Les Bleus, et maintenant ?

Avec trois larges victoires, face à l'Autriche (98-57), la Belgique (82-44) et la République tchèque (84-66), les Bleus ont offert une belle entrée en matière à leur sélectionneur Vincent Collet, même si celui-ci aurait aimé tomber sur une opposition plus constructive. Dimanche, en l'absence de Tony Parker et Ronny Turiaf côté français, Lubos Barton et Jiri Welsh côté tchèque, les deux équipes ont disputé un match tonique, maîtrisé en défense par les Français en début de partie et plus incertain par la suite. Avec 14 points de plus que leurs adversaires lors du deuxième quart-temps (26-12), les Bleus ont géré par la suite leur avance, avec un dernier coup de collier quand Petr Benda (13 pts, 12 rbds) et les siens sont revenus à 4 points à la 36e minute (66-62). 18-4 lors des dernières minutes de la rencontre, la France a des ressources.

Victime d'une entorse à la cheville droite, le meneur des Bleus n'a passé que douze minutes sur le parquet ce week-end et il y a peu de chances qu'il joue à Paris face à la Hongrie jeudi. "Ce n'est pas l'idéal mais il faut saisir ce moment pour faire progresser l'équipe", dit Collet. Parker devrait être rétabli pour affronter l'Italie. Mais dans quel état de forme après de longues vacances et une préparation a minima? Il lui faudra sans doute tout son esprit de compétition pour apporter ce qu'on attend de lui. "Sa rentrée nous bonifiera", promet Collet.

Au-delà du cas Parker, on a vu à Strasbourg des joueurs aux degrés de forme très disparates. Alors que Nicolas Batum et Florent Pietrus tournent déjà à plein régime, Boris Diaw est encore loin de son meilleur niveau. A 20 ans, Batum n'a pas brillé seulement par sa condition physique mais aussi par la justesse de ses interventions et ses 13,6 points de moyenne. S'il continue comme ça, les Bleus ont récupéré un élément qui fera la différence. "J'ai bossé dur pendant trois semaines à Dallas. Je suis en forme" , commente le joueur.

Autre joueur en évidence, Joakim Noah a relancé les regrets quant à son retour mardi à Chicago, sur demande de son club. Parfois éparpillé et naïf, le fils de Yannick a séduit par son énorme activité, son sens du rebond et son poids offensif (12,3 points de moyenne). Une fois sur place, il va tenter une dernière fois de convaincre ses dirigeants de le libérer. "Mais ce sera difficile", convient-il. Pour se consoler, les Bleus pourront se dire que Johan Petro, qui fait figure de remplaçant de Noah, a aussi réussi son tournoi.

Au niveau collectif, les prémices du jeu désiré par Collet commencent à se faire sentir. Base défensive solide, accent mis sur le jeu de passe, alternance extérieur-intérieur: le jeu des Bleus a offert quelques belles séquences et la réussite à trois points a même été au rendez-vous. "Je suis satisfait" , souligne Collet. Aux lancers francs, c'est en revanche une catastrophe.

Mal historique du basket français, le déchet aux lancers a déjà eu des conséquences dramatiques dans le passé récent (Euro 2005 et 2007). A Strasbourg, les Bleus ont tiré à 9 sur 21 face à l'Autriche, à 14 sur 27 devant la Belgique et à 17 sur 29 contre les Tchèques. C'est indigne d'une équipe de ce niveau et terriblement inquiétant. "On espère que c'est un problème de concentration, souligne Collet. Je sais que c'est un point faible mais il ne faut pas que ça devienne un syndrome."