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NBA | Le titre peut-il vraiment échapper à Nikola Jokic et aux Denver Nuggets ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 18/05/2023 à 22:34 GMT+2

NBA - Les Denver Nuggets impressionnent depuis le début des playoffs. Nikola Jokic et ses coéquipiers sont les grands favoris pour aller au bout. Ils sont armés en profondeur, avec un collectif bien huilé, des joueurs majeurs qui répondent présents et évidemment une superstar qui domine les débats. Qui peut empêcher cette équipe d'aller chercher son premier titre ?

Nikola Jokic dei Denver Nuggets

Crédit: Getty Images

Pendant des semaines, des mois, les détracteurs de Nikola Jokic, qu’ils soient journalistes, joueurs ou simples passionnés de basket, ont souligné le fait qu’il serait peut-être malvenu de le nommer MVP pour la troisième fois d’affilée puisque ça le ferait basculer dans la catégorie des plus grandes légendes de cette ligue alors qu’il n’aurait encore "rien accompli", pour reprendre le terme, en playoffs. Un argument irrecevable, le trophée étant censé récompenser la saison régulière, mais aussi complètement faux. Le Serbe n’est jamais allé en finales NBA, certes, mais il ne s’est jamais caché et il a toujours répondu présent à partir d’avril.
Joel Embiid a finalement été élu MVP, et il méritait. Tout ça pour prendre une nouvelle fois la porte au second tour des playoffs – stade de la compétition qu’il n’a encore jamais franchi depuis le début de sa carrière – en compilant 15 points à 5 sur 18 aux tirs lors du match le plus important de la saison. Jokic, lui, a encore haussé d’un cran son niveau de jeu, ce qui paraît improbable tant il dominait déjà ses adversaires depuis octobre. Mais c’est ce que font les plus grands joueurs de cette ligue. C’est ce que font les superstars qui mènent leur équipe au titre. Et quand il joue comme ça, c’est à se demander ce qui peut empêcher ses Denver Nuggets d’aller au bout pour la toute première fois de leur Histoire.
Le "Joker" a compilé 34 points, 21 rebonds et 14 passes décisives lors du Game 1 gagné de peu (après avoir compté 21 longueur d’avance) contre les Los Angeles Lakers en ouverture des finales de Conférence Ouest. Une ligne de statistiques d’extraterrestre. Ça peut sembler banal ou presque, ça l’est devenu avec lui, un soir de novembre ou janvier. Mais là, la compétition s’élève tour après tour et le double-MVP est confronté à Anthony Davis, l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. Si ce n’est le meilleur. Pourtant, il continue de faire la différence.
Pourquoi parler autant de Nikola Jokic ? Parce que finalement, tout part de lui dans le Colorado. Le rêve de finir sacré dépend d’abord de cet ancien jockey – trop grand pour en faire une carrière – passionné par ses chevaux. "La seule différence que je vois entre LeBron James et lui, c’est que Bron saute plus haut", fait remarquer Kentavious Caldwell-Pope, ex-coéquipier du King à Los Angeles et qui évolue désormais à Denver. Pour Michael Malone, les similitudes sont nombreuses, en commençant par le QI basket. Les palmarès sont différents, bien sûr, et les deux ne sont de toute façon pas au même stade de leur carrière. Mais l’idée, c’est de rappeler que Jokic boxe dans la cours des plus grands. Sauf que personne ne gagne tout seul. Pas même Michael Jordan.

Une équipe très solide où chacun connaît son rôle

Ça tombe bien, le pivot n’a jamais été aussi bien entouré depuis son avènement. Son plus fidèle lieutenant Jamal Murray est de retour. Héroïque dans la bulle Disney, où les Nuggets ont d’ailleurs atteint les finales de Conférence avant de s’incliner contre les Lakers, futurs champions, le meneur canadien a manqué les deux dernières campagnes de son équipe en raison d’une blessure au genou. Il a retrouvé son rythme cette saison et il est étincelant sur ces playoffs : plus de 26 points de moyenne à 47% aux tirs et 40% à trois-points. Sa régularité est impressionnante et elle permet à Denver de basculer dans une autre dimension. Parce qu’il manquait jusqu’à présent cette deuxième star capable de scorer dans un autre registre et de rentrer des tirs difficiles une fois que les défenses se resserrent.
Michael Porter Jr est la troisième option. L’ailier de 24 ans pourrait scorer à profusion dans des équipes plus faibles mais il accepte de se contenter d’un rôle un peu moins majeur en attaque. Ça n’a pas toujours été facile entre son coach et lui mais il semble faire preuve d’une maturité nouvelle, avec par exemple des efforts bien plus constants en défense et aux rebonds. Peut-être que lui aussi prend conscience de l’enjeu et du fait qu’il joue finalement pour un objectif encore plus grand. Un accomplissement qui dépasse les individualités.
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Aaron Gordon e Nikola Jokic, Denver Nuggets

