Eurobasket - Equipe de France - Les Bleus arrachent leur billet pour les demi-finales en sortant l'Italie

Revenir une fois de l’Enfer relève déjà du miracle. Mais alors le faire deux fois, sur deux matches couperets consécutifs… ça paraît presque irréel. l’équipe de France de basket aime décidément se faire peur. Sauf que, pour l’instant, à la fin, c’est elle qui gagne. Déjà donnée pour morte dans les dernières secondes du huitième de finale contre la Turquie avant de finalement s’imposer en prolongation, elle a reproduit exactement le même scénario contre l’Italie en quart de finale de l’EuroBasket 2022, ce mercredi soir à la Mercedes-Benz Arena de Berlin. Avec donc un succès (93-85) arraché au bout de 45 minutes pour s’offrir une place dans le dernier carré de la compétition.

Il vaut mieux ne pas être cardiaque pour suivre les matches des hommes de Vincent Collet. Frissons garantis. Parce que les Bleus, à l’instar de leurs supporters, sont une nouvelle fois passés par toutes les émotions. L’excitation, d’abord, avant d’attaquer la rencontre en tant que favoris contre une formation italienne surprenante et vainqueure de la Serbie, pourtant considérée comme l’un des épouvantails du tournoi, au tour précédent.

Le calme et le sérieux durant les premières minutes. L’agacement et la colère au moment de craquer, une nouvelle fois, en retombant dans leurs travers en fin de troisième quart-temps. La peur quand, à quelques secondes de la fin, ils se dirigeaient vers une sortie de route prématurée. Puis enfin, la joie, l’euphorie et le mélange de tous les sentiments évoqués précédemment au moment où ils se sont soudainement sortis d’une situation terriblement mal embarquée.

Les Français ont compté 7 points de retard à un peu plus de deux minutes de la sirène finale (68-75). Simone Fontecchio – 21 points, meilleur marqueur du match – venait de planter le "shoot qui tue", pour reprendre les mots d’un George Eddy dépité. Un trois-points qui devait sonner le glas d’une sélection tricolore à nouveau trop fragile. Fragile, oui, mais pas abattue. Evan Fournier, Terry Tarpey et Thomas Heurtel, exceptionnel dans le quatrième quart-temps, ont redonné vie à l’EDF en passant un 9-2 en l’espace de 90 secondes. Avec un layup décisif d’Heurtel pour arracher la prolongation (77-77).

Le meneur remplaçant des Bleus a été héroïque dans les moments les plus chauds, avec des paniers à trois-points cruciaux dans le "money time" et des pénétrations encore plus importantes durant les cinq minutes supplémentaires. Il a fini avec 20 points et 8 passes. Mais comme contre la Turquie, le grand bonhomme de la partie est peut-être Rudy Gobert. Son apport en défense, aux rebonds et aussi en attaque a été déterminant.

Utilisé comme point d’ancrage dans la raquette pour contrer le cinq de petite taille de l’Italie, le pivot des Timberwolves a compilé 19 points et 14 rebonds avec 28 d’évaluation. Sa taille a fait la différence et, pour une fois, ses partenaires l’ont cherché et servi à plusieurs reprises près du cercle. Il s’est appliqué sur la ligne des lancers et il a poussé dans le cercle un petit tir raté par Guerschon Yabusele pour mettre les siens à l’abri pour de bon (89-85).

Pendant 25 minutes, les Bleus ont eu presque tout bon. Ils ont certes perdu leur lot de ballons (7 dans le deuxième quart-temps), la grosse lacune de cette équipe, mais leur sérieux en défense leur a permis de mener à la pause (38-31). Une avance qui s’expliquait aussi par une adresse insolente à trois-points, avec 8 paniers primés inscrits en 11 tentatives après 20 minutes. Pas vraiment de maîtrise mais de l’application. Sauf qu’ils se sont encore une fois endormis. Mis à mal par la folie et la réussite retrouvée des Italiens, ils ont encaissé un 31-18 dans le troisième quart-temps. Dont un 11-3 en seulement 3 minutes, laissant ainsi Marco Spissu (21 points) et ses partenaires reprendre le contrôle de la partie (56-64).

La Squadra Azzurra est restée aux commandes quasiment jusqu’au bout. Mais Fontecchio a manqué les deux lancers pour la gagne, comme Cedi Osman pour la Turquie au match précédent. La France ne domine pas. Elle ne rassure pas. Mais elle passe. La voilà désormais en demi-finales d’un Euro pour la première fois depuis 2015. Elle affrontera désormais le vainqueur du duel entre la Slovénie et la Pologne (mercredi, 20h30). Ça promet encore d’autres affrontements épiques.