Après Espagne-France (52-65) : Le rêve insensé des Bleus est devenu réalité

On n'osait même pas en rêver. Battre l'Espagne sur son parquet, pour sa Coupe du monde ! Cette Espagne-là, avec toutes ses stars dont un certain Pau Gasol qui n'avait jamais perdu face aux Français ! Mais oui, la France l'a fait. Et sans Tony Parker s'il vous plait ! Les Bleus ont battu l'équipe d'Espagne en quart de finale de la Coupe du monde (65-52). Il faudra peut-être le répéter plusieurs fois pour y croire. Impressionnants défensivement, ils ont fait déjouer les Ibères, qui tombent de haut, de très haut. Un an après leur victoire à l'Euro 2013 où ils avaient sorti les Espagnols en demi-finale, les protégés de Vincent Collet s'offrent une demi-finale d'une Coupe du monde face à la Serbie !

Pour réaliser cet exploit majuscule, l'équipe de France a signé un match parfait. Presque homérique. Les superlatifs vont manquer. Mais de la première minute à la dernière minute, les Français ont respecté à la perfection le plan de jeu pensé par Vincent Collet. Après la claque du match aller (-24), ils ont su tirer les enseignements et corriger le tir. Ils ont surtout imposé une pression de tous les instants en défense. A tel point que la belle mécanique espagnole s'est déréglée comme jamais. Les Espagnols sont même tombés dans l'excès d'individualisme, faute de solution collective.

Les statistiques des Espagnols en disent long : ils ont terminé avec un piteux 2 sur 22 à trois points (soit 9%), avec 33% de réussite aux tirs. Mieux encore, les Français ont réussi à dominer outrageusement les Ibères aux rebonds (50 à 28). Grâce au travail de Boris Diaw (15 pts, 5 rbds, 3 pds), Joffrey Lauvergne (4 pts, 10 rbds) et d'un exceptionnel Rudy Gobert (5 pts, 13 rbds), la raquette espagnole a souffert. Marc Gasol est passé à côté de son match (3 pts, 4 rbds), Serge Ibaka (2 pts, 2 rbds) n'a, lui, pas existé. Et Pau Gasol a longtemps souffert avant de surnager (17 pts, 8 rbds). Mais si la France a brillé défensivement, elle a aussi trouvé des solutions en attaque.

Boris Diaw, qui termine avec 15 points, a montré la voie dès les premières minutes en attaquant le cercle. Mike Gelabale a fait la différence grâce à ses shoots (9 pts). Et Thomas Heurtel a encore été décisif en fin de rencontre en prenant ses responsabilités (13 pts, 4 passes) avec un shoot longue distance qui a scellé le succès des Bleus (60-52, 39e). Au final, les Français ont pris les devants assez tôt (15-15, 10e puis 35-28, 20e). Et malgré les retours des Espagnols dans le sillage de Navarro ou Gasol (39-40, 26e), ils n'ont jamais paniqué pour finalement reprendre le large (51-45, 36e). Les champions d'Europe en titre s'imposent finalement de 13 points.

Sans Tony Parker et face à l'Espagne de Gasol, c'est l'un des succès le plus probant de leur histoire. Il va maintenant falloir se reconcentrer pour aborder la Serbie en demi-finale, histoire d'aller chercher une médaille et de donner une suite digne de ce nom à cet exploit. Mais quelle soirée.