Crédit: Getty Images

Ça, Aaron Gordon l’a compris depuis un moment. Le costume de "franchise player" ne lui allait pas à Orlando. Parce que pas adapté à ses qualités. En revanche, il est parfait en tant que joueur de complément polyvalent qui fait un peu de tout. C’est le meilleur défenseur des Nuggets – une équipe qui encaisse 111,8 points sur 100 possessions en playoffs (tout en en marquant 120) contre plus de 113 en saison régulière – et il apporte du liant entre Murray et Jokic en attaque. La pioche idéale pour ce groupe. Caldwell-Pope est aussi un stoppeur honorable et il étire les lignes en convertissant 39% de ses tentatives derrière l’arc. Bruce Brown apporte une énergie débordante en sortie de banc.
Cet effectif est donc armé, chargé en talents. "Ils sont bien plus forts qu’en 2020", note LeBron James au comparant cette équipe à celle affrontée dans la bulle. "Et ils étaient déjà bons. Ils sont grands maintenant. Jokic a deux ans de plus dans ses bottes. Murray est de retour. Ils pratiquent un basket exceptionnel." Denver n’aligne pas simplement les bons joueurs. Ça, de nombreuses équipes le font. Ce qui est marquant, c’est que chacun connaît parfaitement son rôle et il récite sa partition à la perfection. Et dans les soirs de réussite, ça donne des leçons de basket infligée à des formations pourtant très talentueuses comme celle des Phoenix Suns en demi-finale de Conférence. Il y a d’excellents basketteurs mais aussi de la cohésion. Et donc une superstar qui domine les débats.

Les Nuggets ont réponse à tout ce qui leur est proposé

Mais les Nuggets ne sont même plus aussi dépendants de Jokic en comparaison avec la saison régulière. Le coach Michael Malone, qui mérite aussi d’être mis en avant parce qu’il est l’un des plus fins tacticiens de la ligue, a trouvé une formule pour briller quand son maître à jouer se repose sur le banc. Il opte alors pour un cinq très mobile mais fort en défense afin de provoquer des pertes de balles adverses et de pousser le rythme en transition avec Murray et Brown. Marquer des paniers faciles en contre-attaque permet de compenser l’absence d’un vrai gestionnaire ou d’un pur créateur quand le Serbe n’est pas sur le terrain. Les Nuggets ont un différentiel positif de +2 points sur 100 possessions lors des minutes sans Jokic en playoffs alors que ce chiffre était de -10 en saison régulière.
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LeBron James contro Nikola Jokic in Lakers-Nuggets, NBA 2023

Crédit: Getty Images

Les joueurs de Malone ont tellement de facettes différentes. Ils peuvent imprimer un rythme vraiment soutenu – ce qui épuise leurs adversaires notamment quand ils jouent en altitude à Denver – tout en gardant un pivot de 2,13 mètres dans la raquette. Les Lakers ont beau essayé de riposter avec du "small ball", comme lors du Game 1, il est difficile de prendre les Nuggets de vitesse. C’est à se demander quelle équipe encore en lice a les armes pour l’empêcher de rafler la mise. Les Celtics ont des arguments, bien entendu, mais ils ont montré de nombreux signes inquiétants depuis le début des playoffs. Au-delà de leur manque de cohésion collective en attaque et de leur jeu lent, ils ont la fâcheuse manie de se relâcher et de ne pas jouer chaque match d’une série à fond. Ça explique d’ailleurs pourquoi ils ont perdu le Game 1 des finales à l’Est contre le Heat.
Les Nuggets ont encore 7 matches à gagner pour toucher au but. Ils vont devoir rester concentrés sur leur objectif sans s’enflammer. Mais ça n’a pas l’air d’être le style de cette équipe de toute façon. Parce que ce n’est tout simplement pas dans la nature de Nikola Jokic. Plus que 7 matches à gagner pour qu’il rentre définitivement dans la légende. Ça paraît presque inévitable.
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