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Les grandes manœuvres

Eurosport
ParEurosport

Publié 18/08/2009 à 10:00 GMT+2

Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom) menait la flotte de la Solitaire du Figaro mardi matin, alors que les options se radicalisaient après le passage du cap Lizard.

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Crédit: Eurosport

Joli feu d'artifice de trajectoires en Manche. Depuis le cap Lizard cette nuit, les solitaires ont lancé les grandes manœuvres, dans un vent qui a pris beaucoup de sud. Frédéric Duthil tient toujours tête à Michel Desjoyeaux et Nicolas Lunven est repassé devant Yann Eliès.
"Ils ont eu de l'air quasiment toute la nuit, avec quelques zones de molles. Sur l'eau, le vent a pris beaucoup de sud, il souffle désormais du 205° (sud-sud-ouest ndr) pour 9 nœuds" , résume le directeur de course Jacques Caraës. Sur une mer plate, ce vent instable en direction a donné le top départ des grandes manœuvres en Manche. Alors que le trafic de pêche et de commerce se fait logiquement plus dense – une barge a notamment traversé la flotte, obligeant le PSP Le Cormoran à jouer les chiens de garde – certains ont tiré au large, d'autres au centre et d'autres encore ont beaucoup empanné pour conserver une trajectoire près des côtes, sans jamais toutefois entrer dans les baies, pour le moment. Ce ne sera peut-être pas le cas ce soir, par exemple s'ils abordent les parages de l'île de Wight avec du courant défavorable…
Duthil en tête, Lunven bien replacé
Mais pour l'heure, face aux roches d'Eddystone dans la grande baie de Plymouth, la flotte s'est vraiment étalée : près de 15 milles d'écart latéral entre les bateaux les plus au nord et ceux les plus au sud. Tous sont sous spi. Dans la nuit noire, sur une mer plate bordée des multiples feux de la côte anglaise, il y a désormais au moins quatre idées différentes. Au sud, le mano à mano entre Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom) et Michel Desjoyeaux (Foncia) se poursuit. A 221 milles de l'arrivée à Dieppe, Frédéric Duthil est toujours leader pour 0,3 mille devant Michel Desjoyeaux avec eux, en pointe de ce groupe le plus à l'intérieur de la Manche, on trouve notamment Armel Le Cléac'h (Brit Air, 5e à 2,5 milles). Au centre, 6 milles plus nord, Charles Caudrelier Benac (Bostik, 3e à 1,5 milles) mène un autre petit paquet de cadors, dont le leader au général Nicolas Lunven (CGPI), fort bien replacé puisqu'il est désormais 7e à 2,6 milles… juste devant son premier rival au général Yann Elies (Generali, 8e à 2,9 milles). Ce groupe des « centristes » accueille aussi Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires, 4e, Gildas Mahé (Banque Populaire, 6e), Erwan Tabarly (Athema) et Nicolas Bérenger (Koné Elevators).
Toujours un peu plus nord, Gildas Morvan (Cercle Vert, 11e à 3,4 milles) et Jérémie Beyou (Bernard Paoli, 13e) ont encore une idée sensiblement différente de la trajectoire à adopter. Ils sont accompagnés de François Gabart (Espoir Région Bretagne, 14e), qui a concédé dix places au pointage depuis hier soir, mais ne semble guère s'en soucier : ce n'est pas l'ordre aux pointages intermédiaires qui compte, mais bien l'idée que chacun se fait de la meilleure trajectoire à suivre pour la suite. C'est en tous cas exactement ce que pense le tenant du titre Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne, 29e à 5,4 milles) qui, lui, joue les francs-tireurs "tout en haut", le plus au nord de toute la flotte. Qui aura raison ce soir quand il faudra respecter la marque Fairway of Needles, juste avant l'île de Wight et que les courants y seront probablement défavorables ? Mystère et boule de gomme, mais la bagarre est fort jolie… et elle ne fait que commencer.
Les échos de la mer :
Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom, leader) : "On passé la nuit ensemble (avec Michel Desjoyeaux), c'est bien d'avoir quelqu'un à coté dans ces conditions. J'ai pas mal dormi cette nuit, je fais des siestes de 5 minutes. C'est sympa, il n'y a pas beaucoup de vent, l'eau est très plate, mais le bateau n'est pas arrêté, à la moindre risée on accélère. Avec toutes les lumières de la terre pas, ce n'est pas facile de voir les options des autres. On verra bien ce matin au classement et au lever du jour. Vaut mieux être là que derrière, mais je sais qu'il reste pas mal de milles et de mistoufles jusqu'à Dieppe. Je reste concentré, je fais avancer le bateau et on verra à l'arrivée."
Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles, 9e) : "On a du petit temps, je suis sous spi sur un bord. On longe la côte sud de l'Angleterre et la flotte s'est éparpillée sur le plan d'eau. On a fait le tiers avant d'arriver sur l'île de Wight et de traverser la Manche. Mon idée est d'attraper un peu de vent au large car c'est du vent d'ouest tournant sud et selon moi, ce n'est pas un secteur ou le vent est plus favorable sur la côte. C'est ce que je me suis dit en tous cas, donc j'essaye d'avoir un peu plus de vent au large, mais ce n'est pas évident. Il y a pas mal de trafic la nuit en Angleterre, entre les pêcheurs et les petits cargos côtiers. J'ai fait le forcing pour dormir cette nuit car il nous reste quand même 36 heures de course".
Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne, 29e) : "Je m'amuse bien, mais ce n'est pas facile. On va voir où sont les autres quand il fera jour, il y a de quoi jouer avec les pointes à passer, les renverses de courant et l'analyse des cartes météo… Je me demande si on ne va pas avoir du vent de secteur sud jusqu'à la fin, ça a mollit depuis 15 minutes, j'ai 5 nœuds de vent, je suis au largue serré. Il faut rester bien vigilant. Hier soir contre le courant, je suis allé chercher l'effet de pointe en empannant pour rester dans l'alignement des deux pointes. Il y a de quoi s'occuper entre les concurrents et tous les bateaux qui passent autour, il faut se méfier. Sinon j'ai bien dormi, le pilote barre, je suis à l'intérieur avec ma télécommande…"
Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires, 4e) : "Il n'y a pas beaucoup de vent mais l'angle est bon et la mer plate et on a du courant qui nous pousse pour le moment. Il y a un plafond nuageux qui nous a permis de garder de la chaleur cette nuit. La visibilité est très bonne, on voit la côte, tous les feux des adversaires et des autres bateaux : ca fait de l'animation sur le plan d'eau ! Il y a des bateaux qui sont restés au large, d'autres qui ont tiré à la côte moi j'ai fait une option entre les deux, j'attends le classement de ce matin avec impatience. On va avec le courant favorable jusqu'à la prochaine pointe (Start Point) avec lui mais ensuite on va être contre lui et ça ne va pas être facile. Il va surement y avoir du jeu avant l'ile de Wight. Tout dépend du vent : si on pense avancer à 3-4 nœuds au large, ça vaut peut-être le coup et au contraire si on ne le pense pas il vaut mieux mouiller aux côtes et attendre la renverse pour passer les pointes un peu plus délicates… ça peut être une option intéressante, à voir !"
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