La France verra la Pologne

Et l'horizon s'est éclairci. La France ira bien en Pologne. Le spectre d'une disparition du décor international pendant de longues années est désormais à classer au rang des mauvais souvenirs. Une nouvelle fois sous pression après leur revers (70-66) à Anvers jeudi dernier, les Bleus ont su retrouver leurs valeurs dans un Palais des Sports de Pau bouillant pour remettre les points sur les i et corriger la Belgique (92-54). Histoire de décrocher leur billet pour l'Euro, disputé du 7 au 20 septembre.

Désormais qualifiés pour le championnat d'Europe où ils défieront dans le groupe A la Russie (sans Kirilenko), l'Allemagne (privée de Dirk Nowitzki) et la Lettonie dès lundi prochain, ils peuvent regarder l'avenir un peu plus sereinement. En Pologne, les compteurs seront remis à zéro. Et les Bleus ont les armes pour réaliser une belle compétition. A condition bien évidemment de montrer leur meilleur visage. Pas celui entrevu face à la Finlande puis la Belgique au match aller de cette finale des repêchages. Mais celui offert au public palois contre l'Italie et la Belgique au retour.

Dimanche, les coéquipiers de Tony Parker ont en effet séduit pour remettre les pendules à l'heure. Ils ont retrouvé leur agressivité en défense pour stopper le jeu rapide et enrayer l'attaque belge. Et tous les Bleus ont répondu présents. TP, toujours aussi percutant (16 pts, 4 pds), n'a ainsi pas eu à forcer son jeu. Car il a été épaulé par les autres cadres. Pour sa centième sélection sous le maillot bleu, Boris Diaw, trop discret lors des dernières sorties, a toute de suite pris les choses en main pour éclairer le jeu français avec sa science de la passe et ses fixations dos au panier. Dans le sillage du joueur des Bobcats (13 pts, 6 rbds, 3 pds au final), les Français ont ensuite joué intelligemment.

Patients en attaque, ils ont recherché chaque avantage dans les face-à-face pour faire briller leur collectif et prendre la mesure des Belges. Notamment dans le secteur intérieur où l'équipe de France a fait un carnage derrière Ronny Turiaf (19 pts, 9 rbds). Le symbole de ce jeu bien léché ? Antoine Diot. Le jeune meneur du Mans a été le chef d'orchestre des Tricolores. Au deuxième quart-temps, il a distribué les caviars pour mettre ses intérieurs sur orbite et être l'un des acteurs principaux du 17-2 infligé à la sélection du plat-pays pour plier l'affaire à la mi-temps (46-23, 20e).

Profitant des fautes de M'Benga et des passes de son meneur, Ronny Turiaf s'est ainsi régalé. Le pivot des Warriors a même enflammé le Palais des Sports avec quelques actions d'éclat. Mais Ali Traoré (12 points) et Alain Koffi (6 pts, 3 rbds) ont aussi tiré leur épingle du jeu. Et c'est finalement sans trembler que les joueurs de Vincent Collet se sont débarrassés de la Belgique, lors de cette finale retour. Soulagés, ils pouvaient laisser exploser leur joie pour communier avec le public palois. Après deux ans de galère, les Français ont enfin leur ticket en poche pour l'Euro. Ils arriveront en Pologne le coeur léger et lancés après un mois de compétition qui pourrait bien leur permettre de jouer les trouble-fête en Pologne. Même s'il faudra d'abord se montrer plus constant pour ne pas encore tout gâcher...

"On a montré notre vrai visage aujourd'hui, il faut qu'on reste concentré pour reproduire cela pendant tout le Championnat d'Europe. Il faudra se rappeler du match d'aujourd'hui mais aussi de ceux qu'on a ratés. J'avais mal au dos c'est vrai. Mais le public nous a transcendés. Mon meilleur match en équipe de France? Les meilleurs matches pour moi sont ceux qu'on gagne. Je préfère marquer zéro point et gagner que marquer vingt et perdre. Alors..."

France: 34 paniers sur 53 tirs (dont 4 sur 11 à trois points) - 20 lancers francs sur 26 - 35 rebonds (Turiaf 9) - 23 passes décisives (Diot 9) - 9 balles perdues - 18 fautes personnelles

Marqueurs: Diot (1), Batum (8), Jeanneau (0), Koffi (6), Mahinmi (1), Parker (16), Bokolo (2), F. Pietrus (2), De Colo (12), Diaw (13), Turiaf (19), Traoré (12)

Belgique: 19 paniers sur 54 tirs (dont 6 sur 20 à trois points) - 10 lancers francs sur 20 - 25 rebonds (Mbenga 6) - 11 passes décisives - 13 balles perdues - 21 fautes personnelles

Marqueurs: Moors (0), Van Rossom (5), Beghin (11), Hervelle (5), Bosco (2), Van der Jonckheyd (7), Lauwers (5), Dreesen (5), De Bel (4), Oveneke (2), Driesen (3), Mbenga (5)