Le pari de Baala

Certains des meilleurs athlètes français vont tenter de monter dans le train pour les Mondiaux d'Osaka, vendredi lors de la 2e étape de la Golden League, en se servant du gratin mondial comme locomotives pour décrocher les minima dans le cadre forcément motivant du Stade de France. Cette course à l'échalotte ne concerne plus deux "TGV" de l'athlétisme français, Ladji Doucouré et Mehdi Baala, qui ont déjà leur ticket en poche. Mais vendredi, le hurdleur comme le demi-fondeur se testent dans des courses de très haut niveau, en forme de répétition générale avant Osaka.

Après son 110 m haies des plus relevés contre Liu Xiang, Dayron Robles et Dominique Arnold, Doucouré en saura bien plus sur sa place dans le concert mondial. Baala, meilleur performeur mondial de l'année au 1500 m, avec ses jambes de Strasbourg (3:31.05 fin juin) et deux très bons lièvres, peut viser son record de France (3:28.98). Et pourquoi pas le record d'Europe de Fermin Cacho (3:28.95) ? Mais pour d'autres athlètes tricolores, et non des moindres, il est encore l'heure de se bagarrer contre le chrono pour attraper le "Nippon express".

A l'image de Christine Arron, qui retrouve le très haut niveau après quasiment deux ans d'absence pour blessures dans un 100 m très dense (les quatre premières des sélections américaines, Torri Edwards, Lauryn Williams, Carmelita Jeter et Allyson Felix, sont au départ). Sans peur, mais sans autre repère que ses 11 sec 36/100 de Munich (course B, fin juin), la détentrice du record d'Europe (10.73 en 1998) "espère faire moins de 11.20 vendredi". Les minima étant à 11 sec 18, autant dire qu'elle compte bien s'en débarrasser au SDF.

Leslie Djhone aussi aimerait en finir avec ça, avant que cela devienne une encombrante épée de Damoclès. Faire les minima au plus tôt, c'est en effet la garantie d'une préparation plus sereine, sans pression du chrono et des jours qui défilent. Djhone espère que LaShawn Merritt et Gary Kikaya sur 400 m vont lui servir à faire tomber la barre difficile des 45 sec 10. "C'est ici que j'aimerais réaliser les minima pour Osaka", glisse celui pour lequel la notoriété a commencé au "SDF ", comme champion du monde du 4x400 m en 2003.

Dans la foulée des Américaines Virginia Powell et Michelle Perry, les deux meilleures mondiales sur 100 m haies, Adriana Lamalle devrait essayer de "casser" les 12 sec 80 qui la sépare d'Osaka. Elle les a dans les jambes. Naman Keita sur 400 m haies n'en est plus très loin non plus. Par rapport à ses 48 sec 90 à Munich fin juin, il lui reste à grappiller 20/100 (48.70) pour s'alléger du fardeau des minima.

Dans le sillage de son pote Baala, très en forme, Bob Tahri doit s'attaquer aux minima (8:17.00) dès son premier 3000 m steeple de la saison. L'armada kényane lui servira de repère. A la perche, Vanessa Boslak doit effacer une barre parfaitement dans ses cordes: 4,45 m, soit 7 cm de plus que sa meilleure performance de la saison. Au triple saut, Julien Kapek est encore loin des minima, fixés à 17,14 m, mais l'impressionant plateau (Olsson, Gregorio) peut l'aider.

Christine Bardelle sur 5000 m, Maria Martins sur 1500 m ou encore Solen Désert sur 400 m complètent la légion bleue en quête de minima. Et puis il y a ceux, outre Doucouré et Baala, pour lesquels Osaka est déjà un peu une réalité. Muriel Hurtis, débarrassé des minima sur 200 m, travaillera ainsi sa vitesse sur une distance plus courte que son épreuve fétiche alors que Mélanie Skotnik engrangera de l'expérience en hauteur contre trois filles à plus de deux mètres cette saison (Vlasic, Slesarenko et Di Martino).