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NBA - Comment Kyrie Irving s’est métamorphosé et pourquoi ça change tout pour les Dallas Mavericks

Antoine Pimmel

Mis à jour 24/05/2024 à 15:24 GMT+2

NBA - Kyrie Irving a mûri depuis son arrivée aux Dallas Mavericks. Il est aujourd'hui l'un des atouts majeurs d'une équipe qui visent le titre. Un trophée qu'il a déjà gagné en 2016 avant de traverser une longue période de doutes et de remises en question. Aujourd'hui en paix, il est prêt à refaire la différence.

Kyrie Irving (Dallas Mavericks).

Crédit: Getty Images

Il y a une scène qui peut paraître anodine mais qui est peut-être lourde de sens. Alors que les dix acteurs sur le parquet attendaient que l’arbitre fasse l’entre-deux pour lancer les finales de Conférence Ouest entre les Dallas Mavericks et les Minnesota Timberwolves, Kyrie Irving s’est penché vers Anthony Edwards pour poser amicalement sa main sur le dos de la jeune superstar adverse. Ça peut être perçu comme une marque de respect avant le coup d’envoi des hostilités de cette série qui s’annonce très disputée. Une manière de lui faire comprendre "que le meilleur gagne" puisque les deux artistes se retrouvent en duel à leurs postes respectifs – et Edwards a avoué après le Game 1 que son aîné l’avait épuisé à force de le faire courir.
Peut-être qu’il y a quelque chose de plus profond qui se dégage de cette interaction. En optant pour un geste "doux", Irving rappelle à son jeune vis-à-vis qu’il y a du plaisir à prendre dans cette opposition. Que si le but est évidemment de gagner, il reste essentiel de s’amuser en jouant au basket. Ça a toujours été l’état d’esprit du vétéran de 32 ans, l’un des rares titulaires qui a passé la trentaine parmi les quatre équipes encore en course pour le titre NBA cette saison.

La rédemption du provocateur mal-aimé

Il y a des moments où Irving a perdu tout ça de vu. Sans doute parce qu’il s’est lui-même perdu. Ou cherché. Jusqu’à se trouver, ou se retrouver, depuis son arrivée dans le Texas. Du plaisir, ça se voit qu’il en prend chaque soir, quelle que soit sa performance, quelle que soit l’issue du match. Il semble plus relâché que jamais. Et un technicien comme lui en pleine possession de ses moyens – comprendre ici en pleine possession de son temps de cerveau disponible – est un attaquant bien trop complet pour être arrêté. Même quand il affronte les Timberwolves, la meilleure défense du championnat.
Au-delà de sa performance, c’est son langage corporel qui fascine. Il parle calmement à ses coéquipiers tout au long de la rencontre. Il dégage une forme de sérénité qui peut influencer positivement toute l’équipe. Il parle mais il écoute aussi. Il comprend l’importance que ça peut avoir de laisser ses camarades lâcher ce qu’ils ont sur le cœur ou dans la tête en cours de jeu, surtout à ce niveau de la compétition. Parfois, il les replace. Leur donne des consignes. Il est concentré. Engagé. Impliqué. Ça fait longtemps qu’il n’avait pas paru aussi investi au sein d’un groupe, là où il pouvait parfois être détaché ces dernières années.
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Kyrie Irving

Crédit: Eurosport

Une longue traversée du désert qu'il a provoquée

On parle beaucoup d’attitude mais, de toute façon, le niveau de jeu de Kyrie Irving n’a jamais été un problème depuis qu’il a été drafté en première position par les Cleveland Cavaliers en 2011. Il s’est de suite affirmé comme un joueur d’élite et il a contribué à l’un des sacres les plus incroyables de l’Histoire du sport US en 2016. La franchise de l’Ohio est devenue la première équipe NBA à remonter un 3-1 en finales NBA pour décrocher le titre avec notamment un panier crucial d’Irving dans les derniers instants du Game 7.
Mais la gloire et les prestations héroïques ont été éclipsés par les déboires du bonhomme partout où il est passé. Galères qu’il a lui-même provoqué. Il ne voulait plus évoluer dans l’ombre de LeBron James alors il a forcé son départ de Cleveland malgré trois qualifications de suite en finales. Il s’est retrouvé aux Boston Celtics, où il a eu du mal à assumer un rôle de leader malgré un effectif au potentiel démentiel avec les jeunes Jayson Tatum et Jaylen Brown. Il est finalement parti aux Brooklyn Nets où il a cassé tous les codes durement mis en place par l’organisation avant d’être indisponible une partie des matches pendant le COVID-19 en raison de son refus de se faire vacciner. Les dirigeants ont fini par le suspendre après qu’il ait partagé un film avec des théories négationnistes. Les Nets ont craqué et l’ont transféré. Plus personne ne voulait de lui. Sauf les Mavericks (et LeBron James aux Lakers, mais le front office n’a pas suivi).
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Kyrie Irving

Crédit: AFP

Le joueur parfait pour les Dallas Mavericks

Aujourd’hui, Kyrie Irving est plus mature. Mais surtout, il est en paix. Mieux dans sa peau. Sur le terrain, il fait ce qu’il a toujours fait. Et même plus que ça. Son association avec Luka Doncic fonctionne à merveille parce que l’ancien coéquipier de James et Kevin Durant a toujours brillé dans un rôle de finisseur prolifique qui n’a pas à assumer le costume du premier playmaker. La défense est d’abord concentrée sur le Slovène et ça lui donne un peu plus d’espaces et de liberté pour déballer son bagage technique unique.
Ce qui a changé, en revanche, c’est qu’il ne se contente pas de ça. En fait, pour résumer de manière beaucoup plus simple, Irving fait absolument tout ce dont les Mavs ont besoin en fonction de chaque situation. Son rôle évolue parfois de série en série, de match en match, voir de quart-temps en quart-temps. Il s’est mué en joueur de devoir de luxe sur la série contre Oklahoma City, où il a terminé seulement troisième meilleur marqueur de Dallas. Par contre, pour compenser, il a fluidifié le jeu en attaque, il est allé aux rebonds et il a défendu avec acharnement.
Il lit le jeu et il s’adapte. Si les Mavericks ont besoin d’un facilitateur, il devient un facilitateur. S’ils ont besoin d’un scoreur, il score. Les hommes de Jason Kidd ont mal débuté la rencontre la nuit dernière. Il y avait déjà presque urgence. Alors il a marqué 24 de ses 30 points en première mi-temps pour maintenir son équipe à flot. C’est une fois que la défense s’est resserrée naturellement sur lui que Doncic a pu inscrire 15 points dans le quatrième quart-temps. D’ordinaire, c’est l’inverse : le Slovène démarre fort et l’Américain fait parler son sang-froid à la fin. Ça sera évidemment un atout majeur pour Dallas face à une équipe de Minnesota inexpérimentée à ce niveau de la compétition. Kyrie Irving peut continuer de sourire. Il y a encore beaucoup de plaisir à prendre jusqu’à la mi-juin.
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