Batum, Fournier, Parker : le passage de flambeau est pour cette saison chez les Frenchies

On l'annonce depuis des années en équipe de France. Elle a même déjà eu lieu en Bleu ces derniers étés, non sans certaines petites tensions. En NBA, la passation de pouvoir de la génération Parker a déjà été actée. Les jeunes Bleus se sont élevés pour prendre la relève de leurs illustres ainés. Alors bien sûr, ils ne sont pas encore montés aussi haut que TP. Ils ne le feront peut-être jamais. Il ne faut pas oublier que Parker a atteint des sommets que personne ne pensait à la portée d'un joueur français. Mais Evan Fournier, Nicolas Batum et dans une moindre mesure Rudy Gobert ont pris une autre dimension la saison passée. Qu'ils vont devoir confirmer.

Cette saison devrait valider cette passation de pouvoir dans le clan des Tricolores partis sous les feux des projecteurs de la meilleure ligue du monde. Et ce n'est pas seulement lié à l'importance moindre de Tony Parker aux Spurs. A 34 ans, et alors que ses jambes ne sont plus aussi explosives et que sa vitesse a diminué, TP a bien sûr logiquement vu son statut évoluer à San Antonio. Il n'est plus la première option offensive dans le Texas. Il passe aujourd'hui derrière Kawki Leonard, LaMarcus Aldridge ou encore Pau Gasol. Il devrait même être "challengé" par Patty Mills pour le poste de meneur numéro 1. Mais il reste un cadre dans une équipe phare et toujours aussi ambitieuse.

Non, le changement vient aussi (et peut-être surtout) de l'évolution de ses compatriotes. La saison passée, Nicolas Batum et Evan Fournier sont devenus des joueurs majeurs. De leur franchise. Mais aussi de la NBA. Leurs salaires le démontrent. Les deux ont resigné cet été et ont touché le jackpot : Batum touchera ainsi 20 millions de dollars cette saison et Fournier 17 millions. En NBA, ce n'est pas anodin et ça en dit long sur leur statut. Et c'est d'ailleurs logique étant donné leur rôle dans leur équipe.

A Charlotte, Batum est devenu le "Batman" que l'on attendait, ce playmaker capable de créer, de shooter de loin mais aussi de défendre sur la star adverse. Avec ses 14,9 points, 6,1 rebonds et 5,8 passes décisives par match, il est devenu l'un des leaders des Hornets, si ce n'est le patron. A 27 ans, il démontre enfin tout son talent. Avec quelques années de moins, Evan Fournier (23 ans) a lui pris son envol. L'arrière passé par Nanterre et Poitiers s'est imposé comme un scoreur régulier à Orlando où il pourrait devenir l'arme offensive numéro une cette année. Avec ses 15.4 points de moyenne, Fournier a terminé le dernier exercice en tant que meilleur scoreur français de la NBA. Là aussi, ce n'est pas anodin.

Cette saison doit être celle de la confirmation pour les deux au plus haut niveau. A leurs côtés, Rudy Gobert doit vraiment exploser après une saison mitigée en terme de progression statistiques (9,1 pts, 11 rbds et 2,2 contres par match). Il doit et peut devenir un pivot dominant. Cela démontre en tout cas que la délégation française en NBA évolue. Cette saison, les highlights NBA made in France viendront sans doute de ces trois-là.