"J'avais la poisse"

LESLIE DJHONE, enfin une médaille d'or...

L.D. : A la maison, ça fait plaisir. Mais ce n'est pas ma victoire mais celle de toute l'équipe qui est avec moi. Je suis arrivé serein avec une envie de gagner. J'ai pris les courses les unes après les autres, je ne me suis pas mis une pression inutile sauf peut-être en séries. J'avais plus confiance en moi que d'habitude. Je voulais faire deux belles courses ici et montrer que c'était moi le patron. J'ai eu peur de perdre cette course. Je suis un gars des finales mais je bute toujours sur le podium. Je me suis dit: "cette fois-ci, ne passe pas à côté". Même si je suis sorti de Barcelone (Euro-2010) frustré, François (Pépin, son entraîneur) m'a dit de continuer sur cette lignée-là, c'est-à-dire essayer de partir vite, assommer la concurrence et tenir sur la fin.

Que représente ce premier titre à presque 30 ans ?

L.D. : Je ne dirais pas que c'est un aboutissement mais ça valide ce que j'ai fait depuis des années. J'espère que ça va continuer comme ça jusqu'aux Jeux. J'avais une poisse sur les championnats. Ce matin je me suis levé et je me suis dit: "ok une finale mais cette fois-ci, faut la gagner". Au moins maintenant je n'aurais pu ce truc de dire: "tu vas encore passer à côté de la finale, tout le monde te le rappelle". En sortant de Barcelone, je n'osais pas regarder mon coach en face. J'avais presque honte. On a remis les choses dans l'ordre.

Cette étiquette d'éternel finaliste a été dure à supporter ?

L.D. : Oui, ça a été dur parce que je me suis rendu compte qu'on peut faire une super carrière en passant à côté de certaines choses. Je me suis un peu remis en retrait pour me concentrer sur moi-même pour savoir où je devais aller. En début de saison, François m'a mis un pari en jeu: ne perdre aucune course cet hiver. Le plus dur c'était Barcelone. Je tente quelque chose et ça ne passe pas. Derrière, il y a 18 médailles (pour l'équipe de France).