Draft NBA - Numéro 1 de la draft, une chance ou un boulet pour Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr ?
Publié 26/06/2024 à 08:15 GMT+2
Un an après Victor Wembanyama, la France sera encore à l'honneur dans cette draft NBA 2024. Alors que le premier tour se déroulera ce mercredi 26 juin, deux nouveaux Français sont annoncés aux deux premières places, Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr. Mais celui qui sera numéro 1 devra aussi supporter le poids des regards et des comparaisons.
Alex Sarr et Zaccharie Risacher à l'Empire State Building
Crédit: Getty Images
C'était historique l'année passée. Et un an après Victor Wembanyama, la France va sûrement compter un deuxième Français sélectionné à la première place de la draft NBA. Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr sont en effet pressentis pour être retenus par Atlanta et Washington, qui possèdent les deux premiers choix. Selon certaines estimations des experts des Mock Drafts (ndlr : les simulations) et alors que Tidjane Salaün (Cholet Basket) est aussi pressenti pour être appelé dans le Top 10, les deux jeunes Tricolores sont régulièrement annoncés l'un comme l'autre à la première ou à la deuxième place.
Les raisons de cette attraction bleue sont multiples. Avec son année riche en promesses à San Antonio où il a assumé son statut pour décrocher le titre de rookie de l'année et s'imposer comme le futur de la Ligue, Wemby a mis en pleine lumière la qualité de la formation tricolore. Les jeunes Français sont actuellement scrutés d'encore un peu plus près. Mais c'est aussi évidemment une question de talent.
Deux talents bruts
Zaccharie Risacher a signé une année détonante avec la JL Bourg. Après avoir quitté l'été dernier l'ASVEL où il était discret (2.6 pts, 1.3 rbd en Pro A), le fils de Stéphane Risacher a explosé en tournant à 10.1 points et 3.8 rebonds en Pro A tout en s'illustrant en EuroCup (11.3 pts, 3.3 rbds). Du haut de ses 2m07, l'ailier a démontré un profil complet avec une belle capacité à créer son shoot tout en étant précieux en défense. "Risacher fait des choses qui n'ont jamais été faites par un jeune de 18 ans en EuroCup, ainsi qu'en France, à l'exception de Victor Wembanyama la saison dernière", a résumé en février Jonathan Givony, spécialiste de la draft chez ESPN qui le compare à Franz Wagner (Orlando).
Pour Alex Sarr, la hype a commencé il y a quelques mois déjà. Et c'est notamment une question de physique. Car avec ses 2m16, le jeune Tricolore n'est pas sans rappeler Wembanyama. Parti cette saison évoluer dans la Ligue australienne où il a affiché 9.7 points et 4.4 rebonds de moyenne avec Perth, il rentre dans cette catégorie si prisée des intérieurs de grandes tailles aptes à casser les codes. Doté lui aussi d'un alliage rare pour sa taille, il s'impose comme un vrai protecteur du cercle mais dispose aussi d'une vitesse étonnante tout en ayant un joli "handle" pour son gabarit. S'il passe un cap avec son tir à trois points, il peut faire des ravages. Et c'est pour ça que Washington rêve notamment de le récupérer avec son deuxième choix.
Numéro 1 après Wemby, un poids difficile à assumer ?
Cependant, des doutes existent aussi. Car contrairement à Wembanyama, Risacher et Sarr n'arrivent pas avec les mêmes certitudes à l'heure de se présenter en NBA. Ils n'ont pas signé une saison aussi flamboyante que celle de Wemby lors de son année pré-draft. Et pour beaucoup d'experts, les voir aussi haut est aussi dû au fait que cette draft n'est pas forcément aussi riche en talents que certaines dans le passé. Or, celui qui sera drafté en numéro 1 va devoir assumer ce statut.
Comme tous les premiers choix de draft, il aura une pancarte dans le dos. Et en tant que successeur officiel, il va devoir faire avec l’ombre pesante de Victor Wembanyama. "Quand tu es numéro 1 de la draft l'année suivante de Wemby, et Français en plus, tu seras forcément comparé à lui. Or concrètement Risacher et Sarr ne sont pas au même niveau de maturité dans le jeu que Wembanyama, nous explique Fréderic Weis, qui sera consultant sur Eurosport pour Paris 2024. A mon sens il leur faudra un ou deux ans pour s'acclimater à la NBA. Donc, oui c'est un peu handicapant".
Et si Alex Sarr a déjà annoncé vouloir "avoir autant d'impact" que Wembanyama lors de sa première année, une question s'impose : auront-ils les épaules pour relever ce défi et poursuivre leur progression malgré le poids des regards ? "Je connais moins Alex Sarr mais je connais la famille de Zaccharie Risacher, et je suis assez confiant. J'en ai parlé par exemple avec Stéphane, son père. Et il m'a expliqué qu'ils savent très bien que ce n'est pas Wemby et qu'il mettra sûrement un peu plus de temps mais ils l'accompagneront. Donc, il faut juste réussir à fermer les écoutilles et ne pas écouter ce que disent les gens. Ne pas subir ce comparatif pour continuer à tracer sa route car Zaccharie sera un joueur fantastique comme Sarr d'ailleurs."
Pour l'ancien pivot de l'équipe de France argentée aux Jeux Olympiques 2000, l’une des clefs de leur réussite cette saison sera donc de ne pas se prêter aux jeux des comparaisons avec Victor Wembanyama. "Il ne faut pas oublier que Wemby est un extraterrestre", lance Fred Weis. A l’inverse, ils devront rester concentrés sur leur progression pour devenir les joueurs que la NBA attend. "Je ne pense pas qu'ils seront aussi précoces que Wemby. Mais ils seront des joueurs incroyables. Ça, je signe tout de suite, annonce Weis. Être numéro un de draft, ça rajoute de la pression mais être dans le top 5 de la draft, c'est quand même exceptionnel. Il faut rappeler qu'être top 5 de la draft, c'est quand même hyper impressionnant sur un CV". Et pour le basket français, c'est une nouvelle chance inouïe.
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