Noah a son idée

Amer, déçu par la situation en NBA qu'il trouve un peu indécente en ces temps de crise dans un entretien à L'Equipe, Joakim Noah pense de plus en plus à son avenir. Il veut jouer. Et s'il ne peut pas assouvir sa soif sur les parquets de la grande Ligue nord américaine, il le fera en Europe. Son choix n'est pas fixé. "Il attend maintenant une nouvelle réunion vendredi aux Etats-Unis pour prendre sa décision", explique Christophe Denis, l'entraîneur du PL dans Le Parisien. Mais il a une idée assez précise sur la question : ce sera au Paris-Levallois ou dans autre pays européen pour découvrir l'Euroligue où ce grand compétiteur pourrait se frotter au plus haut niveau européen.

Après avoir eu Jooks au téléphone mercredi, Christophe Denis se montre confiant dans le quotidien régional : "Il ne veut pas venir pour disputer cinq ou six matchs, il a envie de s’investir et, s’il venait, ce serait pour la saison. Il hésite encore avec un autre championnat européen pour disputer l’Euroligue, mais s’il revient en France, ce sera au Paris-Levallois, c’est une certitude". Auteur d'un beau début de championnat (4e avec 4 victoires en 6 matches), le Paris-Levallois s'offrirait alors une belle tête d'affiche. Et la Pro A, un nouveau coup de projecteur. Si Nicolas Batum (Nancy) et Tony Parker (Villeurbanne) font déjà énormément parler du championnat de France, Noah serait une cerise supplémentaire sur le gâteau. La curiosité en France serait d'autant plus importante qu’il n'a jamais évolué en Pro A.

Le pivot des Chicago Bulls a fait la majeure partie de ses classes aux Etats-Unis avant de découvrir la NBA. Mais le double champion NCAA avec les Florida Gators possède une histoire avec le Paris-Levallois. Il a joué pendant deux saisons à Levallois entre 10 et 12 ans. Si l'aspect financier ne serait pas un problème selon Le Parisien qui évoque la possible arrivée d'un sponsor, plusieurs obstacles peuvent maintenant se dresser pour le PL. Joakim Noah n'est ainsi pas reconnu comme "JFL" (joueur formé localement). Or selon les règlements de la LNB, un club ne peut avoir plus de cinq "non-JFL" dans son effectif et le Paris-Levallois a déjà son quota. Le PL penserait demander une dérogation et faire valoir le statut d'international français du pivot.

Deuxième obstacle possible et non des moindres : la concurrence des grosses cylindrées européennes. En annonçant clairement son souhait de jouer en Europe, Joakim Noah risque de recevoir des propositions. Son profil et les 2m11 devraient attiser les convoitises. Or le club francilien ne joue pas l'Euroligue. Et Noah, qui est un compétiteur hors-pair et n'a eu de cesse durant l'Euro 2011 de vanter les qualités du basket FIBA, pourrait privilégier son désir de découvrir la compétition européenne la plus relevée pour poursuivre sa progression. Dans une interview à L'Equipe où il parle plus de son séjour avec les Bleus ("Avec cette équipe de France, j'ai appris la fierté", avoue-t-il) que de son avenir avec le PL, il répète une nouvelle fois sa vision : "Si j'y vais, c'est pour l'année. Mais là, il faut que je réfléchisse à tout ça". Le Paris-Levallois croise les doigts.