Rigaudeau quitte la scène

Il y a encore quelques jours, Antoine Rigaudeau confiait devoir "faire le point" quant à la suite à donner à sa carrière... internationale, pensait-on. Touché par son retour en équipe de France et satisfait de l'épilogue de l'Euro, le Roi ne savait quoi penser. Il y a quatre jours, il expliquait : "Cet Euro va rester comme quelque chose de très fort. En plus, il y a une médaille. Rien que de la voir, ça va rappeler de nombreux souvenirs. Je pense que, au-delà des joueurs, le public aussi a vécu quelque chose d'extrêmement intéressant. Vu comment les choses se sont passées, ça aurait fait un excellent film." Le Valencian a décidé d'en faire un happy end.

Vendredi matin, dans un communiqué publié par Valence, son dernier club, le meilleur basketteur français de la dernière décennie a annoncé sa décision : "Le basket m'a pratiquement tout donné. Aujourd'hui, plusieurs petites voix internes me conseillent de prendre du recul par rapport au terrain." Agé de 33 ans, le natif de Cholet avait encore une année de contrat avec Valence et aura donc connu ses dernières émotions sur un parquet face à l'Espagne (98-68), lors du match pour la troisième place du Championnat Europe 2005.

Un final en apothéose qui contraste avec sa déception de la veille, lorsqu'il avait laissé filer avec TP et compagnie une finale qui leur tendait les bras. Honnête et responsable comme il l'a toujours été, Antoine Rigaudeau (127 sélections) avait entièrement assumé la défaite après avoir manqué deux lancers francs durant le money time. Un "raté" qu'on ne retient pas à l'heure de faire le panégyrique de Monsieur Rigaudeau.

Formé à Cholet où il a fourbi se premières armes de basketteur et réalisé ses premiers exploits, Antoine Rigaudeau a connu sa première sélection le 21 novembre 1990. Meilleur joueur de la Pro A à cinq reprises avec le club des Mauges et avec Pau-Orthez, l'arrière international a connu les joies d'un titre de champion de France avec l'Elan Béarnais (1996). Ayant fait le tour du basket hexagonal après une décennie de bons et loyaux services, l'ancien Choletais a ensuite filé de l'autre côté des Alpes, exporter ses talents dans le difficile championnat d'Italie.

Double champion national (1998, 2001) et deux fois vainqueur de l'Euroligue (1998, 2001) avec le Virtus Bologne, le Roi a connu le sommet de sa carrière lors des Jeux Olympiques 2000. Avec une équipe de France solidaire, sortie d'un peu nulle part mais "où tout le monde était à sa place, où personne n'a fui ses responsabilités", le quintuple MVP de la Pro A avait atteint la finale à Sydney, seulement battu par les Etats-Unis et leur horde de joueurs NBA. Une NBA que le Français finira par rejoindre en 2003. Un court passage aux Dallas Mavericks, seul vrai échec de sa carrière.

La suite, c'est Valence. Et un retour en équipe de France au mois d'août dernier, après une parenthèse de quatre années. A l'arrivée, une médaille de bronze remportée de haute lutte et une sortie par la grande porte. "Je suis fier et heureux de toutes les batailles livrées." On le serait à moins.

Equipe de France : 127 sélections
Première sélection : 21/11/1990 face à la Belgique
Dernière sélection : 25/09/2005 face à l'Espagne

Clubs :
Cholet (1987-1995), Pau-Orthez (1995-1997), Virtus Bologne (1997-2003), Dallas Mavericks (2003), Valence (2003-2005)

Palmarès :
Vice-champion olympique à Sydney en 2000
Médaillé de bronze à l'Euro 2005 en Serbie-Monténégro
Championnat de France ProA : vainqueur en 1996
Euroligue: vainqueur en 1998 et 2001, finaliste en 1999 et 2002
Championnat d'Italie: vainqueur en 1998, 2001
Coupe d'Italie: vainqueur en 1999, 2001, 2002
Coupe Saporta: finaliste en 2000
Meilleur joueur (MVP) du Championnat de France en 1991, 1992, 1993, 1994 et 1996