Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

NBA - Los Angeles Lakers : Une élimination humiliante et un futur très incertain...

Antoine Pimmel

Mis à jour 06/04/2022 à 12:38 GMT+2

NBA – Battus par les Phoenix Suns (110-121) la nuit dernière, les Los Angeles Lakers ne participeront même pas au play-in. Un échec cuisant pour LeBron James et ses coéquipiers. Vient maintenant le temps des questions pour une franchise dont les perspectives d’avenir paraissent assez sombres entre un leader vieillissant, un futur patron souvent blessé et un meneur boulet.

Lebron James lors de la défaite des Lakers contre Houston

Crédit: Getty Images

Un fiasco. Le terme illustre parfaitement, sans aucune exagération, la saison catastrophique des Los Angeles Lakers. Peut-être la plus mauvaise de l’histoire de cette glorieuse franchise. D’un point de vue comptable, les Californiens ont déjà fait pire que les 31 victoires amassées jusqu’à présent (avec encore 3 matches à jouer) : 17 en 26 en 2016 et 2017 et… c’est tout depuis le déménagement de la franchise de Minneapolis à L.A. en 1960.
Mais cette saison laisse un terrible sentiment de gâchis et d’inachevé. Parce que LeBron James et ses coéquipiers sont arrivés tout pimpants et plein d’ambition, renforcés par l’arrivée de l’ancien MVP Russell Westbrook, en plus de Carmelo Anthony, et déterminés à effacer l’affront de l’an dernier, quand ils ont été éliminés au premier tour par les Suns malgré leur statut de champions en titre. Ils ne verront même pas les playoffs. Battus par Phoenix la nuit dernière (110-121) – comme un symbole – ils ne participeront même pas au play-in ! Les voilà éliminés et assurés de terminer onzièmes de la Conférence Ouest. Une hérésie pour une équipe qui s’articule autour de James, éliminé à ce stade de la compétition pour la quatrième fois seulement en quasiment vingt ans de carrière.
Anthony Davis a beau mettre en avant les différentes blessures qui ont rythmé la saison des Lakers – un refrain qu’il entonnait déjà pour expliquer la sortie de route au premier round en 2021 – ça ne tient pas. "Le plus frustrant, c’est de ne pas avoir pu développer notre plein potentiel. On ne sait pas ce que l’on aurait pu devenir", racontait-il en évoquant ses absences répétées (39 matches ratés), mais aussi celles du King (23). Les pépins physiques ont évidemment joué un rôle, mais c’est le cas pour la plupart des équipes de la ligue chaque saison. De toute façon, l’équipe hollywoodienne affichait un différentiel négatif même quand Davis, James et Westbrook ont pris place tous ensemble sur le terrain (-3,5 points sur 100 possessions).

Un avenir très flou et pas forcément prometteur

Au final, les stars des Lakers n’ont jamais trouvé une alchimie sur le terrain. Le temps leur a manqué, certes, mais les profils sont de toute façon trop peu complémentaires. Au point où il paraît même impossible d’imaginer le trio repartir au combat la saison prochaine. Ça ne marche pas et ça ne marchera pas tant que Westbrook n’aura pas pris pleinement conscience qu’il ne peut pas se contenter de jouer comme il l’a fait depuis le début de sa carrière. Pas dans une équipe aussi ambitieuse et certainement pas au côté de James. Mais qui va même vouloir récupérer un joueur de 33 ans sur le déclin et payé 47 millions de dollars jusqu’en 2023 ?
picture

Anthony Davis, Russell Westbrook et LeBron James (Los Angeles Lakers), lors d'un succès face aux Boston Celtics - 07/12/2021

Crédit: Getty Images

Le meneur dispose d’une option sur son contrat. Soit il renonce à l’argent pour se libérer et aller voir ailleurs, soit il se retrouve certainement bloqué à Los Angeles. Les Lakers n’ont même plus de tours de draft à donner pour adoucir un éventuel échange. Ils sont coincés. Avec une marge de manœuvre très faible. Les perspectives d’avenir ne sont pas franchement encourageantes. LBJ reste l’un des meilleurs basketteurs au monde. Mais il va fêter ses 38 ans en décembre. Il s’apprête à entamer sa vingtième saison professionnelle. Son corps le lâche nettement plus souvent qu’avant. Davis connaît lui chaque année son lot de pépin. Pour l’instant, les Lakers peuvent simplement effectuer des légers changements dans l’effectif, en remplaçant les réservistes par d’autres réservistes en espérant que l’un ou deux d’entre eux parviennent à avoir un impact.
La vraie révolution, elle se fera sans doute ailleurs. Dans l’organigramme. Il est fort probable que Frank Vogel, le coach, ne soit pas conservé. Mais pas sûr que ce soit la seule tête qui tombe. Le flou règne au sommet avec une propriétaire, Jeanie Buss, conseillé par plusieurs personnes différentes qui n’avancent pas toutes dans le même sens. Le manager général, Rob Pelinka, mène même une guerre froide déguisée à coup de rumeurs lancées dans les médias avec le clan Klutch Sports, l’agence qui représente LeBron James. Ces derniers ont cependant démenti réclamer la démission du dirigeant. N’empêche qu’il faudra sans doute nommé un coupable pour cet échec retentissant et la (mauvaise) construction de l’effectif a beaucoup été mise en avant dans la presse tout au long de la saison.

LeBron James pour la gloire, le succès attendra

L’hypothèse d’un transfert de James relève du fantasme. Les Lakers ne se sépareront pas d’une superstar aussi puissante. Ça enverrait le mauvais message. Cette organisation dispose d’un certain standing. Si elle a aussi peu souvent manqué les playoffs, c’est aussi parce qu’elle sait attirer les meilleurs joueurs du monde pour en faire des légendes. Le natif d’Akron n’a pas non plus intérêt à demander son départ. Il pourra de toute façon décider de sa future destination dans un an. Peut-être justement pour aller rejoindre son fils Bronny, si jamais ce dernier débarque en NBA.
picture

LeBron James lors du match opposant les Los Angeles Lakers aux Washington Wizards, le 19 mars 2022

Crédit: Getty Images

Un objectif complètement assumé par LeBron. Il laissera alors une franchise en lambeau, complètement épuisée, sans tours de draft, sans vraie solution pour se relancer. De nombreux picks ont été sacrifiés pour faire venir Anthony Davis en provenance des Pelicans en 2019. Les Lakers ne sélectionneront pas avec leur propre choix avant… 2025. C’est justement l’intérieur qui devra prendre le relais en tant que leader une fois LBJ parti à la retraite mais en a-t-il seulement les moyens ? Très souvent blessé, il est difficile de l’imaginer porter la franchise vers les sommets durablement. Il a le talent, c’est indéniable, mais sans en avoir le caractère ou les épaules pour assumer un tel statut. En attendant, James va essayer de dépasser Kareem Abdul-Jabbar pour devenir le meilleur marqueur de tous les temps. Réaliser un tel exploit sous la tunique des Lakers donnerait encore plus de poids à cet accomplissement historique. Il le sait. La bataille des bagues, il l’a déjà perdue. Il veut être considéré comme le "GOAT" mais en orientant le débat autrement. Los Angeles n’a pas fini de souffrir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité