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Black lives matter, cluster floridien, crainte pour l'avenir : la reprise NBA est-elle assurée ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 24/06/2020 à 18:22 GMT+2

NBA - Alors qu'elle semblait confiante sur sa reprise fin juillet, la ligue nord-américaine se heurte à quelques soucis qui font encore douter de l'effectivité de celle-ci dans quelques semaines. Du mouvement Black lives matter à des joueurs qui préfèrent déclarer forfait en passant par l'augmentation des cas de Covid-19 en Floride, tour d'horizon des problèmes rencontrés par la Ligue.

LeBron James et Giannis Antetokounmpo lors de Milwaukee - Los Angeles Lakers en NBA le 19 décembre 2019

Crédit: Getty Images

Dans cinq semaines, le grand cirque de la NBA doit reprendre. Des affiches quotidiennes, des stars sur le parquet à toute heure de la journée, ou presque, c'est ce que la ligue veut retrouver. En montant son système de bulle, qu'elle juge suffisant pour garantir la sécurité sanitaire de tous, la NBA pensait avoir résolu le problème. Les derniers jours ont montré que c'était loin d'être le cas et les raisons de s'inquiéter pour sa reprise sont nombreuses et très différentes.
Quand George Floyd est décédé le 25 mai dernier à Minneapolis sous le genou d'un policier, la NBA ne se doutait peut-être pas que cet événement tragique aurait des conséquences pour elle. Mais de nombreux joueurs se sont joints aux manifestations qui ont suivi l'énième incident de ce genre aux Etats-Unis. Jaylen Brown a fait 15 heures de voiture pour aller manifester chez lui en Géorgie, Marcus Smart, Malcolm Brogdon et d'autres ont eux aussi participé aux cortèges. La contestation aurait pu s'arrêter là mais des voix se sont élevées pour appeler les joueurs à aller plus loin.

Black lives matter peut-il être une victime collatérale de la reprise ?

Kyrie Irving et Avery Bradley sont de celles-ci. "Je ne soutiens pas le fait d'aller jouer à Orlando. Il y a quelque chose qui ne sent pas bon", a déclaré le premier selon des propos rapportés par The Athletic. "On ne doit plus parler et trouver un moyen de faire plus (pour la cause des afro-américains), enchaîne le second auprès de ESPN. Protester pendant l'hymne national,porter de tee-shirts, c'est très bien mais nous avons besoin de voir de vraies choses se mettre en place". Une position qui a trouvé un écho notamment auprès de Dwight Howard (Lakers), Donovan Mitchell (Jazz) ou encore Carmelo Anthony (Blazers) si l'on en croit les médias américains mais qui a aussi ses détracteurs.
Mercredi, ESPN nous apprend qu'Avery Bradley avait décidé de ne pas rejouer cette saison. a choisi de rester cet été auprès de sa femme et de leurs trois enfants, dont l'aîné âgé de 6 ans, Liam, a des antécédents de difficultés respiratoires. "Aussi dévoué à mes coéquipiers et au club que je puisse l'être, je joue finalement au basket pour ma famille. Et donc, à un moment comme celui-ci, je ne peux pas imaginer prendre de décision qui pourrait mettre la santé et le bien-être des miens en danger", a-t-il expliqué à ESPN.
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LeBron James et Avery Bradley (Los Angeles Lakers)

Crédit: Getty Images

Austin Rivers a lui répondu à Irving dans un message posté sur Instagram. Pour lui, boycotter n'est pas la solution et jouer est, à bien des égards, la meilleure solution pour aider la communauté afro-américaine
Avec l'argent que nous allons gagner, tu peux continuer d'aider encore plus de gens, donner plus de temps et d'énergie pour ce mouvement BLM. Il ne faut pas oublier que la NBA est majoritairement noire américaine, comme beaucoup de nos fans. Apporter un spectacle et de l'espoir aux jeunes est aussi important.
Evan Fournier a dit sur Twitter qu'il ne pouvait "pas plus être d'accord" avec Rivers. Bien connu pour sa langue bien pendue, le Français du Magic s'en est aussi pris à ces joueurs qui ont annoncé qu'ils ne joueraient pas. "Si tu penses que c'est ok de t'asseoir et regarder tes coéquipiers alors que tu es en parfaite santé, ça en dit beaucoup sur toi", a twitté le Français. Dans son viseur, Davis Bertans (Wizards) et Trevor Ariza (Blazers). La NBA a fixé à ce mercredi la deadline pour annoncer son désir de ne pas disputer la fin de la saison. Et si de nombreux joueurs ont fait part de leurs craintes, ils sont désormais trois, Avery Bradley ayant rejoint les deux autres, à avoir franchi le pas, pour des raisons différentes.

Bradkey, Bertans et Ariza, en bonne santé mais forfaits

Pour Davis Bertans, la raison est purement financière et le Letton l'assume. Réalisant la meilleure saison de sa carrière (15,4 pts à 42,4% à trois points), l'ancien des Spurs a en plus le bonheur que cela coïncide avec la fin de son contrat actuel. "Davis va signer le plus gros contrat de sa vie, et il prendrait un gros risque à jouer", a expliqué son agent à Hoopshype. Déjà blessé à deux reprises au genou, le joueur de 27 ans a fait un calcul simple : il va perdre entre 450 000 et 500 000 euros en ne jouant pas (si Washington ne va pas en Playoffs, ce qui est probable) mais s'assure de ne pas voir sa cote sur le marché des agents libres dévaluée par une nouvelle blessure. Le Letton peut raisonnablement espérer un contrat entre 10 et 15 millions d’euros la saison.
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Davis Bertans | Washington Wizards

Crédit: Eurosport

Trevor Ariza, lui, a pris cette décision pour des considérations personnelles. Selon ESPN, l'ailier de Portland se trouve au coeur d'une bataille juridique pour la garde de son fils de 12 ans. Il aurait bénéficié d'une ordonnance lui accordant une période de visite d'un mois, qui tombe durant la saison. Un choix qu'il ne s'agit pas de juger ici mais qui montre que se rendre à Orlando n'est pas une évidence pour certains joueurs. Notons toutefois que Bertans comme Ariza se trouvent dans des équipes, Washington et Portland, ayant peu de chances de se qualifier pour les Playoffs.

La Floride doit contenir le Covid-19

Pour les deux, rien ne dit que le système de "bulle" à Orlando a joué mais difficile d'imaginer qu'il n'a pas pesé dans la balance, au moins pour le premier. C'est le 7 juillet prochain que toutes les équipes (sauf Toronto qui est déjà en Floride) arriveront à Disney World. Ce sera le début d'un enfermement qui durera entre un et trois mois. Pour les finalistes, il faudra rester dans le même hôtel sans pouvoir sortir pendant 12 longues semaines.
La bulle apparaît nécessaire - les problèmes rencontrés par l'Adria Tour en tennis récemment l'a montré - mais ceci ne l'a pas empêché de recevoir quelques critiques. Le personnel de Disney World ne sera, par exemple, pas concerné par cette bulle et y entrera et en sortira tous les jours. Ces derniers jours, les cas de Covid-19 ont aussi explosé en Floride, franchissant des records de nouvelles contamination tous les jours. Dans un état qui pratique un déconfinement laxiste (plages, cinémas et théâtres ouverts, port du masque non-obligatoire), la situation devra être sous contrôle avant que la NBA n'y pose ses valises. Sans quoi la fronde des joueurs pourrait gagner en puissance.
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