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Le pari gagnant de Citroën

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 21/01/2012 à 12:28 GMT+1

Gérer, c'est prévoir et Citroën WRT n'est pas l'équipe championne du monde pour rien. Vendredi, elle a fait la différence par rapport à Ford WRT en s'informant mieux sur les conditions de route de la deuxième spéciale du jour.

2012 Monte Carlo Citroën Loeb

Crédit: AFP

Le Monte-Carlo a peut-être définitivement basculé dans l'ES12, vendredi matin. Sur les 24,13 km de "Cimetière de Vassieux - Col de Gaudissart", les DS3 de Sébastien Loeb et Mikko Hirvonen étaient en pneus cloutés ; un kit qui s'est avéré indispensable pour traverser les portions verglacées, dont la Ford WRT de Petter Solberg, 2e au classement général, était dépourvue. En fait, tout s'était joué à la sortie de l'assistance de Valence, à 09h00. L'équipe française avait choisi d'installer deux pneus cloutés sur chaque DS3 pour l'ES11, et d'harmoniser le train juste avant le départ de l'ES12 en allant chercher les deux roues à pics dans chaque coffre. En face, l'Ovale bleu avait installé quatre "très tendres" pour le champion du monde 2003, et placé deux pneus "hiver" en réserve. En verve dans le premier chrono - premier scratch en Fiesta, le Norvégien a déchanté dans le second. Jusqu'à se retrouver à plus de trois minutes de Loeb au général…
"Chez Citroën, ils étaient peut-être mieux informés que chez Ford," nous a confié Jacques Morelli, directeur de Michelin Compétition Rallyes. Un euphémisme. "En fait, il fallait prévoir que ce serait verglacé dans l'ES12. Et apparemment, ça ne l'était pas lorsque les gravel crew sont passés. Après les ouvreurs (ndlr : pilote d'essai-informateur des équipes de pointe), il y a eu du grésil (pluie gelée)…" François Delecour (Ford M-Sport), victorieux de l'édition 1994, a raconté ce qui était arrivé : les pilotes pensaient qu'il y aurait de la neige fondue dans l'ES12, avec de la boue décollée. Il a ensuite gelé et Ford en est resté à ces informations, tandis que Citroën devait avoir des relais sur le terrain...
Voilà comment le piège s'est refermé sur Ford WRT, Ford M-Sport et Mini WRC aussi, Dani Sordo ayant pris six pneus "neige". Quant à Petter Solberg, il s'agissait peut-être d'une méconnaissance mâtinée d'un parti pris : il avait déjà roulé sur la glace avec quatre "neige" mercredi, dans l'ES2. Et précisé qu'il ne ferait pas ça tous les jours… Dans la catégorie "challenger", il y eut deux exceptions notables, vendredi matin, dans le Vercors : Evgeny Novikov (Ford M-Sport), qui avait deux cloutés pour l'ES11, et Pierre Campana (Mini FFSA), paré comme un fakir pour les deux spéciales…
Mercredi, Loeb avait croisé ses cloutés (ES2) pour une mission d'équilibriste. Pas confortable, même carrément risqué mais rempli de bon sens. "Deux pneus cloutés en diagonale restent efficaces particulièrement sur les freinages en ligne : ils assurent du grip à l'avant et à l'arrière. En revanche, c'est plus délicat en courbe. Des pilotes les ont montés en croisé, d'autres ont choisi de mettre les deux à l'arrière. Quoiqu'il arrive, le pilote ne doit pas perdre à l'esprit qu'il roule dans cette configuration : il doit en tenir compte en permanence, dans tout ce qu'il fait", souligne Jacques Morelli.
Risqué donc, mais pas inédit loin de là au Monte-Carlo, où le mélange des conditions pousse à ce genre de compromis. En 2010, Nicolas Vouilloz avait expérimenté les croisés en IRC, et en 2011 Bryan Bouffier avait renversé une situation compromise en prenant des clous pour l'emporter.
Avec le retour à Monaco, ces paris pneumatiques ne semblent plus de mise dans cette 80e édition. "Apparemment, on va avoir un grand soleil samedi", a lancé Loeb vendredi soir, dans un grand sourire.
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