Golden State part favori mais ce duel Warriors-Pelicans fait saliver

Il y a quelques semaines, on fantasmait déjà sur un affrontement interstellaire entre les Golden State Warriors, meilleure équipe de la ligue cette saison, et un Thunder d’Oklahoma City, héroïque et prêt à en découdre après une année marquée par les blessures. Justement, Kevin Durant a rejoint une nouvelle fois l’infirmerie depuis et la perspective d’un tel choc dès le premier tour des playoffs s’est éloignée. Mais on n’a pas fait une croix pour autant sur le spectacle ! Dans un style différent, ce duel entre les New Orleans Pelicans et les Warriors nous promet des nuits blanches agitées et chargées d’émotions.

On retrouve d’un côté l’ogre de la Baie d’Oakland, armada complète et vainqueur de 67 matches cette saison. Un must dans la ligue. Les Warriors ont terminé la saison sur le podium de la NBA en termes d’efficacité défensive ET offensive : ils inscrivent 109,7 points sur 100 possessions – seuls les Clippers font mieux avec 109,8 pts marqués dans les mêmes conditions – et n’en encaissent que 98,2, toujours sur 100 possessions. Métamorphosés en la présence d’Andrew Bogut - forfait lors des derniers playoffs -, les Californiens ont surfé sur les bases acquises auprès de Mark Jackson ainsi que du développement de Draymond Green, Klay Thompson et consorts pour mettre en place la meilleure défense du championnat.

Le coach débutant Steve Kerr a ajouté sa touche à une équipe talentueuse en repensant les systèmes offensifs de Golden State. Il a sorti l’intérieur All-Star David Lee du cinq majeur et a misé sur un groupe hybride rapide, athlétique et adroit susceptible de détruire n’importe quel adversaire. Le scoring repose toujours essentiellement sur la réussite de Stephen Curry, MVP en puissance, et Klay Thompson, All-Star pour la première fois cette saison. On peut y voir là un point faible, d’autant plus que le jeu est traditionnellement plus lent en playoffs (Golden State est l’équipe qui joue le plus de possessions à chaque match).

Les Warriors ne sont pas à l’abri d’un jour sans ou d’une baisse d’adresse extérieure. Mais le développement de Thompson en un arrière complet capable de se créer son propre tir offre de nouvelles opportunités à une équipe qui semble trop forte pour s’écrouler sur l’intégralité d’une série. Pour battre les Warriors, il ne faudra pas seulement essayer de les faire déjouer, il faudra se montrer plus fort qu’eux. Et ça personne n’y est parvenu cette saison.

Les Pelicans incarnent le rôle du "petit poucet" de la conférence Ouest. La franchise n’a plus disputé les playoffs depuis 2011 et elle portait encore le patronyme des Hornets à cette époque. L’équipe a complètement changé depuis et elle est emmenée par Anthony Davis. La superstar du futur mais aussi du présent.

Nous sommes ravis à l’idée de découvrir le "Unibrow playoffs mode" qui s’annonce au moins aussi barbare et sensationnel que le "Unibrow collection 2014-2015". Davis est l’homme à tout faire de New Orleans et il sera épaulé par le renaissant Tyreke Evans, le revenant Jrue Holiday et le décevant Eric Gordon. Golden State part clairement grand favori de cette opposition mais l’idée d’un affrontement entre Davis et Curry, peut-être les deux prochains visages de la NBA, est plus que séduisante.

Stephen Curry : Sans doute le MVP de la saison. Le meilleur joueur de la meilleure équipe.

Klay Thompson : L’une des révélations de la saison. Il n’a pas flanché et a même haussé son niveau de jeu après avoir signé son contrat « maximum » et les Warriors ont bien fait de le conserver.

Harrison Barnes : Steve Kerr a bien relancé l’ancienne star des lycées de l’Iowa. Pas une star mais un bon joueur de complément capable de contribuer des deux côtés du parquet.

Draymond Green : Une grande gueule comme on les aime. L’autre révélation de la saison à Golden State. Un défenseur talentueux et coriace qui ne cesse de progresser en attaque.

Andrew Bogut : L’homme de l’ombre essentiel aux Warriors. Le chef de la défense. Son attitude de vainqueur donne une autre allure au groupe.

