autres étaient dans le même cas de moi. Après, heureusement, la nuit dernière, je me suis bien reposé pour préparer cette dernière ligne droite. C'est vrai que je suis dans l'euphorie. Quand on est devant, c'est plus facile de tenir la fatigue. Aujourd'hui, je n'ai pas du tout dormi. J'ai l'impression de ne pas être fatigué alors qu'en fait, je suis très très fatigué ! (…) Je n'avais pas forcément la rage au ventre, c'était surtout l'envie de bien faire sur l'eau, de ne pas faire d'erreur. J'étais vraiment concentré sur ce que je faisais. A chaque fois que je prenais une décision, je pesais le pour et le contre. Cette nuit, quand il a fallu empanner, il ne fallait pas se tromper, j'ai passé beaucoup de temps à réfléchir à tout ça. Pour gagner, il faut être présent sur tous les coups. Il faut prendre les bonnes décisions et parfois, on a une minute pour les prendre."
Yann Eliès (Generali-Europ Assistance, 2e à 14 min 32 sec) : "L'alarme ne s'est pas mise en route et j'ai fini à la côte (au début de l'étape). C'est une grosse erreur, j'hypothèque peut-être mon Figaro là-dessus alors qu'aujourd'hui, je serai idéalement placé. Mais c'est le jeu, ça fait partie des histoires de La Solitaire du Figaro. Après, je me suis dit qu'il fallait faire comme Damian Foxall en 1999. Il était tombé à l'eau. On l'avait ramené sur son bateau et il s'était dit qu'il fallait gagner la manche et il l'avait gagnée. Mon objectif, c'était ça, la gagner et je ne suis pas loin. Je n'ai pas à rougir de ma course. J'ai super bien navigué, je suis content de moi. Ça n'a pas été facile de se remettre de mon échouement sur la plage. J'ai bien compris qu'il s'était passé quelque chose de grave et que ce n'était pas bien pour la course. J'ai eu le sentiment que c'était terminé. Je me suis même demandé s'il fallait que je continue et puis j'ai réussi à rebondir. Ce qui veut peut-être dire que j'ai du caractère (…) Pour le golfe de Gascogne, le briefing de Jean-Yves Bernot nous a bien aidé. J'avais la situation bien en tête. Je sais qu'il y en a qui aiment bien faire tourner des routages, mais pour moi le scénario était clair. J'ai allumé l'ordinateur pour passer dans les cailloux mais c'est tout, je n'ai jamais fait tourner un routage. Après, quand on a un lièvre comme Armel [Le Cléac'h] et qu'on a la vitesse, il n'y a pas grand-chose à tenter de plus (…) On va attendre Brest la décision du jury pour savoir à quelle sauce je vais être mangé. Il va falloir que je porte ça jusqu'à l'arrivée mais ce qui est sûr, c'est que j'ai encore envie de me battre. Je me sens à l'aise, je sens que je peux faire quelque chose de bien. Je suis confiant."
Eric Peron (Skipper Macif 2009, 3e à 22 min 50 sec) : "J'étais dans le bon tempo dès le début, tout allait bien. Après une petite boulette au large des côtes bretonnes je suis revenu à l'attaque dans le Four. J'étais bien aussi aujourd'hui. J'y croyais… j'étais bien revenu sur Armel et puis hop, le vent est arrivé et il s'est échappé. Mais bon, je suis très content de cette place. D'autant qu'il y a un peu d'écart derrière donc c'est parfait pour la suite. Cette étape c'est pour le moment mon meilleur souvenir de toutes les étapes de Figaro que j'ai faites, c'était magique. Il y avait un mélange de tactique, de stratégie. Les conditions étaient vraiment clémentes donc on a pu s'éclater. Il y avait des coups à jouer tout le temps, sans arrêt. Et puis c'était épuisant, mine de rien. On en a parlé un peu à la VHF. Les hallucinations, tout ça. Je croyais que j'avais la musique allumée alors qu'elle était éteinte. Après, je m'endormais et je croyais que j'étais sur l'autre bord. Ce n'est pas évident d'aller dormir car on a envie de ne rien rater, chaque mètre, chaque seconde… Ca rassure quand on réussi trois ou quatre coups tactique d'affilée, on se dit bon, je suis dans le match, le bateau va bien, le bonhomme aussi. Après, tout s'enchaîne. Je suis en confiance. Je savais où j'en étais avant de venir sur La Solitaire mais là, maintenant, je sais que je n'ai plus rien à craindre des autres. Et je m'autoriserai à rêver… Comme tout le monde !"
