Loeb de main de maître

Sébastien Loeb (Citroën Xsara) occupait la tête du rallye d'Argentine, neuvième des seize épreuves du championnat du monde, à l'issue de la première journée, vendredi soir à Villa Carlos Paz.

Le Français devançait ses deux principaux rivaux, le Norvégien Petter Solberg (Subaru Impreza) et le Finlandais Marcus Gronholm (Peugeot 307), respectivement d'un peu plus de 30 et 40 secondes à l'issue d'une journée où le trio maître des rallyes n'avait pas ménagé ses peines sur un terrain rendu humide et boueux par endroits, par les fortes pluies de la nuit.

L'hiver argentin, qui jusqu'à jeudi matin semblait ne pas vouloir s'installer sur la région de Villa Carlos Paz, avait soudainement fait son apparition dès le début de l'épreuve, les deux super-spéciales du soir. Chute brutale des températures, précipitations, la neige faisait même son apparition sur les hauteurs de La Cumbre, un sol blanc étant ainsi possible sur certaines spéciales de samedi et dimanche.

Loeb craignait devoir faire face à un lourd handicap vendredi en ouvrant la route sur des routes sèches, pierreuses et poussiéreuses. Cette pluie nocturne gommait d'un coup le désavantage redouté. La chance, la réussite, sans doute. Comme cette vache percutée dans l'ES7, dans le brouillard, avec pour seule conséquence un capot enfoncé sur la Xsara, n'empêchait nullement Loeb de se montrer le plus rapide dans les épreuves chronométrées suivantes, Ascochinga-La Cumbre (28,74 km), Villa Giardino-La Falda (15,50 km).

Dans la spirale du succès, sur sa lancée de cinq victoires consécutives, rien ne semblait pouvoir arrêter le champion du monde en titre. Auteur de trois temps scratches sur les quatre de la matinée (ES4, ES5 et ES6), Loeb avait retrouvé sa place, la première, délogeant Solberg qui avait pris les devants la veille au soir sur le tourniquet d'un site "pro-racing" pris d'assaut par des dizaines de milliers de spectateurs.

Loeb et Solberg se battaient à coups de dixièmes, de secondes. Tandis que Gronholm déployait tout son talent pour ne pas perdre le contact avec les deux hommes de tête.

"Ca va vite, très vite", reconnaissait le Norvégien à l'arrivée au parc d'assistance. "C'est chaud ! Depuis ce matin, c'est l'attaque maxi, renchérissait Loeb. Des frayeurs ? De temps en temps, ça passe très près des rochers". Et puis plus tard, cette vache... "Le bilan est plutôt positif, reprenait le Français. Comme on pouvait le craindre sur ce type de terrain, les Pirelli sont très bien aussi et on fait jeu égal. Pour l'instant tout va bien".

Derrière les trois hommes forts, le trou était déjà fait, les Finlandais Toni Gardemeister (Ford Focus) et Harri Rovanpera (Mitsubishi Lancer) ainsi que l'Estonien Markko Martin (Peugeot 307) se trouvaient déjà relégués à plus de deux minutes. Le Belge François Duval (Citroën Xsara) suivait à plus de trois minutes et demi. Quant à Gigi Galli (Mitsubishi Lancer), il avait dû s'arrêter dans l'ES4 (suspension et transmission).

L'après-midi, Loeb enfonçait le clou, démoralisait un peu plus ses adversaires. Après un scratch de Gronholm (ES7), dans cette spéciale où la Xsara avait rencontré une vache sur son chemin, le Français monopolisait tous les meilleurs temps, creusait un peu plus l'écart sur Solberg et le Finlandais de Peugeot, tous deux impuissants face à l'insolente domination du "campéon".