Andre Iguodala : Recruté à prix d’or à l’été 2013, il n’est déjà plus dans le cinq des Warriors. Mais sa capacité à tout bien faire est une plus-value en sortie de banc.

Marreese Speights : Le chouchou de Steve Kerr. Un thug doté d’une très belle patte à mi-distance.

Shaun Livingston : Un meneur de 2 mètres capable de défendre sur plusieurs positions et de fluidifier le jeu en attaque.

Leandro Barbosa : Une ancienne gâchette qui a trouvé le bon spot pour gagner une bague tout en arrosant en sortie de banc.

David Lee : Un All-Star qui a connu des pépins de santé. Il peut s’avérer efficace en apportant son scoring à l’intérieur sur un quart temps, un match, une série…

Justin Holiday : Le frère de Jrue, meneur des Pelicans. Les duels fratricides, on aime bien.

Festus Ezeli : Un grand qui prend des rebonds et contre des tirs.

Jrue Holiday : All-Star lors de sa dernière saison aux Sixers, il a enchaîné les blessures depuis. Il sera sans doute un peu court pour évoluer à son meilleur niveau.

Eric Gordon : Prometteur aux Clippers, il a enchaîné les blessures depuis. Il est toujours susceptible de briller si on lui laisse des espaces.

Tyreke Evans : Capable du meilleur comme du pire. Il a tout de même relancé sa carrière lorsqu’Holiday était blessé. Il doit maintenant confirmer en playoffs.

Anthony Davis : Il était le meilleur joueur du monde en novembre. Il fait déjà partie de l’élite de la ligue. Les playoffs ne sont qu’une occasion de plus pour le démontrer.

Omer Asik : 116 kilos de viande dans la raquette. De quoi éviter à Davis de se coltiner les lourds pivots adverses.

Norris Cole : Transfuge de Miami. Un joueur jeune mais champion NBA et déjà expérimenté. Un back-up idéal pour Jrue Holiday.

Quincy Pondexter : Un shooteur sur les ailes. Il est susceptible de créer des espaces en étant aligné dans le cinq.

Jimmer Fredette : Une megasuperstar universitaire dont on attend toujours l’explosion en NBA.

Toney Douglas : Le genre de gars qui plante 18 points en un quart temps puis disparaît à tout jamais.

Ryan Anderson : Les Pelicans disposaient d’une attaque fantastique lorsqu’il prenait la place d’Asik dans le cinq. Un intérieur qui s’écarte du cercle et prend des rebonds.

Luke Babbitt : Comme son nom le suggère, Luke Babbitt est un joueur improbable.

Alexis Ajinça : L’un des frenchies engagés en playoffs cette saison. Il a montré de belles choses en l’absence d’Asik et/ou Davis.

On sait déjà ce que vaut Stephen Curry en playoffs. Tous les regards seront donc rivés vers Anthony Davis. La star des Pelicans s’apprête à disputer la post-saison pour la première fois de sa carrière et on a hâte de savoir ce qu’elle peut donner dans un tel contexte. Unibrow est l’homme fort des Pelicans et le jeu DOIT passer par lui, d’autant plus que l’on se demande encore qui va bien pouvoir défendre sur lui du côté de Golden State (Green ? Bogut ?). Les playoffs constituent donc une nouvelle étape vers la prise de contrôle progressive de la NBA par Anthony Davis.

Jrue Holiday et Stephen Curry ne boxent pas dans la même catégorie, bien qu’ils soient tous les deux des All-Stars. Révélation aux Sixers il y a deux saisons, Holiday est arrivé aux Pelicans avec l’intention de s’imposer comme le maître à jouer de New Orleans. Les blessures à répétition et l’éclosion d’Anthony Davis l’ont relégué au second plan et ce n’est pas plus mal. Sa mission s’annonce particulièrement délicate face aux Warriors. Honnête défenseur, il devra limiter autant que possible la superstar de Golden State, attaquant fantastique à l’adresse affolante. Une tâche presque impossible sur une série au meilleur des sept matches. A lui aussi de fluidifier la circulation de balle des Pelicans en attaque. Les Warriors ont la meilleure défense NBA et Jrue Holiday devra trouver des solutions afin d’alimenter Anthony Davis, Eric Gordon et Tyreke Evans tout en contribuant au scoring.

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