François Gabart (Skipper Macif 2009, 4e) : "C'est la plus belle étape de Figaro que j'ai jamais faite de ma vie. Une sacrée bagarre, magnifique. On a tout eu : du côtier, des coups à jouer. Je suis super content car le bateau va bien, je suis capable de faire plein de belles choses, de remonter des places, doubler du monde. J'ai pris vachement de plaisir et je sais que je suis capable de refaire ça sur les prochaines étapes. Pour moi, c'était vraiment positif, je savoure (…) Je me suis bien cramé. Entre l'île de Batz et le Four, c'était hallucinant. Il pleuvait, il faisait froid, j'étais crevé et pourtant  je continuais à naviguer comme si de rien était. C'était un peu limite… Je pense que mon cerveau ne fonctionnait qu'à moitié. Il y avait juste les bras qui fonctionnaient.  Il ne fallait pas que ce soit beaucoup plus compliqué parce que je n'aurai pas pu tout gérer."
Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne, 5e à 49 min) : "Et voilà, tout ça pour ça ! (Il rit) Les écarts sont faibles en tête, je fais une bonne place, pas trop loin des vainqueurs… Quand on y pense, c'est fou de s'être mis sur la figure à ce point pendant les deux premiers jours pour se retrouver groupés comme ça au final ! J'ai essayé de récupérer le dernier jour mais c'est vraiment difficile. Il va falloir surtout bien se reposer ici, à l'escale, pour attaquer la suite. Vu les étapes qui se profilent, 45 minutes, ce n'est pas grand chose."
Gildas Morvan (Cercle Vert, 6e à 58 min 58 sec) : "C'était une étape magnifique. Il y avait des coups à jouer quasiment à chaque pointe. A Barfleur, à Cherbourg, à l'Ile de Batz, dans le Four puis le raz de Sein, il ne fallait pas trop les louper. Moi, je n'étais pas bien dans le match à ce moment là. J'ai plus joué le vent que le courant, alors qu'il fallait faire l'inverse : jouer le courant et ne pas s'occuper du vent.  Après, j'ai réussi à revenir en essayant de bien naviguer dans le golfe de Gascogne. J'arrive à sauver une 6e place. Les deux premières nuits, on n'a pas réussi à dormir, la journée non plus d'ailleurs...C'était une étape assez dure. Il fallait réfléchir, faire avancer le bateau, il y avait des cailloux, du courant, le vent pas comme on voulait. Il fallait gamberger mais c'était super intéressant. J'arrive à sauver une sixième place, ça fait une heure avec Armel (58 minutes et 58 secondes très exactement) donc ça reste encore raisonnable."
Yohann Richomme (DLBC, 7e à 1 h 11 min 28 sec, premier bizuth) : "Tout le début d'étape j'étais super bien, à la pointe Bretagne j'étais même dans le trio de tête, toujours devant, alors avec Armel Le Cléac'h et Jérémie Beyou. Après, j'ai optionné avec Jérémie Beyou… Et j'ai attaqué, attaqué, attaqué tout le temps. On a une belle bagarre avec Bernard Stamm qui est 14 minutes derrière moi : deux bizuths en un quart d'heure, c'est sympa… L'étape a été incroyable avec des renversements de situation tout le temps… Erwan Tabarly et Armel Le Cléac'h sont impressionnants… Et je dois dire merci à Jérémie Beyou, sans lui je n'aurais jamais pu faire ça, en fait je l'observais en permanence sur ses réglages de tangon, de spi, ça j'ai beaucoup appris sur comment faire marcher le bateau ! Dix fois j'ai tenté, je suis passé dans les premiers, les autres revenaient, il fallait tout recommencer… Quand tu as 45 bateaux comme ça, un coup de raté c'est 15 bateaux qui te passent devant ! Quand j'y repense, cette option à l'Ouest sur 280 milles, en fait à la base elle est toute petite, c'est juste la largeur de l'île de Molène."
