Lemaitre, raison ou coeur?

Christophe Lemaitre a donné rendez-vous. Ce n'est qu'après le 200m du meeting de Londres (13-14 juillet) qu'il arrêtera son choix : courir le 100m, le 200m ou les deux aux JO de Londres. La sagesse serait de se concentrer sur le demi-tour de piste. C'est en tout cas vers quoi il tend, même s'il ne le dit pas explicitement. Sur la ligne droite, sa "distance préférée", le Français sait qu'obtenir une médaille des Jeux sera très compliqué. Le 100m du Stade de France a confirmé cette tendance. Dans l'enceinte dionysienne, il n'y a pas eu de miracle. Troisième en 10"08, derrière Tyson Gay (9"99) et Justin Gatlin (10"03), Lemaitre n'a pas été en mesure de prendre le dessus sur deux "cadors" du sprint mondial. Alors rajoutons Usain Bolt, Yohan Blake et Asafa Powell...

A trois semaines du début des Jeux, Lemaitre espérait casser cette fameuse barrière des dix secondes. Enfin. Il n'y est pas parvenu. Sur les huit adversaires de Lemaitre ce vendredi, sept avaient couru plus vite que lui en 2012. Sa performance relève toutefois une faculté à se dépasser, à se montrer compétitif, quand la concurrence est censée être plus forte. Ça, il est difficile de lui enlever.

Mais, à ce jour, et hormis cela, l'Aixois n'a pas la moindre certitude sur 100m. Il faut dire que son statut de 24e performer mondial de la saison ne plaide pas en sa faveur. La concurrence est monstrueuse. Devant lui, dix-sept athlètes ont couru sous les dix secondes, six sous 9"90 et trois ont obtenu un temps de 9"80 ou moins. Lemaitre est très loin de tout cela. Il le sait et a tout intérêt à se concentrer sur le 200m, "une course sur laquelle, (il a) plus de possibilités", même s'il n'est que le 19e performer de l'année (20"31 à Angers). Son bonheur londonien passera par une médaille. Il le sait. A lui de faire le bon choix maintenant. Et celui-ci ne devra probablement pas être celui du coeur.