Emilien Jacquelin en mode JO lors du sprint du Grand-Bornand (3e) : "Aujourd'hui, c'était tout ou rien"
C'était bien "engagé" pour Emilien Jacquelin. Le Français de 30 ans, encore en tête à 1,8 km de l'arrivée, a pris la troisième place du sprint, gagné ce vendredi par Vetle Christiansen au Grand-Bornand. C'est en adoptant une approche offensive – façon course d'un jour – qu'il y est parvenu, et il ne compte pas prendre le départ de la poursuite dans un autre état d'esprit, ce samedi (14h45).
Une seule faute et un finish haletant, Jacquelin rate la victoire de peu : son sprint en vidéo
Video credit: Eurosport
"C'est toujours la même chose." On avait envie de l'écrire, Emilien Jacquelin s'est permis de le dire. Avec le biathlète français de 30 ans, le refrain de l'épineux compromis à trouver entre contrôle et engagement sur le pas de tir va au-delà de la ritournelle. Cette problématique inhérente à son sport est exacerbée chez lui. Et ce vendredi au Grand-Bornand, il a choisi de pousser le curseur à fond d'un côté.
"Une course comme ça, j'avais vraiment envie de la jouer comme si c'était les Jeux Olympiques. Il n'y a pas de général qui compte, il n'y a rien. Ce qui compte, c'est juste donner son 100%, engager, et ne pas avoir de regret à l'arrivée. Et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui", a-t-il relaté à notre micro, après sa troisième place sur le sprint de la manche française de Coupe du monde, battu de seulement cinq secondes par Vetle Christiansen (1er).
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Jacquelin : "J'avais envie de la jouer comme si c'était les Jeux Olympiques"
Video credit: Eurosport
La tentation de gérer… vite évacuée
En tête une grande partie de la course, Jacquelin l'était encore à l'intermédiaire des 8,2km (sur 10), deux secondes devant Christiansen. Aurait-il dû partir moins fort ? "Quand j'ai vu les premiers athlètes, notamment Fabien [Claude], sur la piste, je me suis dit que c'était lent, qu'il fallait bien gérer son effort", admet-il, concernant un revêtement qui aurait pu le surprendre. Mais il élude dans la foulée : "Si tu pars un peu sur la retenue, ça s'imbrique avec le tir. Aujourd'hui, c'était tout ou rien."
"Ce n'est pas la course d'école qu'on peut montrer aux petits jeunes qui débutent dans le biathlon", sourit Simon Fourcade, coach des Bleus. "Souvent, depuis quelques années, je me perds à vouloir trop bien faire, argumente Emilien Jacquelin. Le souci sur les sprints, dernièrement, c'est que j'arrivais sur les tirs debout en me disant : 'Putain, il y a la possibilité d'échouer alors que je suis bien'. Tu ne peux pas réussir comme ça." D'où sa détermination à se lâcher, en quête d'un déclic, que ce premier podium de la saison en solo pourrait représenter.
C'est une sorte de défense que j'ai face à moi-même
"La clé, je l'avais. Lors de tous mes entraînements, ces trois dernières semaines, il n'y a aucun souci techniquement parlant, raconte-t-il encore, pointant du doigt la crispation comme son principal adversaire. Mon style d'engagement, c'est une sorte de défense que j'ai face à moi-même. Le meilleur moyen que j'ai de ne pas stresser, de ne pas avoir peur, c'est d'engager." Un engagement payant à 90%, avec un sans-faute au couché et une erreur au debout.
Crédité du 10e temps de ski, il a fait preuve de célérité face aux cibles (41"6, 3e chrono, 17 secondes de mieux que Christiansen). Samedi (14h45), le double champion du monde de la poursuite (2020, 2021) prendra le départ de cet exercice qui lui sied tant avec le même mot d'ordre en tête : "Je suis 'chaud balle' pour demain, puis la mass start (qu'il avait remportée au Grand-Bo en 2021, ndlr). Je crois qu'il y a pas mal de cyclistes qui viennent dimanche, je leur ai annoncé une échappée matinale."
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