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TOKYO 2020 - Yohann Diniz, contraint à l'abandon : "C'était la compétition de trop"

Louis Pillot

Mis à jour 06/08/2021 à 12:46 GMT+2

TOKYO 2020 - Contraint à l'abandon lors du 50km marche vendredi, Yohann Diniz ne remportera pas de médaille olympique. Le Français est revenu sur quelques faits de course, a expliqué s'être senti en difficulté physiquement pour ses derniers Jeux, et jugé qu'il aurait peut-être dû s'arrêter "avant", à 43 ans et après des dernières années compliquées.

Yohann Diniz lors du 50km marche des JO de Tokyo 2020

Crédit: Getty Images

La carrière de Yohann Diniz s'est achevée sur un nouveau crève-cœur, vendredi matin, sous la chaleur de Tokyo. Le Français, à bout physiquement, a été contraint à l'abandon à la mi-course lors du 50km marche. A 43 ans, le champion du monde, triple champion d'Europe et recordman du monde achève sa carrière sur un nouvel échec olympique. Qui lui laisse forcément des regrets, mais auquel il semblait presque s'attendre, comme il l'a expliqué à l'issue de la course.
"Physiquement, je n'étais pas bien. C'est la compétition de trop", a-t-il confié au micro de France Télévisions. "J'avais mal au dos, j'avais mal au bassin, j'avais mal aux adducteurs, à mes tendons d'Achille… De toute façon, il faut avoir mal pendant 50 bornes, donc il n'y a aucune excuse. Après… J'étais un peu contre-nature. [...] Je sentais que vraiment, physiquement, je piochais. J'avais mal au niveau des adducteurs. Je subissais vraiment la route, mes appuis subissaient vraiment le bitume."
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Cinq ans après Rio, un nouveau cauchemar : la détresse de Diniz, contraint à l'abandon

"Je m'étais tellement fait mal il y a quatre ans…"

Retardé par un passage aux toilettes, Diniz s'est ensuite arrêté à plusieurs reprises, et a même failli foncer dans les balustrades après un contact avec ses concurrents, avant d'abandonner, assis sur un trottoir et visiblement épuisé. Il est revenu sur ces faits de course : "Je ne me suis pas affolé quand je me suis fait décrocher du groupe pour faire un arrêt, je suis revenu tranquillement [...]. Après, il y a eu un ou deux faits de course sur les ravitaillements où j'ai reperdu du temps. Ca m'a un peu agacé, mais j'ai réussi à recoller à la course. [...] Il y a eu un autre fait de course ou je me suis fait un peu envoyer dans les balustrades sur un rafraîchissement. Le Yohann Diniz d'avant, si on lui avait fait ça, il aurait répondu d'une façon un peu plus virile. Je ne l'ai pas fait, car je me suis dit qu'il fallait que je garde un maximum de jus."
De jus, le Tricolore en a finalement manqué. Logique, après toutes les épreuves traversées depuis 2016 et le cauchemar de Rio. "Je crois que je m'étais tellement fait mal il y a quatre ans (cinq en fait, ndlr)... Il y a trois ans (en 2017, ndlr), j'avais tellement tout donné à Londres pour être champion du monde que je pense qu'avec le recul, je n'aurais pas dû être là. Bon, j'avais fait les minima et tout ça, mais c'était peut-être la compétition de trop. J'aurais peut-être dû partir avant. Je n'ai pas su le faire parce que j'ai voulu jouer ma carte. [...] Le corps, il ne voulait peut-être plus, tout simplement. J'ai peut-être poussé une ou deux années de trop, et je le paye cash aujourd'hui."
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Entre défaillances et ravito raté, ce n'était pas la der dont il rêvait : le cauchemar de Diniz

"Moi, je m'en remettrai"

Pékin, Londres, Rio, et maintenant Tokyo : le parcours olympique de Yohann Diniz aura donc été jalonné d'échecs, aux airs d'injustice. S'il se montre fataliste, le marcheur laisse tout de même transpirer quelques regrets. "Malheureusement, je n'écrirai pas une page de l'athlétisme au niveau olympique, mais je repars avec un titre de champion du monde, de vice-champion du monde, des titres de champion d'Europe, et une belle carrière. [...] Il y a beaucoup de monde qui doit être déçu. Pour ça, je m'excuse vraiment. [...] Je n'ai pas été à la hauteur aujourd'hui pour vous. Moi, je m'en remettrai. J'ai tellement vécu de hauts et de bas que j'arriverai à m'en remettre."
La fin de sa carrière désormais arrivée, Diniz se projette sur une autre olympiade : celle de Paris 2024. Qu'il vivra dans un autre rôle, en coulisses. "Je vous rassure, je ne mettrai plus de chaussures ni de dossard, c'est fini (rires). Mais il y a tout un projet derrière avec Paris 2024 qui va se profiler, et j'ai hâte d'accompagner plein de jeunes et une nouvelle équipe." Avant de conclure : "Merci de m'avoir soutenu pendant ces quinze ans." Quinze ans de grandes joies, et de grandes peines.
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