Et Parker surgit...

Que ce fut poussif ! L'équipe de France rêvait d'une meilleure entrée en matière à l'Euro 2009. Face à l'Allemagne privée de son fer de lance depuis 2001 - Dirk Nowitzki -, la sélection de Vincent Collet devait signer une victoire tranquille pour son premier match en Pologne. Finalement, l'affaire a été plus compliquée que prévu. Beaucoup plus compliquée. Car sans un Tony Parker monstrueux dans le money time et auteur des onze derniers points de son équipe, la France aurait sûrement une défaite au compteur après sa première journée. Mais est-ce vraiment une surprise de voir cette formation tricolore trembler et montrer "deux visages" ?

On sait l'équipe de France capable du meilleur comme du pire. Autant le dire : ce n'est pas son meilleur profil qu'elle a montré sur le parquet de Gdansk. Loin de là ! Pendant de longues minutes - plus d'une mi-temps -, les Bleus ont vu leurs vieux démons ressurgir. Entre manque de rythme, le peu d'agressivité en défense et une faiblesse chronique aux lancers (18 sur 33 soit 54% au final), la France a fait un récital... de ses défauts. Résultat, l'Allemagne a fait la course en tête durant 27 minutes. Avant de voir enfin les Tricolores retrouver un peu d'agressivité.

Plus présents en défense, les coéquipiers de Ronny Turiaf ont fermé la raquette et obligé les Allemands à travailler. Mais s'ils ont un peu réagi après la pause, les Français peuvent surtout s'estimer heureux de n'avoir rencontré que cette faible équipe d'Allemagne, incapable de tuer le match quand la France a balbutié. Et surtout, ils pourront remercier certains de leurs éléments. Car si collectivement, les Bleus ont été bien pâles. Sur le plan individuel, certains Français ont signé leur entrée dans cet Euro.

En premier lieu, on pense à Ronny Turiaf bien sûr. Impérial devant les grands gabarits allemands, l'intérieur des Warriors a livré une prestation dans la lignée de ses dernières (15 pts, 14 rbds). Nicolas Batum aura aussi été précieux avec ses longs bras pour une feuille de stats bien remplie (12 pts à 4 sur 4 aux tirs, 8 rbds, 2 pds). Deux joueurs qui ont permis à la France de garder la tête au-dessus de l'eau et de rester dans le sillage des Allemands avant le réveil de TP.

Auteur d'un piteux 2 sur 12 aux tirs jusque là, Parker a en effet revêtu son costume de super héros dans le money time. Avec 11 points de suite, le meneur des Spurs a pris les choses en main pour tuer le match. Il forme un beau trio avec Batum et Turiaf. Mais ce sont de faibles satisfactions toutefois quand on voit la copie finale. Car si le principal est là avec ce succès, la France n'arrive toujours pas aborder les matches par le bon bout face à des formations plus faibles sur le papier. Et la sélection de Vincent Collet est une équipe à réaction. Une tendance qu'il faudra vite gommer pour ne pas vivre une nouvelle désillusion à l'Euro.

FRANCE : Parker (19 pts, 6 rbds, 4 pds en 33 min), Batum (12 pts, 8 rbds, 2 pds en 31 min), Diaw (7 rbds, 4 rbds, 2 pds en 33 min), Piétrus (3 pts, 4 rbds en 24 min) Turiaf (15 pts, 14 rbds, 1 pds, 3 contres en 29 min), puis Diot (2 pts, 1 pd, 1 rbd en 7 min), Jeanneau (2 pts, 1 pd en 3 min), Bokolo, De Colo (5 pts, 5 rbds, 1 pd en 16 min), Koffi (1 rbd en 9 min), Traoré (5 pts en 6 min), Mahinmi (4 min).

ALLEMAGNE : Hamman (9 pts, 4 rbd, 5 pds), Greene (12 pts, 1 pd), Benzing (1 pd), Fermeling (11 pts, 8 rbds), Jagla (5 pts, 5 rbds) puis Staiger (1 pd), Schaffartzik (5 pts, 3 pds), Schultze (13 pts, 6 rbds, 1 pd), Ohlbrecht (4 pts, 4 rbds), Wyosocki (4 pts, 4 rbds, 1 pd), Plei, Harris (4 pts, 2 rbds).