Paris Basketball champion de France - La revanche des ex-tocards : "Toute ma vie j'ai travaillé pour des moments comme ça"

Les Finales de Betclic Elite ont sacré, ce mardi soir, le Paris Basketball pour la première fois de l'histoire du club. Une première pour quasiment l'intégralité des joueurs du club également. Construit de CV atypiques et d'anciens seconds couteaux, cet effectif parisien avait un charme particulier. Pour les dernières heures d'un groupe appelé à se séparer, ils ont pris une revanche sur le destin.

Les joueurs du Paris Basketball après leur victoire en finale de Betclic Elite face à Monaco, le 24 juin 2025

Crédit: Getty Images

Sur le parquet, à chaud, les joueurs du Paris Basketball ont conté leurs joies, leurs nostalgies anticipées de ce groupe, cette équipe, qui vit ses derniers moments du haut de l'acmé du championnat de France. Ils ont surtout bafoué et bégayé, peiné à trouver leurs mots au moment d'évoquer l'ivresse que provoque la gloire. "Toute ma vie j'ai travaillé pour des moments comme ça, a balbutié Nadir Hifi, héros du money time à DAZN. Être en réussite dans des moments comme ça, j'en ai toujours rêvé." Si lui l'a fait, il faut dire qu'ils sont sûrement peu, parmi ces nouveaux champions de France, à s'être autorisé à s'imaginer tout en haut de l'affiche.
Ils sont quatorze à avoir été sacrés ce mardi soir et ont tous un point commun : aucun d'entre eux n'a été drafté. Une anomalie au niveau auquel évolue le Paris Basketball, que ce soit sur le toit de la France – les Parisiens ont réalisé le triplé – qu'au haut-niveau européen. Face à eux, sept des quatorze monégasques avaient été sélectionnés durant une draft. Et une grande partie d'entre eux ont fait un bon bout de carrière dans la grande ligue. Alors la victoire de ce Paris Basketball dans le match 5 des Finales, construit avec des joueurs qui n'étaient, au mieux, que des seconds couteaux il y a encore quelques années, a un goût tout particulier.
"Ça a été un long, long chemin pour arriver jusque-là, a savouré l'ailier Tyson Ward. C'est un sentiment exceptionnel, je n'avais jamais été champion national avant." Lui était arrivé sur la pointe des pieds en Europe il y a cinq ans, après une longue carrière universitaire qu'aucune franchise NBA n'avait remarquée. Il s'était retrouvé à Wurtzbourg, un club moyen du championnat allemand dans une petite ville du nord de la Bavière. Il est désormais l'un des joueurs les plus convoités d'Europe, et pourrait signer à l'Olympiakos, vainqueur de l'Euroligue en 2023.
Je pleure d'un côté, je rigole de l'autre
Comme T.J Shorts et l'ancien coach Tuomas Ilsalo, il faisait partie de cette génération arrivée à Paris Basketball depuis Bonn en 2023. En deux ans, le meneur a remporté les deux titres de MVP de la saison régulière et est certainement devenu l'un des meilleurs joueurs étrangers de l'histoire du championnat. "Je ne sais pas si j'ai des mots pour mes émotions. Je ne sais même plus me tenir : je pleure d'un côté, je rigole de l'autre." Lui aussi devrait avoir joué son dernier match avec Paris ce mardi soir, et rejoindre le Panathinaïkos. En six ans, il sera passé d'un obscur club letton à l'un des plus puissants clubs d'Europe.
picture

T.J. Shorts après le sacre de champion de France du Paris Basketball face à Monaco, le 24 juin 2025

Crédit: Getty Images

"Aucune offre en NCAA, aucune équipe professionnelle ne voulant me signer au début de ma carrière, je le garderai toujours dans un coin de ma tête, rappelait-t-il lors de l'obtention de son premier titre de MVP de Betclic Elite. Je le porte même sur mon maillot : mon n°0 représente l’absence de bourse universitaire proposée." Il la tient sa revanche, maintenant et cela s'est vu dans ses yeux, son sourire, ses mains vissées sur le ballon du match au coup de sifflet final comme s'il n'allait plus jamais le lâcher. Elle est là, la beauté de cette équipe. Une bande de mecs qui a la dalle comme pas deux parce qu'il y a sur les CVs des noms de clubs où personne ne voudrait mettre les pieds.
"Cette équipe, c'est toute ma vie, regrettait déjà Nadir Hifi. On a construit quelque chose de grand." Car évidemment, la belle histoire a une fin. C'est la plus belle qui soit, ou presque, pour ce Paris Basketball et on imagine bien que ce sera sans rancune pour la plupart des fans. Parce qu'ils savent d'où ils viennent, et qu'ils ont connu les gymnases d'Ostende, de Ventspils, de Crailsheim ou de Batoumi, il leur est sûrement impossible de refuser quand la gloire appelle. Et difficile de leur en vouloir. Quand le puits est sec, on sait ce que vaut l'eau. On sait, aussi, que quand elle revient, elle ne prévient pas et ne passe pas deux fois.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité