La France hors-sujet

La France aura besoin d'un miracle pour atteindre les demi-finales du Championnat du monde de volley après être complètement passée à côté de son premier match du troisième tour face aux Etats-Unis, vainqueurs 3-0 (25-16, 26-14, 25-23) lundi à Rome. Pour espérer se qualifier, les Bleus doivent désormais compter sur une très lourde défaite des Américains face à l'Italie mardi et surclasser eux-mêmes les Italiens mercredi afin de devancer leurs deux rivaux à la différence de points. S'il leur reste ainsi une petite chance sur le papier, elle est, en réalité, pratiquement nulle après la correction reçue mercredi lors d'une prestation catastrophique où ils ont paru complètement dépassés par l'enjeu.

C'est un vrai cauchemar que les Bleus ont vécu face aux champions olympiques de Pékin dans un match où ils ont rencontré d'énormes difficultés en réception et aux ailes, en l'absence de leur meilleur marqueur Antonin Rouzier, blessé. Après avoir encaissé deux aces d'entrée, Nicolas Maréchal a vécu un calvaire, tout comme Romain Vadeleux, le remplaçant de Rouzier, lui aussi fantomatique. Le sélectionneur Philippe Blain a tenté de secouer ses troupes en incorporant Guillaume Samica et Earvin Ngapeth dans l'équipe. En vain.

Jamais, ils n'ont réussi à sortir la tête de l'eau, naviguant à des années lumière de leur niveau du premier tour, alors que les Américains ont, eux, considérablement amélioré leur rendement par rapport à la première semaine. Les deux premiers sets, où les Bleus ont pris contre sur contre au filet, ont tourné à la démonstration. Ils ont affiché un visage plus séduisant dans le troisième set, où ils ont failli revenir sur la fin, mais sans réussir à éviter leur deuxième défaite en six matches, sans doute celle de trop.

Le traumatisme était dans les têtes françaises à l'issue de la rencontre. Notamment dans celle de Stéphane Antiga, qui dispute probablement sa dernière compétition internationale. Il n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé. "Je ne me l'explique pas. La pression ? L'absence d'Antonin (Rouzier) ? Sans doute, mais je ne pensais pas que ça allait nous affecter autant", a lâché le Français après la rencontre. "On peut comprendre qu'on soit en difficultés aux trois mètres mais le reste on pouvait tout faire. Or, on a été comme paralysés. Je n'ai pourtant pas l'impression que les Américains étaient monstrueux. J'ai juste l'impression qu'on les a aidés à faire un grand pas vers les demi-finales", a-t-il ajouté, dépité.