France - Espagne : Les 6 choses à changer pour avoir une chance d'y croire

C'est le péché mignon de l'équipe de France : les Bleus perdent trop de ballons. Face à la Roja mercredi dernier (88-64), ils avaient accumulé 15 turnovers. C'est trop pour lutter face à une armada comme l'Espagne. Surtout que toute possession gaspillée en attaque se paye cash face à ce genre d'équipe. Les champions d’Europe en titre doivent être concentrés de la première seconde à la dernière pour limiter ces petites erreurs qui font très mal.

La France l'a montré depuis le début du tournoi. Comme souvent depuis des années maintenant, elle possède une défense de fer, le pilier de ses parcours. Pendant trois quart-temps face à la Croatie, elle a ainsi été capable d'étouffer son adversaire. Alors bien sûr, l'Espagne, ce n'est pas la Croatie. C’est beaucoup plus fort. Mais il va falloir imposer une pression de tous les instants pour contrarier la belle mécanique ibérique. Les intérieurs vont notamment devoir user les frères Gasol, les repousser hors de leurs positions préférentielles, leur interdire la raquette. Mais les extérieurs ne sont pas reste. Car il faut limiter la créativité des Rubio, Calderon, Navarro and co. Plus facile à dire qu'à faire...

A l'intérieur, la France n'est pas à son avantage. Ses joueurs souffrent de la comparaison avec les frères Gasol et Serge Ibaka. En revanche, les Bleus sont plus physiques que certains de leurs vis-à-vis sur les ailes : Mike Gelabale et Nicolas Batum, notamment. Mercredi dernier, on a vu Gelabale tenter de "poster" son défenseur. Il faudra insister afin que les Français imposent leur physique sur les postes où ils peuvent le faire.

En attaque mais aussi en défense, la France va devoir être performante sur les phases de contre-attaque. En l'absence de Tony Parker, Vincent Collet l'a répété à l'envi: les Bleus doivent courir. Athlétiques et jeunes, ils ont les qualités pour enflammer les matches et s'offrir quelques paniers faciles. Contre la Croatie, Batum, Fournier and co ont ainsi su placer quelques contre-attaques. Seul hic : ils ne l'ont pas fait à tous les matches, loin de là. En poule face à l'Espagne, ils n'y étaient même jamais vraiment parvenus. A l'inverse, l'Espagne avait réussi à jouer vite en profitant des rares errements du repli défensif français. Les Bleus doivent stopper cela et réussir à s’en procurer.

Cela semble logique mais c'est indispensable. Pour faire douter les Espagnols, les Français ont besoin de mettre leurs tirs de loin. Mercredi dernier, ils avaient été catastrophiques dans ce domaine (5 sur 25, soit 20% de réussite). Or pour faire exploser la défense espagnole, ils doivent présenter une adresse digne de ce nom. La confiance retrouvée d'Evan Fournier, le 3 sur 3 de Mike Gelabale contre la Croatie et dans une moindre mesure les passages intéressants d'Edwin Jackson sont autant de motifs d'espoir.  

Sans Boris Diaw et Nicolas Batum à leur meilleur niveau, la France ne pourra rien espérer. En l'absence de Tony Parker (et Joakim Noah), ils sont les deux joueurs aptes à faire clairement passer un palier aux Bleus s'ils sont en forme et en réussite. La semaine passée, ils n'ont cependant pas été à la hauteur des attentes quand ils ont croisé le chemin de la Roja. Nicolas Batum a été précieux pendant deux quart-temps avant de disparaitre après la pause en accumulant les tirs manqués (11 pts à 33% de réussite aux tirs). Boris Diaw est, lui, tout simplement passé à côté de sa rencontre. Pour avoir une infime chance, la France aura besoin d'un Diaw qui apporte plus que 3 points, 2 rebonds et 3 passes décisives. Et d'un Nicolas Batum tranchant.