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Quels joueurs vont bouger, qui va se renforcer : le guide de la trade deadline NBA

Antoine Pimmel

Mis à jour 05/02/2020 à 17:18 GMT+1

NBA – Les franchises US ont jusqu’à jeudi, 21 heures, pour peaufiner leurs effectifs avec les derniers trades avant la fermeture du marché. Une période assez folle, très agitée en coulisses et un moment clé d’une saison NBA. Vu qu’il n’est pas toujours facile de suivre le rythme effréné des rumeurs, ce guide est fait pour vous.

D'angelo Russell

Crédit: Getty Images

Le cœur qui s’accélère, les touches du téléphone qui surchauffent, les longues minutes passées devant l’écran de l’ordinateur, longues minutes qui se transforment en heures, l’attente qui paraît interminable puis, dans un tourbillon de tweets, quatre transferts qui tombent soudainement. La deadline des transferts NBA, fixée ce jeudi à 21 heures, est toujours un moment particulier pour les passionnés de basket américain. Les plus assidus se branchent sur les réseaux sociaux et épient le moindre message posté par Adrian Wojnarowski, journaliste US spécialiste du scoop. Mais avant la date fatidique, les rumeurs vont bon train depuis quelques jours déjà. Parce que les franchises préparent déjà leurs offres et cherchent à faire monter ou baisser les enchères dans l’optique de faire un bon coup à la dernière minute.
Ce ne sont pas spécialement les plus grands noms qui circulent dans le flot des spéculations. Il arrive parfois que des All-Stars soient échangés le jour de la deadline, mais ça reste relativement rare. Il faut plutôt s’attendre à une petite dizaine de transferts impliquant des basketteurs faisant partie de ce qui pourrait être appelé la classe moyenne NBA. Des éléments solides, capables de renforcer une équipe, voire de la faire basculer dans une autre catégorie, mais pas des superstars. Ça n’en est pas moins excitant cependant !
Le premier constat, c’est qu’il y a plus d’acheteurs que de vendeurs sur le marché. La ligue est plus ouverte depuis le démantèlement des Warriors : plus d’outsiders pour le titre, qui peuvent s’imaginer en mesure de basculer dans la catégorie des favoris en récupérant une ou deux pièces importantes, mais aussi une conférence Ouest beaucoup plus équilibrée (et faible…) où toutes les équipes sauf Golden State peuvent encore espérer jouer les playoffs. Même si ça relève plutôt du rêve pour Minnesota ou Sacramento. Rentrons donc dans le vif du sujet. Les hostilités ont même déjà débuté cette nuit, avec l’annonce d’un transfert massif impliquant quatre équipes et une dizaine de joueurs.

Les Rockets dégainent en premier !

Houston : Robert Covington (en provenance des Timberwolves), Jordan Bell (Timberwolves).
Minnesota : Malik Beasley (Nuggets), Juancho Hernangomez (Nuggets), Evan Turner (Hawks), premier tour de draft des Nets (via les Hawks), Jarred Vanderbilt (Nuggets).
Denver : Shabazz Napier (Timberwolves), Noah Vonleh (Timberwolves), Keita Bates-Diop (Timberwolves), premier tour de draft des Rockets, Gerald Green (Rockets).
Atlanta : Clint Capela (Rockets), Nene (Rockets).
Capela et Covington sont les deux principaux joueurs échangés. Les Hawks mettent donc la main sur un pivot de bon standing pour montrer quelques signes de vie d’ici la fin de la saison. Le Suisse, quasiment à 14 points et 14 rebonds au compteur, peut s’affirmer comme le partenaire idéal de Trae Young sur pick-and-roll. Les dirigeants d’Atlanta voulaient un pivot pour décharger de la pression des épaules du jeune John Collins, plutôt ailier-fort que poste cinq. Ils ont donc cédé un pick, celui qu’ils avaient obtenu des Nets, pour s’attacher les services de Capela.
Les Rockets sont au cœur de ce transfert. Pour la franchise texane, la deadline est vitale pour aller au bout de leur objectif. Daryl Morey, le GM, a pris l’habitude de tenter des paris en cours de saison. Là, il fallait bouger. Houston se targue de vouloir jouer le titre et en a fait même un objectif ultime. Les finales NBA ou l’échec. Le problème, c’est que James Harden et ses troupes étaient pour l’instant assez loin de pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes du championnat. Morey a donc chamboulé un peu l’effectif pour acquérir Covington, l’ailier polyvalent le plus courtisé sur le marché. Son profil est idéal pour n’importe quel candidat sérieux au trophée : il peut défendre sur plusieurs positions et étirer le jeu avec son adresse extérieure. Le tout sans avoir besoin de toucher beaucoup la balle. Avec Westbrook, Harden, Tucker et Covington, les Rockets ont une base très solide. Ils vont jouer quasiment sans pivot mais c’est déjà ce qu’ils font depuis trois matches, avec trois victoires à la clé.
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Clint Capela (Houston Rockets) en 2019

