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Le refus de Victor Wembanyama, logique, regrettable mais pas durable

Glenn Ceillier

Mis à jour 27/06/2023 à 09:27 GMT+2

Victor Wembanyama a décidé de renoncer à la Coupe du monde 2023 avec l'équipe de France. Après avoir répété son désir d'être de l'aventure dès cet été, le numéro 1 de la draft NBA a changé d'avis ces derniers jours. Les raisons de ce refus se comprennent et ne sont pas si surprenantes. Mais quid de la suite avec les Bleus ?

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Pourquoi a-t-il changé d'avis sur le Mondial 2023 ?

Victor Wembanyama le répétait à l'envi depuis des mois. Il voulait jouer la Coupe du monde 2023. Histoire de commencer à prendre vraiment ses marques avec l'équipe de France et trouver sa place au sein du collectif tricolore dans la perspective des Jeux Olympiques 2024 (26 juillet-11 août). "J'ai toujours la volonté de faire la Coupe du monde", avait encore expliqué le prodige de 2m22 la semaine passée. Mais voilà, la draft, où il a été sélectionné en numéro 1 jeudi dernier, et ses premiers pas à San Antonio ont tout changé.
Dans une interview accordée à L'Equipe ce lundi, Wemby a expliqué lundi son choix, en appuyant sur le fait que c'est une décision personnelle prise avec ses proches et… sans pression de sa nouvelle franchise. "Ce ne serait pas réaliste en termes de développement et pas prudent en termes de santé. J'espère que les gens comprendront. C'est frustrant pour moi aussi. L'équipe de France est toujours aussi centrale. Je veux gagner le plus de titres possibles avec elle. Mais je pense que c'est un sacrifice nécessaire", reconnait-il dans le journal.
L'idée est donc de pouvoir prendre soin de son corps. Alors que le numéro de la draft sort d'une longue saison avec Boulogne-Levallois qu'il a mené en finale de la Betclic Elite, Wemby veut évidemment se donner tous les moyens nécessaires pour aborder au mieux sa première saison en NBA. Un exercice marqué par 82 matches de saison régulière, des voyages incessants et possiblement les Jeux Olympiques l'été prochain à Paris. Et à ses yeux, un Mondial pouvait finalement interférer dans ce renforcement tant nécessaire pour tenir face à l'exigence de la NBA. "Préparer mon corps à encaisser ce nombre de matches, à affronter ces objectifs, notamment les JO à Paris à la fin de la saison, est la meilleure option", explique-t-il encore au quotidien.
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Pourquoi ce n'est pas forcément une surprise ?

Tout le monde l'espérait. Au sein du staff des Bleus, des fans et même de Victor Wembanyama. Mais l'avoir dès cet été sous le maillot de l'équipe de France aurait été une surprise en soi. Si le MVP du dernier championnat de France a contribué à la qualification des Bleus lors de ses quatre sélections cette saison (19 pts, 8.25 rbds de moyenne), voir un jeune drafté aussi haut sécher dans la foulée la préparation estivale pour disputer une grande compétition internationale n'est pas courant.
S'il précise que les Spurs n'ont pas poussé pour qu'il n'y aille pas, on image que les dirigeants texans ont fait passer quelques messages sur l'importance de se préparer au mieux avant de se lancer dans le grand bain. Et encore un peu plus quand on possède un corps comme le sien. "Le staff des Spurs est prêt à rentabiliser cet été. On ne peut pas se permettre que ce soit du temps perdu", avoue-t-il encore ce lundi.
Un message régulièrement passé par les franchises NBA à leurs nouveaux protégés. Dans le passé, Andrea Bargnani, premier Européen drafté en premier en 2006, avait d'ailleurs aussi dû renoncer à la Coupe du monde au Japon avec l'Italie pour des raisons identiques. "En raison de la nécessité d'une préparation ciblée et personnalisée, avec les temps de récupération adéquats, pour affronter la NBA de la meilleure façon possible, il doit se résoudre à une préparation incompatible avec le calendrier et les programmes de l'équipe nationale", avait reconnu la fédération italienne à l'époque. Mais ce n'est pas impossible non plus. Par exemple, Yao Ming n'avait lui pas pu repousser l'appel de la Chine pour le championnat du monde 2002, ce qui l'avait contraint à rater le training camp de pré-saison avant de disputer 82 matches avec les Houston Rockets lors de la saison 2002-2003.
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Qui a suscité autant de fantasmes que Wembanyama avant la draft ?

Pourquoi c'est un coup dur pour les Jeux ?

C'est forcément une mauvaise nouvelle pour l'équipe de France. Alors que Rudy Gobert s'interroge sur sa venue en Indonésie, l'équipe de France perd un joueur hors norme pour cette Coupe du monde. Mais si c'est un coup dur pour le Mondial, c'est surtout pour les Jeux Olympiques que cela peut être handicapant. "Cette Coupe du monde, elle ne vaut seulement en tant que compétition mais aussi pour être une rampe de lancement vers les Jeux", a martelé Vincent Collet à de multiples reprises. Car si Wembanyama a déjà découvert l'équipe de France, ce n'était pas dans le même contexte.
Présent à quatre reprises lors des fenêtres internationales au cours de cette saison, il n'y avait pas lors de ces rendez-vous les cadres habituels, retenus par la NBA ou l'Euroligue. Cet été, Wemby devait donc prendre ses marques. Créer des automatismes avec les piliers du groupe France. Histoire de gagner du temps dans la préparation des Jeux. "L'arrivée de Victor Wembanyama dans le groupe est pour moi quelque chose de très important et surtout à échéance olympique. Parce qu'il est clair que dans un an, il sera encore beaucoup plus fort qu’aujourd'hui. (…) On aimerait bien quand même pouvoir commencer à bâtir l'équipe de Paris 2024 dès cette année, dans la mentalité et la culture de la gagne", avait encore prévenu Collet en avril. Le vœu du sélectionneur n'a pas été exaucé. Et c'est bien dommage pour les Bleus dans la perspective des Jeux.
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Pourquoi ce n'est pas tout noir non plus ?

Voir Victor Wembanyama avec le maillot bleu sur le dos cet été aurait été une vraie chance pour les Bleus, qui vont pouvoir compter sur un talent unique dans le futur. Mais ce n'est que partie remise. L'ancien de Nanterre, l'ASVEL ou encore de Boulogne-Levallois a déjà témoigné son amour à l'équipe de France. Et son désir de s'intégrer au projet tricolore. "Mon but, c'est d'être présent pour l'équipe de France pendant les dix ou quinze prochaines années, pas seulement en 2023", a-t-il encore rappelé ce lundi dans L'Equipe. Et sauf blessure, il sera ainsi assurément de l'aventure olympique dès l'année prochaine.
La France ne pourra en effet se passer d'un tel joyau, qui va se renforcer cet été encore un peu plus avec une préparation poussée avec les Spurs. Et pour les Jeux, les franchises NBA laisseront, comme toujours, leurs joueurs rejoindre leur sélection, trop conscientes de l'enjeux olympique pour l'aura du basket. L'autre bonne nouvelle dans ce dossier est que l'équipe de France a la chance de posséder sur son banc Vincent Collet, un coach qui connait parfaitement la nouvelle star du basket tricolore pour l'avoir coaché cette saison avec les Mets. On imagine qu'il sait déjà comment l'intégrer aux systèmes de l'équipe de France.
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