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NBA - Joel Embiid (Philadelphie Sixers) va-t-il être privé d'un deuxième MVP en raison d'une nouvelle règle ?

Antoine Pimmel

Mis à jour 18/01/2024 à 16:39 GMT+1

NBA - Joel Embiid est le joueur le plus dominant en NBA cette saison mais ce n'est pas garanti qu'il joue les 65 matches nécessaires pour être nommé MVP. Ce nouveau point du règlement, instauré cette saison, est susceptible de rendre le pivot camerounais inéligible car trop souvent blessé ou mis au repos par son équipe.

Joel Embiid (Philadelphie) en NBA , le 16 janvier 2024

Crédit: Getty Images

Il n’y a rien de surprenant à voir Joel Embiid poster 41 points, 7 rebonds et 10 passes décisives tout en menant ses Philadelphie Sixers à la victoire. Et cela même en affrontant les Denver Nuggets, champions en titre, de Nikola Jokic. Le choc des titans a tourné à l’avantage du Camerounais, même si ce dernier a qualifié – à raison – son adversaire de "meilleur joueur au monde."
Le pivot serbe est probablement le basketteur le plus inarrêtable de la planète et son équipe est favorite à sa propre succession. Mais le plus fort, depuis deux ans, c’est Embiid. Au moins pendant la saison régulière. Nommé MVP pour la première fois de sa carrière la saison passée, le géant dégage une facilité encore plus déconcertante depuis la reprise. Ses prestations n’ont jamais été aussi époustouflantes et sa domination aussi totale et brutale.

Embiid, un MVP encore plus fort...

Il marque plus de 35 points par match, de loin le numéro un en NBA, avec 11 rebonds en prime. Mieux encore, il lâche 6 passes décisives par rencontre. Une progression (2 de plus que les deux exercices précédents) notable qui illustre sa maturité, son développement mais aussi sa volonté de pratiquer le basket en mouvement prôné par Nick Nurse, le nouveau coach des Sixers.
De toute façon, ça ne l’empêche pas de faire des cartons. Il a déjà atteint deux fois la barre des 50 unités cette saison. Il reste sur une série impressionnante de 18 matches à 30 points ou plus. Les défenses sont laissées sans solution : le joueur de 29 ans maltraite tous ses vis-à-vis au poste, il est trop grand, trop puissant, trop technique et trop adroit pour être défendu en un-contre-un, il provoque des fautes en pagaille et en plus il ressort parfaitement la gonfle quand ses adversaires, à bout, se décident à le prendre à deux.
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Joel Embiid #21 of the Philadelphia 76ers and Nikola Jokic #15 of the Denver Nuggets look on during the fourth quarter at the Wells Fargo Center

Crédit: Getty Images

C’est dans son sillage que Philadelphie a décroché quelques victoires convaincantes contre certaines des meilleures équipes de la ligue comme Boston, Oklahoma City, Minnesota et donc Denver. La franchise de Pennsylvanie figure à la troisième place de la Conférence Est avec 26 victoires et 13 défaites et elle est encore une fois considérée parmi les prétendants au titre.
Donc, non, clairement, il n’y a rien de surprenant à voir Joel Embiid planter 41 points quand bien même il en avait déjà inscrit tout autant la veille. En revanche, c’était tout de même une petite surprise de le retrouver sur le terrain. Justement parce qu’il avait déjà joué le soir précédent. Le staff des Sixers tend à ménager sa superstar lors des fameux "back-to-backs" (deux matches en deux jours).
Le pivot a déjà manqué 10 rencontres cette saison pour diverses petits pépins de santé. Son équipe s’est inclinée à 7 reprises, ce qui montre encore une fois à quel point il est essentiel. La définition même d’un MVP. Sauf qu’à force de rater des matches, Embiid ne sera tout simplement pas en mesure de rafler à nouveau la récompense individuelle la plus prisée au basket.

... mais trop souvent absent

En effet, la ligue, après négociation avec le syndicat des joueurs, a déterminé que seuls ceux qui participeront au moins à 65 matches seront éligibles à un trophée (individuel là encore, et à l’exception du Rookie Of The Year) en fin de saison. Tout d’un coup, les forfaits répétés du natif de Yaoundé ne sont plus si anodines. Elles pourraient le priver du doublé. Il doit jouer au moins 36 des 42 matches restants. Ce qui paraît peu probable pour un tel absentéiste.
Il a tenu son rang à 423 reprises sur 757 possibles depuis sa draft en 2014. Avec, il est vrai, deux saisons blanches pour commencer. Il a passé de justesses la barre des 65 rencontres (68 et 66) sur les deux dernières années. Mais à ce rythme, il en jouera sans doute autour des 60 d’ici avril. La faute à un genou souvent douloureux et à des mises au repos ponctuelles pour éviter les inflammations. Lui-même ouvre déjà la porte à une éventuelle inéligibilité.
"Le but, c’est d’être prêt pour les playoffs. Tant que je suis en mesure de dominer en avril, c’est tout ce qui compte. Peu importe combien de matches je joue. J’ai déjà été MVP. Si j’ai l’opportunité d’en prendre un deuxième, tant mieux. Mais je ne vais pas me forcer. Mon jeu parlera toujours pour moi. On gagne. Si je ne suis pas éligible parce que j’ai raté trop de matches, ce n’est pas grave."
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Joel Embiid

Crédit: Getty Images

Joel Embiid a parfois forcé sur ses articulations pour s’arracher en essayant d’aller chercher le MVP. Après avoir été deux fois deuxième du vote derrière Jokic, il a enfin été couronné en 2023. Mais ses efforts ont eu des conséquences. L’intérieur All-Star est souvent arrivé diminué en playoffs. Il croit en ses chances et celles de son équipe et il ne veut prendre aucun risque.
Ce nouveau point du règlement a justement été établi dans l’optique de lutter contre le repos "abusif" des stars, le fameux "load management" (dont l’efficacité n’a pas été prouvé par la science selon plusieurs études menées par des équipes NBA). Les dirigeants veulent un championnat le plus attractif possible, surtout à l’aube des négociations sur les droits TV.
Même si elles valent moins qu’une bague en termes d’héritage, les récompenses individuelles ont des conséquences financières importantes. Elles permettent aux joueurs de signer des contrats plus importants. Embiid n’a pas spécialement à se soucier de ça. Son statut lui donnerait toujours accès aux salaires les plus élevés. Mais cette règle pourrait poser un problème dès son instauration : comment faire si la star reste continue de dominer autant les débats tout en jouant moins de 65 matches ?
Il existe une clause qui permet aux joueurs et aux franchises de poser un recours en cas de situation exceptionnelle. Pas sûr qu’elle aboutisse dans le cas du "big man" des Sixers. Peut-être que le staff le fera jouer 10 minutes sur certaines rencontres en fin de saison, histoire d’atteindre le quota. Ça pourrait donner des situations cocasses et inédites. En attendant, sur le terrain seulement, ça ne fait pour l’instant aucun doute : Joel Embiid est le MVP.
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