Coupe du monde de biathlon 2025-2026 | "Émotionnellement, le Grand-Bornand est plus difficile à gérer que les Jeux Olympiques"
Mis à jour 18/12/2025 à 00:22 GMT+1
Le Grand-Bornand, c’est un petit paradis qui peut très vite virer à l'enfer pour les biathlètes. L’ambiance si unique du rendez-vous haut-savoyard peut effectivement devenir tétanisante, en particulier chez les Français. Lou Jeanmonnot, par exemple, n’a pas encore trouvé la bonne approche. À partir de ce jeudi, quatre Tricolores vont découvrir le chaudron bornandin.
Eric Perrot devant la tribune au Grand-Bornand, en 2024
Crédit: Getty Images
Tous l'attendent. Mais beaucoup la redoutent. Dans une saison de Coupe du monde de biathlon, l’étape du Grand-Bornand ne ressemble à aucune autre. C’est évidemment vrai pour les Francais.e.s. Mais ça l’est aussi pour tous les autres. Même côté norvégien, il est assez facile de trouver des athlètes qui classent ce rendez-vous bornandin dans une catégorie différente de tous les autres. Mais puisque l’événement est particulier, le challenge l’est aussi.
Lou Jeanmonnot, pourtant leader des Bleues, l’admet volontiers. Le Grand-Bo, ses 20 000 personnes le samedi et le dimanche, cette tribune bruyante comme aucune autre, derrière le pas de tir, ont quelque chose de grisant… ou "d’un peu terrifiant", selon ses propres termes.
"Ça peut effectivement être les deux, nous a confirmé Quentin Fillon Maillet. L’atmosphère est forte, c’est quelque chose de prenant. Et on le ressent dès l’échauffement. Lors de mes premières années, j’étais un peu craintif ici. Il fallait que je comprenne comment il fallait réagir face à ce public-là."
C'était tétanisant
Éric Perrot, encore jeune mais devenu bien plus imperméable, a lui aussi connu ce sentiment : "Mes deux premières années, c'était tétanisant, s’est-il souvenu à notre micro. Mais plus ça va et plus j'ai la sensation que ça me galvanise. C'est une atmosphère spéciale car ici, les encouragements sont très personnels. Ça crée vraiment un poids et je trouve qu'en tant que jeune athlète, ça peut vraiment être difficile à gérer."
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20/20 au tir, parfait sur les skis : la masterclass de Perrot en poursuite
Video credit: Eurosport
Cette saison, quatre Tricolores vont découvrir cette atmosphère si particulière en Coupe du monde : deux chez les femmes (Camille Bened et Paula Botet) et deux chez les hommes (Oscar Lombardot et Valentin Lejeune). "J'ai hâte, j'ai vraiment hâte, a réagi ce dernier à chaud, juste après son entraînement. Là, on voyait l'engouement du public. Il y avait déjà du monde, c'était fou."
Eux doivent encore apprendre à baigner dans le chaudron sans se brûler. "Le Grand-Bornand, c'est l'étape la plus difficile à gérer émotionnellement, je dirais même devant un Championnat du monde ou des Jeux Olympiques, a estimé Simon Fourcade, coach des Bleus. Il y a énormément d'attente, les gens nous connaissent tous par nos prénoms et les crient tout au long de la piste. C'est très très dur de s'en détacher." Et de s’y préparer.
Sur le pas de tir, du silence au vacarme
Avant de jeter les "nouveaux" dans le grand bain, le staff tricolore a demandé aux plus expérimentés de prendre la parole pour les aider "à aborder l’événement". Chez les hommes, Émilien Jacquelin a par exemple beaucoup échangé avec Lejeune. Même s’il n’existe pas de solution miracle.
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Comment le duel Fillon Maillet - Laegreid a fait basculer le relais
Video credit: Eurosport
"La difficulté est au pas de tir, a précisé QFM. Sur une poursuite ou une mass-start, vous avez un silence que vous ressentez pendant l’installation. Puis, sur chaque tir, un énorme cri. Ça peut déstabiliser."
Le double champion olympique, lui, a trouvé sa recette : "Moi, finalement, j’ai compris qu’il fallait jouer avec ça, a-t-il confié. Ils sont là pour nous, pour nous entraîner, pour nous motiver." À le voir réclamer encore plus de bruit lors de son passage devant les supporters, à l’entraînement, on se dit que lui sera gonflé à bloc pour le sprint, vendredi. D’autres seront sans doute bien plus fébriles.
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