Crédit: Getty Images

Est-ce que ça peut suffire pour les faire boxer dans la même cour que les Lakers ou les Bucks ? On serait tenté de dire non. Mais les Texans peuvent encore animer le marché d’ici la deadline. De même que les Nuggets, toujours déterminés à se renforcer pour passer le cap à l’Ouest. Denver garde notamment un œil sur Jrue Holiday. Miami est aussi sur le dossier de l’ancien All-Star. Les Pelicans ne sont pas complètement éliminés de la course aux playoffs. Cramponnés à quatre victoires de la huitième place… mais avec quatre équipes devant eux. La mission s’annonce compliquée, même avec le retour de Zion Williamson.
New Orleans peut anticiper sa reconstruction autour du premier choix de la draft 2019 en surfant sur la valeur d’Holiday. Ça dépend de ce que Miami et Denver sont prêts à lâcher. Tyler Herro, le rookie fantasque du Heat, semble intouchable. Kendrick Nunn et Duncan Robinson sont des cibles plus réalistes, mais moins intéressantes. Les Nuggets avaient jusqu'à mardi soir les jeunes Malik Beasley et Juancho Hernangomez à proposer mais ils ont fait partie des 12 joueurs de l'échange autour de Capela et Covington. Reste Gary Harris, en perte de vitesse depuis deux ans, insuffisant pour satisfaire New Orleans. Une arrivée d’Holiday au sein de l’une de ses deux équipes peut leur permettre d’envisager une finale de Conférence. Pas forcément plus.

Russell, Holiday et Drummond, All-Stars convoités

En récupérant un pick en provenance des Hawks, les Timberwolves ont maintenant un atout de plus à proposer aux Warriors pour D’Angelo Russell. C’est l’un des joueurs les plus cités à l’approche de la deadline. Un All-Star l’an dernier, débarqué en Californie en juillet tout en sachant que son avenir s’écrirait probablement ailleurs qu’à San Francisco. Russell, grand ami de Karl-Anthony Towns, est suivi avec attention par les Wolves. La franchise de Minneapolis peut proposer Andrew Wiggins ou des joueurs de complément attachés à des picks. Mais pas sûr que ce soit satisfaisant pour les Dubs dans l’immédiat, alors que l'insider vedette Adrian Wojnarowski a annoncé qu'ils visaient surtout de quoi alléger leur masse salariale (Wiggins et Russell posèdent un contrat similaire) et des tours de draft. D-Lo est sous contrat jusqu’en 2023. S’ils ne le refourguent pas maintenant, ils peuvent toujours le faire en juillet prochain, quand ils auront une idée plus précise de l’effectif en place.
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Andre Drummond

Crédit: Other Agency

Les Celtics, un temps intéressés par Capela, ont donc été devancés. Mais s’ils veulent vraiment un pivot, Andre Drummond serait toujours disponible. La machine à statistiques des Pistons dispose d’une option sur sa dernière année de contrat. Il a déjà fait savoir qu’il comptait signer un nouveau deal pendant l’été. Par peur de le perdre sans contrepartie, Detroit est prêt à l’échanger. Mais difficile de mettre un prix sur un joueur avec des moyennes aussi hautes (17 points et 16 rebonds) sans pour autant faire gagner son équipe. Les déçus sur les dossiers Capela et Drummond pourront toujours se rabattre sur Dewayne Dedmon, intérieur solide à San Antonio et Atlanta qui est désormais coincé à Sacramento. Il a demandé à partir et les Kings veulent bien le libérer, pour une contrepartie probablement nettement moins élevée.

