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Ogier est seul sur sa planète, c'est un peu ça le problème...

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 21/01/2016 à 17:38 GMT+1

RALLYE MONTE-CARLO - On peut considérer que Sébastien Ogier (VW) a un boulevard sur la route de son quatrième titre. Faute d'adversaire encore à la taille de son immense talent. Mais ce n'est pas une raison de ne pas lui refuser cette place qu'il a déjà dans l'histoire.

Sébastien Ogier (Volkswagen MST) au Rallye de Grande-Bretagne 2015

Crédit: Volkswagen Communication

Sébastien Ogier ne songe pas réellement à défendre son titre mondial. La politesse le commanderait mais vu la supériorité avec laquelle il a accablé ses adversaires ses dernières saisons, il est plus sûrement tourné vers l'option offensive, à savoir la conquête de sa quatrième couronne consécutive en attaquant à outrance. Avec d'autres contingences que celle de la gestion de son immense talent.
Il faut le dire, peut-être le regretter : il va faire du Ogier d'autant plus facilement que ses rivaux n'ont pas ou peu changé cet hiver. On connait probablement la fin de l'histoire comme au temps de Loeb, et on ignore juste la façon dont il écrira sa nouvelle gloire.
Son coéquipier Jari-Matti Latvala reste indéniablement le plus proche en termes de vitesse pure et s'appuie sur un feeling inné sur la neige suédoise et un vécu inégalé sur les bosses de sa Finlande natale. Deux terrains qui sont bien là ses seuls avantages sur le Tricolore...
Pour le reste, il dégoupille, roule à 110% en croisant les doigts. Avec lui, on sait que ça peut tenir sur deux ou trois épreuves du calendrier mais pas sur 14. Et question baisse de régime, il y a ces énormes passages à vide dont il est régulièrement sujet...

Potentiellement le plus jeune quadruple champion du monde

Autrement, on peut être impatient de voir Hayden Paddon à l'œuvre. Le Néo-zélandais en lequel seul Hyundai croyait jusqu'à peu s'annonce comme le facteur X indispensable au championnat. Il a une chance de chahuter Ogier quelques fois et son objectif reste d'acquérir une première victoire.
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Sébastien Ogier (VW), lors du rallye de Grande-Bretagne 2015.

Crédit: Panoramic

Au-delà de cette promesse d'avenir, c'est un désert un peu désespérant. Andreas Mikkelsen ? Il est là pour être sur la troisième marche des triplés VW. Incapable de mordre sur un Ogier ou un Latvala pendant trois jours complets.
Alors, va-ton avoir du suspense ? Peut-être un peu car le Monte-Carlo et la Suède réservent des surprises à travers les pièges de leur parcours. Après, la force de l'habitude reprendra ses droits. Si Ogier évite les pannes, ce sera même l'autoroute.
Pour autant, Ogier n'avance pas sur cette saison comme un possible quadruple champion du monde au rabais. A 32 ans, il serait le plus jeune, car Juha Kankkunen l'a été à 34 ans, Tomi Mäkinen à 35 ans et Sébastien Loeb à 33 ans. Evidemment, j'entends déjà les critiques sur la faiblesse de l'adversité. Planer sur sa discipline est effectivement son véritable problème, dans l'attente du rival qui lui donnera vraiment le change.
Mais s'inscrire dans l'histoire est une question de circonstances. Si Juha Kankkunen s'est heurté à ces phénomènes qu'étaient Markku Alen et Carlos Sainz et si Tomi Mäkinen s'est couronné face à des calibres comme Colin McRae, "El matador" et Richard Burns, Sébastien Loeb a massacré Petter Solberg avant de trouver en Marcus Grönholm la riposte idéale, pendant deux années seulement (2006 et 2007).
En l'absence d'autre champion du monde existant, Sébastien Ogier est contraint de tracer sa route et d'éblouir seul cette saison encore. Mais on sait qu'on peut compter sur lui.
Loeb-Ogier à 32 ans
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