Loeb leader

[28/08/05] - Sébastien Loeb (Citroën Xsara) se dirigeait vers une nouvelle victoire, la huitième cette saison, la dix-huitième de sa carrière, la quatrième consécutive au rallye d'Allemagne, onzième des seize épreuves du championnat du monde, dimanche à Trèves.

Comme la veille, le Français et son coéquipier belge François Duval avaient dominé de la tête et des épaules la concurrence, samedi, lors de la deuxième journée. Et ce, en dépit des consignes de prudence, de figer les positions, données le matin par Guy Fréquelin, directeur de Citroën Sports et réitérées après la première boucle de deux spéciales (ES7 et ES8). Consignes ayant quelque peu perturbé les deux pilotes habitués à laisser libre cours à leur fougue.

Tête-à-queue de Loeb, petite sortie dans un champ de maïs pour Duval, le champion du monde et le Belge avaient eu du mal à se mettre dans un faux rythme dans la spéciale d'ouverture (ES7). "Guy nous a dit que les positions étaient figées, qu'il ne fallait plus prendre de risque. Malgré ça, on fait une petite faute. Ce n'est pas évident de trouver la bonne cadence, de garder la concentration, quand vous n'allez pas à fond", expliquait Loeb.

Assurer, c'était aussi le lot des deux poursuivants des Citroën Xsara, les Peugeot 307 du Finlandais Marcus Gronholm et de l'Estonien Markko Martin. Le premier n'avait plus rien à espérer. Plus rien à craindre non plus, tant les écarts étaient importants.

Martin, également, avait hérité d'une situation semblable avec la 4e place suite aux avatars du Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza) et du Finlandais Toni Gardemeister (Ford Focus). Problème électrique pour ce dernier (ES8), Solberg, lui, buvait le calice jusqu'à la lie. Performance en demi-teinte, le champion du monde 2003 se retrouvait avec la boîte de vitesses bloquée en 3e après l'ES7.

Neuf minutes de retard au contrôle horaire (1 min 30 sec de pénalité), plus de deux minutes perdues dans l'ES8, Solberg sombrait. Samedi soir, le Norvégien avait fait son deuil de ses illusions bien minces de rester dans la course au titre.

Le Tchèque Roman Kresta (Ford Focus), le Français Stéphane Sarrazin (Subaru Impreza), retardé vendredi par un frein à main récalcitrant, une sortie de route, et l'Espagnol Dani Sola (Ford Focus) repoussaient Solberg en 9e position, en dehors des points.

"Je pense actuellement que Gronholm est l'adversaire le plus dangereux au championnat. Cela fait quelques rallyes qu'il est toujours à la bagarre avec nous, toujours devant Solberg. Et puis aux constructeurs, avec deux Peugeot derrière nous, il est important que nous finissions tous les deux, François (Duval) et moi, indiquait Loeb. Une victoire ici nous donnerait une grosse avance au championnat. Citroën fait un super boulot, les voitures marchent à merveille, pourvu que cela dure", ajoutait-il.

Il reste encore une journée à tenir, 90 km de spéciales, pour conserver son invincibilité en Allemagne, pour offrir à Citroën son premier "doublé" de la saison. "François est maintenant à près de 30 secondes, ça se maintient, les autres sont loin derrière, tout va pour le mieux pour l'instant. Je vais rouler par rapport à François, aux autres, lui aussi, annonçait Loeb. On va essayer de garder un rythme pour ne pas s'endormir, se déconcentrer. Ce n'est pas le plus facile, le plus amusant. Maintenant il faut savoir attaquer, mais aussi gérer".

François Duval partageait le même avis que son glorieux coéquipier. "Deux voitures de la même équipe qui se battent ensemble serait quelque chose de ridicule. Dimanche, on en lâchera", admettait le Belge. Laconcurrence en profitera peut-être pour récolter quelques miettes, les deux Xsara ayant jusque-là raflé tous les scratches.