Quels joueurs peuvent changer la donne ?

Les vrais cadors, Bucks, Lakers et Clippers, restent aussi à l’affût. Les rumeurs autour de Kyle Kuzma (Lakers) stagnent, et il semble rester à Los Angeles. Les Lakers aimeraient ajouter Andre Iguodala mais, vu qu’ils n’ont pas les atouts pour séduire les Grizzlies, ils ne le feront que s’il venait à être coupé. Les Clippers ont déjà plus d’arguments. JaMychal Green et/ou Mo Harkless font office de monnaie d’échange, tout comme le jeune pivot Ivica Zubac. Suffisant pour aller chercher Marcus Morris aux Knicks ? Morris est un excellent ailier polyvalent. Une recrue phare pour un candidat au trophée. La franchise de New York hésitait encore à le céder malgré le fait que son contrat expire à la fin de la saison, mais a décidé de virer son président mardi, ouvrant de nouveau la porte à un départ, pour mieux attirer les offres de dernière minute.
Les extérieurs comme Morris ou Iguodala seront les joueurs les plus convoités le soir de la deadline. Luke Kennard (Pistons) serait proche des Suns. Malik Monk (Hornets), Denzel Valentine (Bulls) et Jae Crowder (Grizzlies) sont probablement disponibles. J.J. Redick intéresse du monde sans que les Pelicans cherchent spécialement à le transférer. Bogdan Bogdanovic (Kings) est sans doute trop cher. Le Thunder a aussi plusieurs vétérans attractifs, Danilo Gallinari, Steven Adams ou Dennis Schröder par exemple. L’Italien Gallinari, est notamment libre cet été. Dallas, Philadelphie, voire Miami… Les équipes à la recherche d’un ailier comme lui se comptent à la pelle. Mais peu sont celles qui ont les atouts capables d’aboutir à un transfert.
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Marcus Morris avec les New York Knicks en NBA

Crédit: Getty Images

La franchise d’Oklahoma City n’était pas attendue à ce niveau dès cette saison. Septième à l’Ouest, elle devrait faire les playoffs. Mais les dirigeants ne doivent pas non plus perdre de vue les objectifs à moyens termes. La masse salariale est blindée sans que le Thunder soit en mesure d’aller au-delà du premier tour. En transférant au moins l’un des trois entre Gallinari, Schröder et Adams, elle ferait des économies tout en restant compétitive. On miserait plutôt sur un départ de Gallinari ou Schröder.
Les Spurs sont traditionnellement inactifs le soir de la deadline (le dernier transfert en cours de saison remonte à 2014). Les Raptors sont sur une dynamique royale et ils vont sans doute conserver leurs contrats expirants (Ibaka, Gasol). Les Hornets veulent renforcer leur attaque et ils ont sondé les Knicks pour Julius Randle. Ces mêmes Knicks cherchent absolument un meneur, quitte à céder le Français Frank Ntilikina. Mais les jeunes joueurs de NY n’ont pas la cote et c’est difficile de négocier dans ces conditions. Les Blazers ont déjà effectué leur pari en prenant Trevor Ariza. Le Magic (Aaron Gordon sur le départ ?) et les Cavaliers (Kevin Love, Tristan Thompson ?) sont à surveiller.
Quelle que soit l’activité jeudi soir, on peine à penser que les cartes seront réellement redistribuées en profondeur une fois la deadline passée. Mais plusieurs équipes ont des coups à jouer.
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