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Nix rejoint la Select Team : De succursale à centre de formation, comment la G-League menace la NCAA

Simon Farvacque

Mis à jour 03/05/2020 à 09:42 GMT+2

NBA - C'est une petite révolution. Le championnat NCAA représente encore le tremplin le plus réputé pour atteindre la Grande Ligue. Mais la G-League commence à sérieusement le concurrencer. La signature ce mardi de Daishen Nix au sein de la flambant neuve Select Team en atteste. Le meneur de 18 ans, annoncé très haut à la draft 2021, a renoncé à UCLA, et ce n'est pas qu'une question d'argent.

Pascal Siakam avec les Raptors 905, en D-League (27 avril 2017)

Crédit: Getty Images

Les carrières de Kobe Bryant et LeBron James en sont deux illustres preuves. Zapper la case NCAA et devenir une superstar en NBA est possible. Daishen Nix va tenter ce pari. Mais pas de la même manière que ses glorieux aînés. Bryant et James s’étaient présentés directement à la draft, respectivement en 1996 et 2003. Comme le précurseur Moses Malone (draft ABA 1974), Kevin Garnett (1995) ou encore Tracy McGrady (1997). Nix, lui, n’ambitionne pas encore de faire le grand saut, du haut de ses 18 ans. C’est aux sirènes de la G-League qu’il a cédé, comme celle-ci l’a annoncé mardi.
Le prometteur meneur du Trinity International School (lycée dans le Nevada) a choisi d’intégrer la Select Team, équipe créée par la ligue de développement de la NBA à partir de la saison prochaine. Un choix d’autant plus symbolique que Nix s’était engagé à intégrer la prestigieuse université de UCLA. Et d’autant plus notable qu’il ne sera pas le seul prospect qui vise la draft 2021 à faire ses classes au sein de cette pépinière de talents : l’arrière Jalen Green et l’ailier fort Isaiah Todd en seront aussi.

Jusqu'à 500 000 dollars la saison

L’argument financier a dû peser dans la balance. Cette saison, le championnat NCAA a fait un premier pas vers la rémunération de ses joueurs, susceptibles d’acquérir le statut de star (au moins) nationale, leur permettant de monnayer leur image. Mais accéder au sponsoring n’est pas l’équivalent de toucher un salaire, auquel il est possible de greffer des contrats publicitaires. Or, au sein de la Select Team, Nix, Green et Todd seront payés à l’année, et la somme de leurs émoluments devrait atteindre les six chiffres. L’AFP évoque notamment 300 000 dollars pour Nix (soit 277 000 euros) et 500 000 dollars (461 000 euros) pour Green, plafond salarial estimé de cette formation.
Mais l’argument sportif s’entend aussi. "Le but ultime, c’est la NBA, et je pense que c’est le meilleur itinéraire pour y parvenir, le meilleur moyen d’être prêt le moment venu", estime ainsi Nix dans les colonnes du Los Angeles Times. Plusieurs exemples récents donnent du crédit à son propos. Pascal Siakam avait fait un passage remarqué en G-League lors de sa saison rookie, en 2016-2017, contribuant au sacre des Raptors 905, distinction de MVP des finales à la clef. Depuis ? L'ailier fort camerounais a été élu MIP (joueur ayant le plus progressé) de la NBA et s'est imposé comme un élément important dans la conquête du titre suprême avec Toronto en 2019, puis a participé au All-Star Game 2020.
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Daishen Nix en juin 2019

Crédit: Getty Images

Séance de rattrapage... en attendant mieux

Si Siakam a optimisé son court séjour dans cette ligue mineure qui glane des galons de tremplin majeur, d’autres y ont plus longuement muri avant de passer à l’étage supérieur. Comme son coéquipier Chris Boucher, par exemple. MVP et meilleur défenseur de l’année de la G-League édition 2018-2019, il s’est fait une place cette saison dans la rotation des champions NBA en titre (6 points et surtout un contre de moyenne par match en 13 minutes). Après un début de carrière avorté avec les Golden State Warriors (un match en 2017-2018), il tend à faire son trou en NBA.
Dans le genre non-drafté qui rebondit en G-League, Kendrick Nunn est encore plus spectaculaire. Désigné trois fois de suite rookie du mois de la Conférence Est cette saison, le combo guard du Miami Heat n’est passé que de 19,3 à 15,6 points inscrits par rencontre en gravissant la marche de la NBA, par rapport à son très bel opus avec les Santa Cruz Warriors.
La phrase, moqueuse, "c’est un joueur de D-League (ex-nom de la G-League)" semble de plus en plus anachronique. Reste maintenant à savoir si la G-League peut devenir plus qu’un exutoire pour revanchards. Une ambition cristallisée par cette fameuse Select Team, dont les joueurs seront encadrés par des figures de la NBA (Sam Mitchell est pressenti au coaching). Quant à leur camp de base, c’est la Mamba Sport Academy de Kobe Bryant, située non loin de Los Angeles, qui tient la corde selon les médias américains.

Prochaine étape : la création d'une division ?

Shareef Abdur-Rahim, président de la G-League, a par ailleurs mentionné auprès de Forbes que "de jeunes joueurs internationaux" pourraient intégrer cette sorte de sélection de pépites, qui cohabiteront avec quelques basketteurs plus expérimentés. Et selon l’insider du New York Times Marc Stein, la création d’une division d’équipes de ce type pourrait être envisagée, en fonction de ce que donne cette formation en 2020-2021.
De quoi faire croître la menace pour le championnat NCAA, et ce quelques jours après que le documentaire The Last Dance a mis en valeur un shoot décisif de la carrière de Michael Jordan, inscrit dans cette même compétition universitaire. En 1982, His Airness avait offert le titre NCAA à North Carolina d’un game winner qui l’a fait passer, selon lui de "Mike" à "Michael Jordan". Si Daishen Nix devient une légende du jeu, s’il est amené, dans une trentaine d’années, à nous raconter un tir fondateur de sa grandeur, c’est peut-être aux parquets de la G-League qu’il fera référence.
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Le Débat - "Michael Jordan ? Il y a tout ce côté obscur que la jeune génération va découvrir"

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