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Ce que la NBA de 2020 doit à David Stern

Antoine Pimmel

Mis à jour 02/01/2020 à 20:16 GMT+1

NBA – David Stern, commissionnaire du championnat Nord-américain pendant 30 ans, est décédé mercredi soir des suites d’une hémorragie cérébrale. Il laisse derrière lui une ligue planétaire qu’il a façonnée quasiment tout au long de sa vie.

David Stern

Crédit: Imago

Le décès de David Stern, mercredi soir a provoqué de nombreuses réactions émues ainsi que des hommages à la pelle, de Bill Russell à LeBron James en passant, bien sûr, par Michael Jordan. "Sans David Stern, la NBA ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Il a fait grandir la ligue jusqu’à ce qu’elle devienne un phénomène international. (…) Je ne serai pas là sans lui." Les mots de MJ font écho à ceux de tous les acteurs de la NBA qui ont côtoyé cet avocat de formation tout au long de son parcours de dirigeant. Tous font le même constat : sans lui, la NBA n’aurait pas connu le même essor.
Car si la grande ligue fait désormais partie des championnats les plus prisés du monde, ça n’a pas toujours été le cas. Notamment à son arrivée au sein du bureau exécutif en 1978. La NBA ne jouissait pas d’une bonne réputation auprès du public à l’époque. Elle a même été en concurrence avec l’ABA (American Basketball Association) jusqu’à la fusion des deux ligues en 1976. C’est justement à ce moment-là que Stern s’illustre pour la première fois puisqu'il il a travaillé, en tant qu'avocat, sur l’affaire "Oscar Robertson" (du nom de la légende du basket) qui permis aux joueurs de pouvoir jouir du statut "d'agent libre", comprenez de pouvoir négocier un bail avec n'importe quelle franchise à la fin de leur contrat.

Salary cap et free agency

En 1980, il est nommé Vice-président et prend alors deux décisions majeures : l’implémentation de tests anti-drogues – alors que 40 à 75% des joueurs prenaient de la cocaïne à cette période selon une étude du Los Angeles Times – et la mise en place du salary cap avec un système qui permettait une répartition des revenus entre les basketteurs et les propriétaires de franchises.
Ce sont là les piliers de la NBA actuelle. C’est ce qui permet aux meilleurs joueurs de prendre leur carrière en main. Il y avait évidemment des figures emblématiques avant Stern. Mais le salary cap et la free agency ont contribué à l’ascension des superstars. Il a d’ailleurs pris la tête de la ligue en février 1984. Quelques mois plus tard, Hakeem Olajuwon, Charles Barkley, John Stockton et évidemment Michael Jordan lui serraient la main sur l’estrade du Madison Square Garden lors de la draft, la première pendant laquelle il a officié.
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David Stern Michael Jordan

Crédit: Eurosport

Il a donc eu la chance de pouvoir compter sur un groupe d’athlètes exceptionnels pour populariser la NBA mais Stern était aussi un visionnaire. Il avait une multitude d’idées pour vendre son produit. Son rêve, c’était de faire de la ligue une entreprise au rayonnement mondiale. Bien au-delà des États-Unis. Les Tony Parker (France), Pau Gasol (Espagne) ou encore Steve Nash (Canada) et plus récemment Giannis Antetokounmpo (Grèce) ou Luka Doncic (Slovénie) sont les résultats de sa politique d’ouverture vers l’international.

David Stern, un dirigeant et une vision

Il a d’abord ajouté quatre franchises américaines au championnat, en 1988 (Charlotte et Miami) puis en 1989 (Minnesota et Orlando). Puis il a brisé les frontières avec le Canada en contribuant à la création de deux équipes, une à Toronto et une autre à Vancouver (les Grizzlies, désormais à Memphis). Il espérait même qu’une organisation s'installe pour de bon en Europe, à Paris pourquoi pas, non pas pour des matches ici et là mais bien pour affronter les autres franchises à l'année.
Parce que c’est sous son contrôle que la NBA a pris une ampleur globale avec la vente des droits TV partout sur le globe. Le pouvoir de l’image. Il avait compris ça. Il en a joué. Un champion canadien, les Raptors, et un MVP grec, Giannis Antetokounmpo, en 2019, c’est justement ça l’héritage de David Stern. C’est aussi grâce à lui que les joueurs NBA ont rejoint les rangs de Team USA lors des compétitions internationales. Il a milité pour. Et il a bien fait. Il y avait vu son intérêt : la Dream Team de 1992 était si populaire aux Jeux Olympiques de Barcelone qu’elle a évidemment renforcé le pouvoir d’attractivité naissant de la NBA.
Stern a finalement passé la main à Adam Silver en 2014. Après 30 ans à la tête de la ligue. Il est évidemment le commissionnaire qui est resté le plus longtemps en poste. Il avait aussi ses zones d’ombres, notamment ses négociations féroces qui ont mené à deux grèves syndicales en 1999 et 2011. Mais il restera LE commissionnaire NBA dans les esprits. Il est parti mais son œuvre, elle, reste et rayonne plus que jamais.
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