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Coupe du monde au Grand-Bornand | Emilien Jacquelin : "Plus je réfléchis sur le pas de tir, moins cela se passe bien"

Simon Farvacque

Mis à jour 19/12/2022 à 10:46 GMT+1

COUPE DU MONDE - Seulement 14e de la mass start dimanche, avec un 15/20 face aux cibles, Emilien Jacquelin se cherche dans le domaine du tir. Pendant qu'il a l'impression que ses rivaux norvégiens trouvent leur rythme dans le relâchement et la célérité, il craint de perdre à la fois en vitesse d'exécution et en efficacité. Pour "montrer que Boe n'est pas seul au monde", Jacquelin doit mieux tirer.

La palette - Alignement, respiration, trépied : le tir couché décortiqué

Contraste au Grand Bornand. Un an après les succès clinquants de Quentin Fillon Maillet (poursuite) et Emilien Jacquelin (mass start), l’équipe de France masculine n’a pas décroché le moindre podium à la maison, cette semaine. Fabien Claude a été le plus proche du but (deux fois 4e), mais Jacquelin reste le leader du contingent tricolore, avec une troisième place au classement général. "Les années se suivent et ne se ressemblent pas, j’évolue", nous a-t-il confié dimanche après sa 14e place lors de la course des rois, concernant sa difficulté à gérer la pression de la foule, dont il a pourtant souvent su s’accommoder.
"C’est la grande différence avec tout ce qu’il s’est passé depuis le début de la saison, je n’ai pas réussi à rester dans le travail, la rigueur.Les émotions ont pris le dessus, je suis déçu de cela", déplore-t-il. Lors de cette mass start remportée par Johannes Dale, le soutien l’a poussé à se surpasser sur la piste… mais l’a inhibé face aux cibles. "De tous les publics, il n’y en a pas un qui est aussi expressif que celui du Grand-Bornand", ajoute le biathlète de 27 ans, au sujet d’une folle ambiance qui lui semblait à une époque idoine : "Cela m’allait très bien quand j’étais une sorte de chien fou, qui adorait tirer vite."
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Laegreid, l’exemple à suivre

D’où la question, récurrente, de son approche du tir, qu’il a développée au micro de nos confrères de la chaîne L’Equipe. "Les Norvégiens ont tendance à tirer de plus en plus vite et tout aussi bien. Le paradoxe, c’est que cela fait un an, un an et demi, que j’essaie de me canaliser, de tirer un peu moins vite et d’être un peu plus dans le travail. Ce sont deux schémas totalement opposés." Emilien Jacquelin a tout de même été le plus rapide ce dimanche, en temps passé à viser les cibles, malgré cette retenue relative : "Peut-être que je vais devoir réactiver cet engagement au niveau du tir dans les deux prochaines semaines."
Il voit Johannes Boe, leader de la Coupe du monde, et Sturla Laegreid, son dauphin, se lâcher avec efficacité carabine en main. Surtout le premier nommé. Et cela l’inspire : "Quand c’est bien maîtrisé, on peut être régulier comme ça, Sturla Laegreid en est l’exemple typique." Le Norvégien de 25 ans a dégainé presque aussi vite que Jacquelin ce dimanche (3 secondes d’écart), pour un 18/20 contre un 15/20. Depuis le début de l’exercice, les deux Scandinaves sont à 89% de réussite, contre 83% pour le Français, qui cherche à ne plus se triturer les méninges : "Je pense que plus je réfléchis sur le pas de tir, moins cela se passe bien."
J’ai envie de montrer que Boe n’est pas seul au monde
Cette envie de ne pas réfréner son instinct revient régulièrement dans le discours de Jacquelin. Sur la piste, il l’a illustrée en répondant à une accélération de Johannes Boe, dès l’entame de cette mass start survolée par la patrouille de Norvège, qui a trusté les trois places du podium comme lors de la poursuite, la veille. "Avec toute l’effervescence, toute l’énergie du bord de piste, je n’avais pas envie de le laisser faire ça, explique-t-il auprès de nos confrères. J’avais envie de lui dire : 'Oui, tu crois être au-dessus du lot, mais je vais te montrer que je suis capable de rivaliser.'" C’est raté, mais c’est assumé.
"Avant, je n’acceptais pas mes capacités, quelque chose au fond de moi m'empêchait de dire : 'Oui, j’ai envie de rivaliser avec Johannes.' Mais au fond de moi, c’est l’objectif, j’ai envie de montrer qu’il (Boe) n’est pas seul au monde, j’ai envie de jouer avec lui", assure encore Jacquelin, qui compte trois podiums individuels cette saison, mais pas de victoire. Une partie de "poker menteur" à laquelle il ne peut jouer qu’en se montrant plus consistant à l’heure de blanchir les cibles. Il le sait, il y pense. A lui d’y parvenir… sans trop y réfléchir.
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