Huit biathlètes en quatorze secondes au départ de la poursuite du Grand-Bornand, de Christiansen à Perrot : Une poursuite, quelle poursuite ?

Eric Perrot a terminé 8e du sprint du Grand-Bornand, vendredi. La locution "en embuscade pour le podium" ne lui pend pourtant pas au nez. C'est plutôt "en course pour la victoire" que le Français semble être, au départ de la poursuite ce samedi à 14h45. Vetle Christiansen, dossard 1, n'a que 14" de marge sur lui, 4" sur Dale, 5" sur Jacquelin etc. De quoi donner à l'épreuve un air de mass start ?

Eric Perrot au Grand-Bornand - 19/12/2025

Crédit: Getty Images

Deux courses des rois pour le prix d'une, ça vous dit ? La poursuite Messieurs du Grand-Bornand aura des airs de mass start, à la veille de la vraie "mass", ce samedi. Pour seulement huit biathlètes, certes. Dont les départs s'échelonneront légèrement, certes. Mais avouez que des écarts aussi ténus à l'issue d'un sprint constituent une intrigante rareté.
Eric Perrot (9/10 au tir) a pris la huitième place, vendredi, concédant seulement 13"9 au vainqueur Vetle Christiansen (10/10), arrondies à 14 pour la course suivante. Entre eux deux, Johannes Dale (+4"), Emilien Jacquelin (+5"), Johan-Olav Botn (+6"), Sivert Bakken (+9"), Sebastian Samuelsson (+9") et Martin Ponsiluoma (+12") vont devoir se serrer.
Jugez plutôt à quel point le "Top 8" est d'habitude plus aéré, avec le temps d'attente du huitième concurrent à s'élancer lors des dix dernières poursuites masculines sur le circuit principal.
Grand-Bornand 2025Perrot, 14"
Hochfilzen 2025Christiansen, 35"
Östersund 2025Giacomel, 38"
Oslo Holmenkollen 2025Strelow, 1'14"
Nove Mesto 2025E. Claude, 37"
Lenzerheide 2025F. Claude, 57"
Antholz-Anterselva 2025Perrot, 29"
Oberhof 2025E. Claude, 40"
Grand-Bornand 2024Jacquelin, 45"
Hochfilzen 2024Nawrath, 22"
"Cela n'équivaut pas à un départ groupé, parce que celui qui est derrière a un petit effort à faire, donc c'est toujours ça de pris (pour celui qui est devant), mais ça y ressemble beaucoup", tempère puis admet Loïs Habert, ex-biathlète présent au Grand-Bornand pour Eurosport. Des petits groupes séparés de deux ou trois secondes peuvent vite en former un gros : "Trois secondes dans un premier tour, ce n'est presque rien, il suffit de partir un peu en mode sprint et de bien appuyer des entrées de bosse et vous rentrez dans les skis".
A priori, on va retrouver les mêmes conditions de neige que vendredi
"En revanche, trois secondes dans un dernier tour, au rupteur du début à la fin, c'est beaucoup", précise notre consultant, pour qui la crainte d'une ultime boucle décisive devrait favoriser ce scénario. "A priori, on va retrouver les mêmes conditions de neige que vendredi, que l'on n'avait pas jeudi. Une neige un peu plus lente, qui fait que le fart s'use et que les structures s'encrassent au fil des tours, explique-t-il. Au début, les skis fonctionnent plutôt bien, mais assez vite, cela se détériore. Donc les athlètes s'attendent à un finish très dur. Et plus c'est dur, plus c'est lent, et plus il peut y avoir des écarts."
D'où l'intérêt de compter ses coups de spatule en début de course, souligne-t-il, en citant le cas d'Emilien Jacquelin, qui a perdu une vingtaine de secondes sur Samuelsson, Ponsiluoma et Dale dans ce fameux dernier tour bornandin, vendredi lors du sprint. Prise de risque assumée par le Français.

QFM pas si loin

Si les conditions sont "extra-lentes" – "et on n'en est pas là" –, Habert considère au contraire que la course pourrait se décanter tôt, si une nation dispose d'une meilleure glisse, ou si un biathlète est au-dessus du lot en termes de ski de fond. La théorie des écarts croissants en fin de course s'appliquerait du premier au dernier hectomètre d'un parcours qui en compte 125, et amoindrirait les chances de voir un sacré peloton de tête se présenter au premier tir.
Rendez-vous à 14h45 pour le verdict, avec cette poursuite qui promet, et dont l'allure condensée ne s'arrête pas aux huit protagonistes cités. Quentin Fillon Maillet (dossard 20) ne partira par exemple que 52 secondes après Christiansen. Avant cela, dès 12h15, Lou Jeanmonnot s'attellera à la poursuite d'Hanna Öberg. Trois secondes les séparent au départ. Soit presque rien… dans un premier tour.
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Jacquelin : "J'avais envie de la jouer comme si c'était les Jeux Olympiques"

Video credit: Eurosport


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