Collet n'a pas aimé

Difficile d'y échapper. La performance du banc français a été le point noir de ce deuxième match de l'Euro 2011 de l'équipe de France. Certes, il n'y a pas péril en la demeure. Malgré les 14 points d'avance dilapidés par les remplaçants tricolores au deuxième quart-temps, les protégés de Vincent Collet ont trouvé les ressources pour créer un nouvel écart et finalement si'mposer. Mais pour la suite de la compétition, ce manque d'impact ne laisse rien augurer de bon et inquiète clairement Vincent Collet, qui a tenu à faire passer un message. Après le match, les membres du banc n'ont pas été nombreux à se présenter devant la presse. Ceux du cinq sont tous venus montrer leur mine ravie. Et ils ont défendu leurs coéquipiers : "Si ça trouve demain, ils nous feront gagner. J'ai confiance en eux", lâche ainsi Nicolas Batum. "On essaye d'encourager le deuxième cinq car ce sont des jeunes joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer ensemble", enchaîne Mickaël Gelabale.

Vincent Collet s'est montré beaucoup plus tranchant. Visiblement déçu et agacé par la performance de ses remplaçants, le sélectionneur de l'équipe de France a tenu à mettre les points sur les i. "Il faut davantage de stabilité, s'emporte Collet, que l'on voit rarement aussi énervé. Avec le deuxième cinq, il faut que l'on puisse tenir le score. Je ne demande pas que l'on augmente notre avance mais au moins que l'on la stabilise. C'est important pour la suite de la compétition."

Dans son viseur, il y a forcément l'apport de Nando De Colo, transparent depuis deux matches. Mais cette remontrance tient pour l'ensemble de son banc, coupable à ses yeux de trop de pertes des balles (5 en 10 minutes pour Albicy). "On va essayer de cadrer le banc, prévient-il. Ils sont parfois un peu gourmands. Il faut faire preuve d'humilité. Et jouer de manière rigoureuse pour trouver des bons tirs à chaque fois sans obligatoirement scorer mais pour au moins défendre chaque possession. On prend des risques et on fait des erreurs qui de l'autre côté nous empêchent de défendre. Il faut qu'ils comprennent qu'avant de montrer des choses il faut ne pas faire des bêtises".

Ce manque d'influence le place en plus dans une situation délicate. Cela pourrait le contraindre à changer sa rotation et trop tirer sur son cinq majeur. Une idée qu'il n'envisage pas pour le moment : "Si on veut être très prudent, on va se fatiguer à terme. Il faut avoir confiance mais il faut que mes remplaçants élèvent le niveau", annonce Collet, qui regrette amèrement tous les forfaits de ces derniers mois. Avec Rodrigue Beaubois, Yannick Bokolo, Antoine Diot, Mickaël Piétrus ou encore Ronny Turiaf, la France aurait en effet du monde sur qui s'appuyer. Mais il faut faire avec les moyens du bord. Et à l'image de Nando De Colo, Andrew Albicy ("Il va revenir", annonce d'ailleurs déjà Collet) et autre Ali Traoré, les remplaçants ont déjà montré dans le passé qu'ils avaient les armes pour apporter autre chose que ce qu'ils font depuis leur arrivée en Lituanie. "Nous les remplaçants, on s'est raté dans les grandes largeurs. Il ne faut pas qu'on se repose trop sur les +starters+ car ce sont des humains et à un moment ils vont se fatiguer", reconnait Ali Traoré, auteur d'une entrée convaincante en attaque. Ils savent ce qui leur reste à faire.