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NBA - Talentueux, irréguliers et décevants : Mais que faut-il penser des Milwaukee Bucks ?

Antoine Pimmel

Publié 12/04/2024 à 07:16 GMT+2

NBA - Les Milwaukee Bucks sont capables du meilleur comme du pire, même s'ils montrent plus souvent le pire depuis quelques semaines. La franchise du Wisconsin va attaquer les playoffs avec un statut de candidat au titre mais tout en ayant absolument aucune garantie de bien figurer, même au sein de la Conférence Est.

Giannis Antetokounmpo

Crédit: Getty Images

Pour Giannis Antetokounmpo, "il n’y a pas d’échecs dans le sport." Simplement des leçons. C’est le postulat adopté l’an dernier par le double-MVP après la sortie – déroutante quoi qu’il en pense – des Milwaukee Bucks dès le premier tour des playoffs malgré une saison régulière à 58 victoires et une première place à l’Est. Son raisonnement est intéressant, soit, mais la pression grandissante qui entoure la franchise du Wisconsin tend à montrer le contraire : tout autre résultat qu’un beau parcours au printemps serait perçu comme une vraie désillusion. Surtout après avoir hypothéquer l’avenir de la franchise et sacrifié le cadre Jrue Holiday pour faire venir Damian Lillard il y a quelques mois.
Les dirigeants ont pris des décisions radicales depuis l’humiliation subie contre le Miami Heat en avril 2023. Mike Budenholzer, le coach titré en 2021, a été licencié et remplacé par un entraîneur inexpérimenté à ce niveau, Adrian Griffin – qui a depuis été viré pour laisser la place à un Doc Rivers sorti de sa (courte) retraite. Holiday a donc été échangé contre Lillard en plus d’une ribambelle de choix de draft. Tout ça avec un objectif clair, celui de revenir au sommet et de montrer à Antetokounmpo que, même s’il y a pas d’échecs, il y a tout de même des sacres à aller chercher.

Une équipe irrégulière et en plein doute

Sauf que jusqu’ici, les choix peinent à s’avérer payants. La saison qui touche à sa fin dimanche soir devait donner aux Bucks des certitudes tout en s’ajustant à une nouvelle philosophie de jeu et permettre à un meneur All-Star, l’un des meilleurs joueurs de la ligue, de s’acclimater à sa nouvelle équipe. Il n’en est rien. Milwaukee va aborder les playoffs en plein doute, sans habitudes fortes, là où les habituels candidats au titre montent en régime et renforcent leur acquis. Qui sait réellement ce que vaut cette formation ? Est-elle vraiment la deuxième meilleure de sa Conférence, comme son bilan l’indique (49-31) ? Ses trois défaites embarrassantes à la suite contre les Washington Wizards, les Memphis Grizzlies et les Toronto Raptors sont-elles significatives ?
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Damian Lillard

Crédit: Getty Images

Antetokounmpo et ses partenaires étaient censés s’affirmer comme une locomotive à l’Est, au même titre que les Boston Celtics. Il y a aujourd’hui 13 victoires d’écart entre les deux formations. Pour la comparaison, les Golden State Warriors, dixièmes à l’Ouest, comptent 12 victoires de moins que les Denver Nuggets, premiers. Milwaukee ne serait que sixième dans l’autre Conférence. Et pourtant, les Bucks ont battu les Celtics de manière assez convaincante sans Giannis cette semaine. Tout le paradoxe de ce groupe capable du meilleur comme du pire. "Je ne sais pas comment expliquer notre irrégularité", avoue Lillard. Parfois on a l’impression d’avoir trouvé la bonne formule. Puis finalement non."
Le manque de rigueur peut s’expliquer par un manque de leadership, malgré la présence de deux superstars et d’un coach bagué comme Doc Rivers (avec Boston en 2008). Viré par les Philadelphia Sixers après un énième échec – ou une énième leçon – ce dernier envisageait une reconversion dans les médias avant d’être finalement nommé sur le banc des Bucks par le GM… dont il était le conseiller.

Doc Rivers, un sauveur qui n'en est pas un

Le message de Griffin ne passait pas auprès des joueurs, et en particulier Giannis, malgré 30 victoires en 43 matches. Les Bucks ont vu en Rivers le meneur d’hommes adéquate, et ce en dépit de ses ratés récents avec Blake Griffin, Chris Paul, Kawhi Leonard, Paul George, James Harden et Joel Embiid. Ils affichent un bilan neutre sous ses ordres : 17 victoires et 17 défaites. L’équivalent d’une équipe classée au-delà du top-8. Bien loin des standards de l’effectif.
Il a su insuffler un semblant de sérieux en défense, où Milwaukee a fait des progrès, passant du vingtième au treizième rang de ce côté du terrain. Le problème, c’est que ses joueurs sont nettement moins percutants en attaque, où ils ont chuté de la deuxième à la dix-huitième place. Antetokounmpo et compagnie assurent que Doc essaye de les booster mais les résultats se font attendre. Sauf qu’il n’y a plus de temps pour trouver des automatismes et développer enfin un peu de rigueur.
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PHILADELPHIA, PENNSYLVANIA - MAY 05: Head Coach Doc Rivers of the Philadelphia 76ers reacts against the Boston Celtics in game three of the Eastern Conference Second Round Playoffs at Wells Fargo Center on May 05, 2023 in Philadelphia, Pennsylvania. NOTE

Crédit: Eurosport

Rivers est arrivé en février à la tête de l’équipe et il a déjà repris ses réflexes en blâmant parfois ses joueurs - "ils ont la tête en vacances" - voire carrément le personnel de la franchise chargé d’accompagner le groupe lors des déplacements à l’extérieur. Comme d’habitude, il y a peu de remises en question, même s’il a tout de même convoqué les neuf principaux membres de sa rotation pour essayer de trouver des solutions.
Les Bucks avancent sans donner l’impression de savoir où aller. Il n’y a pas d’émotions, pas de rage de vaincre, ni de haine de la défaite. "On a perdu notre joie de jouer", avouait même Giannis. Le pire, c’est qu’ils ont pourtant encore des arguments à faire valoir. Antetokounmpo, Lillard et Khris Middleton n’ont joué que 5 des 30 derniers matches ensemble. Ça peut relativiser un peu le bilan de Doc Rivers. Parce que quand ils sont là, Milwaukee peut rivaliser avec n’importe qui et la franchise du Wisconsin l’a prouvé en gagnant régulièrement contre les autres formations du gratin NBA. Reste à savoir quel visage les Bucks vont montrer en playoffs… et quelle excuse leur coach mettra en avant quand ils sortiront.
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