Corentin Douguet (E. Leclerc Mobile, 8e à 1 h 11 min) : "Ça fait du bien de faire une étape devant ! Trois ans que cela ne m'était pas arrivé. C'était une étape géniale, super dure mais absolument géniale, avec des coups à jouer tout le temps des retournements de situation… D'accord on n'est pas super frais en arrivant ici, mais ça c'est de la régate ! La fatigue ? Pour te donner une idée, j'ai une alarme de fou dans mon bateau et bien une fois j'ai dormi une heure d'affilée, c'est à dire… deux fois plus que le temps programmé… j'ai dormi 30 minutes toutes sirènes allumées ! Septième à un peu plus d'une heure, c'est bien… je regrette juste de n'avoir pas fait comme Armel (Le Cléac'h) alors que j'y ai pensé – après Batz il fallait aller à Portsall en deux bords. Je n'ai pas osé, peut-être parce que je venais de revenir de très loin pour retrouver le trio de tête. C'est comme ça, parfois on a tort de mettre de la tactique dans notre stratégie."
Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 11e à 1 h 14 min 50 sec) : "C'était génial ! Il y a une superbe ambiance entre les concurrents. C'est exceptionnel. Il m'a fallu un peu de temps pour me remettre dans le match (absente de la Solitaire en 2009), mais une fois dedans ça a été le bonheur. Cette première étape était passionnante techniquement, tactiquement. La redistribution des cartes a été quasi permanente et tout le monde a eu son heure de gloire. Même moi j'ai été en tête à l'île de Batz. Par contre physiquement ça a été super dur. Il était prévu qu'on fasse toute la Manche au reaching et en fait on a tiré des bords tout du long (…) Au raz de Sein, je me suis dit que j'étais mal placée mais que le jeu était tellement distribué qu'il y aurait des choses à faire jusqu'au bout et qu'il ne fallait surtout pas baisser les bras. Je me suis aussi dit que ça allait mollir à l'arrivée et qu'il fallait rester fraîche pour la fin... et en fait, il n'y a pas eu ce ralentissement. J'ai peut-être un peu mal géré ma fatigue sur ce point précis, mais en dehors de ça le fait d'avoir sans doute dormi plus que les autres m'a permis de ne pas me mettre dans le rouge. Et même si ça ne paie pas maintenant, ça paiera sur la longueur de savoir gérer le sommeil".
Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham, 12e à 1 h 15 min) : "Le jeu reste ouvert. Cette étape était étonnante et difficile, aussi parce qu'on a rarement eu ce qui était prévu par la météo. Le fameux bord de reaching qui s'est transformé en du près à tirer des bords, par exemple."
Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne, 18e à et 1 h 28 min 28 sec, 3e bizuth) : "J'ai été content de ma descente de la Manche. J'ai pris une petite option à l'île de Batz qui m'a permis de bien remonter au classement. Après Ouessant, j'ai fait l'erreur de passer au large de l'île de Sein. J'avais le même écart avec Yohann Richomme (premier bizuth) qu'à l'arrivée alors que j'ai été plus ralenti que lui dans le golfe de Gascogne, preuve que j'ai bien avancé tout de même ! A l'approche de la dorsale, il y a eu une grosse molle avec un grain pendant une heure, ça a été fatal. Je suis déçu de ne pas avoir choisi la bonne option mais je suis heureux quand-même parce que 17 minutes, ce n'est rien."
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