Finale Euroleague - Monaco, un rêve ultime et 32 ans à effacer… lui aussi

Trente-deux ans après Limoges, l'AS Monaco possède l'occasion de remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes avec l'Euroligue. Opposé à Fenerbahçe ce dimanche pour sa première finale, le club de la Principauté, qui a connu une ascension fulgurante depuis 2011, peut mettre fin à une sacrée disette et montrer la voie au PSG, comme le CSP l'avait fait avec l'OM en 1993.

Mike James et Mathew Strazel lors du match 3 du quart de finale d'Euroligue face au FC Barcelone, le 30 avril 2025

Crédit: Getty Images

C'est un drôle de parallèle. Samedi prochain, le PSG aura l'occasion de mettre fin à une longue disette pour le football français en Ligue des champions. Une disette de 32 ans. Et ce dimanche, c'est Monaco qui peut permettre à la France du sport de remonter le temps. Voilà 32 ans également que le basket tricolore attend ça. Mais ce week-end, Limoges, seule formation du championnat de France à avoir remporté la plus grande compétition européenne, en 1993, pourrait trouver son héritier. Et certains pourraient y voir un signe pour le PSG.
Le 15 avril 1993, le CSP Limoges avait décomplexé le sport tricolore en devenant le premier club français de sport collectif à remporter une coupe d'Europe des clubs champions. Et un mois plus tard, l'Olympique de Marseille l'avait imité en C1. 32 ans après, l'histoire pourrait se répéter en une semaine. Mais avant de spéculer et rechercher des signes, l'AS Monaco a ce dimanche une page blanche à remplir. Et comme pour le PSG, c'est aussi grâce aux efforts de son propriétaire depuis des années maintenant.

Une montée en puissance fulgurante depuis 2011

L'idée de voir un club du championnat de France en position de remporter le titre suprême en Europe semblait complétement saugrenu durant de longues années. Très longues même. Mais le club de la Principauté est revenu comme un boulet de canon sur la scène tricolore et européenne dans le sillage de plusieurs mécènes. Grâce à des millions investis personnellement année après année, Sergey Dyadechko, homme d'affaires ukrainien qui s'est impliqué dès la saison 2011-12, a d'abord permis à la Roca Team de remonter de la N2 à la Jeep Elite en 2015. Et en 2022, il a passé le flambeau au millionnaire russo-hongrois Aleksej Fedoricsev tout en restant au sein du club.
Grâce à eux, l'AS Monaco a pu se bâtir une vraie armada en attirant des joueurs que personne n'aurait imaginé rejoindre la Pro A, avec l'Américain Mike James notamment comme symbole. Mais il ne faut pas s'y tromper, cette réussite n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi un projet sportif intelligent et cohérent. Au point que la Roca Team n'a fait que grandir à vitesse grand V ces dernières années. En France où le club a remporté ses deux premiers titres de champion (2023 et 2024) et en Europe avec son sacre en EuroCoupe en 2021 puis en Euroligue, où le club monégasque s'est vite fait un nom.
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Mike James in azione nella semifinale di Eurolega 2024-25 tra AS Monaco e Olympiacos Pireo

Crédit: Getty Images

On a l'occasion d'atteindre notre but
Alors que l'ASM dispute seulement sa quatrième saison d'Euroligue, ce Final Four à Abu Dhabi est en effet déjà son deuxième (ndlr : avec deux quarts de finale en 2022 et 2024 en plus). En 2023 avec Sasa Obradovic sur le banc, Yakuba Ouattara, Donta Hall and co avaient déjà effacé 26 ans d'absence française dans le dernier carré (Asvel, 1997) en échouant en demi-finale. Deux ans plus tard et avec un groupe légèrement différent, plus expérimenté et dirigé par un nouvel entraîneur, Vassilis Spanoulis, les joueurs du Rocher ont déjà réussi à passer un nouveau palier en se qualifiant pour leur première finale d'Euroligue. La première pour un représentant du championnat de France depuis Limoges…
Avec une ossature présente depuis des années maintenant (James, Elie Okobo, Jordan Loyd, Alpha Diallo, Jaron Blossomgame, Matthew Strazel) et des renforts (Daniel Theis, Mam Jaiteh, Georgios Papagiannis, Terry Tarpey, Nick Calathes), Monaco a pourtant alterné le chaud et le froid cette saison. Mais cette équipe, devenue un collectif plus soudé sous la houlette de Spanoulis, possède une vraie capacité à se sublimer dans les ambiances bouillantes. Et l'Olympiakos et Evan Fournier, tombés vendredi soir dans les larmes, peuvent en témoigner.
On est à quarante minutes du titre, de l'Histoire
Après avoir pris leur revanche sur le club grec qui l'avait éliminé il y a deux ans en demi-finale à Kaunas pour son premier Final Four, Monaco espère maintenant s'offrir une autre revanche, face à Fenerbahçe qui était venu l'éliminer sur son parquet au bout de la prolongation du cinquième et dernier match des quarts l'an passé (80-79). Le club d'Istanbul, coaché par la légende Sarunas Jasikevicius, est un sérieux client. Mais Monaco reste sur deux victoires en saison régulière face au Fener. Et est surtout focus, en mission.
"On a connu beaucoup de hauts et de bas. Mais on a l'occasion d'atteindre notre but de la saison" a souligné samedi l'ailier Alpha Diallo. "On est venu ici avec un objectif et on ne l'a pas encore fait. On est à quarante minutes du titre, de l'Histoire, de quelque chose de géant, et on veut le faire" a complété Matthew Strazel. A eux d'écrire leur histoire. Et de remonter le temps.
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