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NBA - L'anti Russell Westbrook : Nikola Jokic, des statisitiques dingues mais pas seulement

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/03/2022 à 15:14 GMT+1

NBA - Nikola Jokic (Denver Nuggets) a encore réussi une performance incroyable (46 points, 12 rebonds, 11 passes) dans le succès de son équipe sur les Pelicans (138-130 ap.). Ce n'est pas la première fois que le MVP en titre claque un match de cette envergure mais celui-ci rappelle une nouvelle fois qu'il est un joueur à part. Par son niveau, son efficacité et son attitude.

Nikola Jokic face à La Nouvelle-Orléans

Crédit: Getty Images

"Quel luxe d'avoir un MVP dans un match qui se joue en prolongation". Cette phrase peut vous paraître d'une banalité confondante. Oui, avoir le meilleur joueur de la ligue dans votre équipe dans un moment chaud aide à gagner. Ce que Mike Malone, le coach de Denver Nuggets, aurait dû dire, peut-être était-ce là son intention d'ailleurs, c'était plutôt "quel luxe d'avoir ce MVP-là". Nikola Jokic, puisque c'est de lui dont il s'agit, n'a pas de semblable en NBA, pas beaucoup dans la riche histoire de la ligue non plus. Inclassable, le Serbe fait des statistiques d'un autre temps tout en s'en fichant.
Pour autant, ne pas mentionner ses chiffres dans la victoire, en prolongation, de Denver sur La Nouvelle-Orléans (138-130) serait un affront. Les voici donc : 46 points, 12 rebonds, 11 passes, 3 interceptions et 4 contres. Et si cela n'avait pas suffi à vous donner le tournis, voici ses pourcentages au tir : 16/22 dont 3/5 à 3-points et 11/12 aux lancers-francs. C'est la deuxième fois cette saison qu'il réussit un triple-double à plus de 40 points. Deux fois pour deux victoires avec des pourcentages au tir irréels (64% et 73%). Ce chiffre dit beaucoup de la spécificité du MVP en titre.

Plus Bird que Chamberlain

Des matches de ce niveau-là, LeBron James en a fait, Michael Jordan et Larry Bird aussi mais quand un joueur pose des chiffres comme ceux-ci, on convoque deux gloutons : Russell Westbrook évidemment ou pour les très anciens, Wilt Chamberlain. Mais quand d'autres ont besoin de forcer pour claquer des performances incroyables, lui le fait avec l'efficacité d'un vieux briscard qui n'aurait plus rien à prouver. Après tout, ce n'est pas loin d'être vrai. Élu meilleur joueur de la saison dernière, Nikola Jokic n'a, individuellement, plus grand-chose à prouver.
"Il est phénoménal, différent. Juste différent", juge Aaron Gordon qui a rejoint les Nuggets en cours de saison, après la performance de la nuit dernière. "Mes coéquipiers avaient besoin de moi", a simplement commenté le Serbe. Une sortie à son image. Une main suffit sans doute pour compter ses déclarations tapageuses et si ce n'est pour évoquer son poids à la reprise, vous trouverez peu d'articles le concernant qui ne parlent pas de son jeu. Et pour cause, il y a tant à dire de ce côté-là…
Serbe de son état, le "Joker" comme on le surnomme outre-Atlantique, a grandi avec les préceptes du jeu à l'européenne. A l'européenne de l'est même serait-on tenté d'ajouter. Dejan Bodiroga, Milos Teodosic, Theodoros Papaloukas, des légendes du basket, et plus proche nous Luka Doncic et donc Nikola Jokic, ont en commun une façon de jouer au basket. Celle où les fondamentaux comptent plus que les qualités physiques. Formé dans la très relevée ligue adriatique, qui regroupe les meilleurs clubs des pays de l'ancienne Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Serbie et Slovénie), le Serbe sort d'un moule qui en a façonné plus d'un. A la différence que lui est un joueur de 2,11 m qui joue pivot.

Ses plus belles actions sont des passes

C'est là que réside la plus grande singularité du jeu de Nikola Jokic. Comme Joakim Noah l'a superbement fait pendant une saison à Chicago, le pivot est l'homme de base des systèmes offensifs de son équipe. Encore plus en l'absence du meneur, Jamal Murray. Tous les ballons, ou presque, passent à un moment ou un autre dans ses mains en attaque. Pourtant, son "usage rate" (31,3%) n'est que le 12e de la NBA. Ce chiffre signifie qu'environ une possession sur trois jouée quand il est sur le parquet s'achève par un shoot (réussi ou non), une passe décisive ou une perte de balle de sa part. En somme, une prise de risques.
Un seul pivot le "devance" dans ce classement : Joel Embiid (36,8%). Mais le Camerounais fait bien moins de passes décisives (4,4 contre 7,9 à Jokic). Comprenez qu'il joue "pour lui" quand son rival pour le titre de MVP cette saison fait tourner l'attaque. On ne dénombre plus le nombre de passes décisives insensées du Serbe qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux. La plupart du temps avec un geste surprenant et très souvent dans un angle impossible.
La dernière date de la toute fin du mois de février. Dos au panier sur le parquet de Portland, il avait trouvé Monte Morris dans l'angle opposé pour un trois points ouvert. La passe avait surpris tout le monde, du défenseur de Portland qui l'a vue passer juste au-dessus de ses bras sans pouvoir la dévier, jusqu'à, sans doute, son partenaire qui avait d'ailleurs manqué son tir. Il y a tout Nikola Jokic dans cette passe. Dire qu'il voit le jeu avant tout le monde est un euphémisme, dire qu'il est tout le contraire d'égoïste une évidence. Dire de lui qu'il est le meilleur joueur du monde actuellement, une vérité.
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