Coupe du monde - France -Espagne : Les Bleus condamnés à signer le plus bel exploit de leur histoire

Une montagne se dresse. Elle ne semble pas infranchissable pour l'équipe de France. Mais pas loin quand même. A 22h00, les Bleus retrouvent l'Espagne en quart de finale de la Coupe du monde 2014. Une semaine après la claque reçue en poule (88-64), cela ressemble à une mission impossible. "C'est le match le plus compliqué (de sa carrière de sélectionneur)", admet Vincent Collet. "On sait que le chemin est étroit. C'est un challenge ultime." En cas de victoire, on pourrait même parler du plus grand exploit du basket français.

Que ce soit lors de son parcours aux Jeux Olympiques 2000 marqué par une médaille d'argent ou l'année passée pour son premier titre européen ou encore à Novi-Sad face à la Serbie-Monténégro lors de l'Euro 2005, la France n'a jamais accroché le scalp d'un adversaire du calibre de cette Espagne. Contrairement à l’année dernière, les Espagnols présentent en effet tous leurs atouts. Chez eux - devant leur public bouillant -, ils ont enregistré les retours de Pau Gasol et Juan Carlos Navarro. Avec eux, l'Espagne a déjà accumulé les médailles internationales depuis près de dix ans maintenant. Cette année, elle peut tout simplement se permettre de viser le titre planétaire, pour rééditer son coup de force de 2006. Comme un symbole de sa puissance, elle est placée au même niveau que le Team USA qu'elle a déjà bousculé en finale des JO 2012 (101-107) et qui est arrivé sans ses plus grandes stars pour ce tournoi (Durant, James…).

A l'inverse, la France est diminuée. Sans Tony Parker, Alexis Ajinça, Nando De Colo ou encore Joakim Noah, ce n'est pas la même histoire. Pour ne rien arranger, les Ibères ont toujours le désir d'effacer le revers de l'année dernière en demi-finale de l'Euro (75-72 a.p.). Ça fait beaucoup. Quand on parle d'exploit, ce n'est pas pour rien. Qu'importe, les Bleus ne comptent pas se présenter en victime. Vincent Collet parle de "match parfait" à réaliser. Ses joueurs ont pris le pli et rêvent de créer la surprise face à ce rival qu'ils croisent si souvent. Sans pression avant ce match où ils n'ont pas grand-chose à perdre, ils devront gommer toutes les petites erreurs qu'ils ont commises mercredi dernier.

Mais s'ils restent dans le match et accrochent les Espagnols, les champions d’Europe en titre pourraient semer le doute dans l'esprit des Gasol and co, qui balayent tous leurs adversaires, rejetés en moyenne à 24,6 points dans cette compétition. La pression positive de jouer devant son public pourrait alors s'inverser. "C'est leur Coupe du monde. Ils n'ont aucunement droit à l'erreur. S'ils perdent, je pense que ce sera un désastre national. Il y a une petite ouverture, il faut la prendre", prévient Nicolas Batum, conscient qu’une montagne, ça se gravit. On souhaite quand même bon courage aux Bleus pour leur ascension.

Jamais, la France n'a fait mordre la poussière à Pau Gasol. Depuis ses débuts avec la sélection espagnole en 2001, le double champion NBA, qui ne sera pas à 100% pour ce duel, a croisé la France à neuf reprises. Il lui a toujours mené la vie dure. C'est simple : les Tricolores n'ont jamais réussi à gagner face à l'Espagne quand il était sur le parquet…

C'est un peu mieux que le pourcentage de la France (32.8%). Mais pour l'Espagne, ce n'est pas courant. A trois points, les extérieurs espagnols ne sont pas aussi précis que lors des derniers étés. Ils tournent à 33.6% de réussite. Le 0 sur 5 de Juan Carlos Navarro au dernier match a ainsi mis en exergue ce souci. Pour le moment, la domination du secteur intérieur espagnol permet de faire oublier ce petit manque. Mais ça peut peser si le match devient tendu.