Le 7e ciel est encore loin, mais Fourcade s'en est rapproché dimanche

Cette mass-start d'Anterselva, ultime répétition avant l'épisode olympique en Corée du Sud, risque d'avoir son importance dans quelques semaines, à l'heure des comptes. Martin Fourcade le sait. Johannes Boe, son dauphin au classement général, tout autant. Même si le suspense reste entier, le succès du Français sur les neiges du Trentin-Haut-Adige, le 69e de sa carrière, l'a rapproché un peu plus d'un septième gros globe consécutif. Il est surtout intervenu au moment où la belle série du Norvégien, en feu depuis 11 courses et autant de podiums (dont 7 victoires), s'est consumé. Cette mass-start a marqué un coup d'arrêt évident.

En difficulté derrière sa carabine, toujours aussi prompt en glisse mais seulement sixième ce dimanche, Boe n'a jamais pu enrayer la domination et le retour au sommet de son rival. Et si elle n'a rien d'irrémédiable, sa prestation aura forcément des conséquences sur l'épilogue de Coupe du monde, après Pyeongchang. Pour résumer, ce dimanche a renforcé un peu plus Fourcade dans les coutures de son confortable trône. Et il a compliqué la tâche du cadet de la fratrie Boe.

A l'heure actuelle, les deux monstres de l'hiver, qui ont trusté l'ensemble des victoires individuelles à l'exception du sprint d'Östersund, dominé par Tarjei Boe, sont séparés de 54 points. Un gouffre virtuel puisque chaque biathlète devra retirer, comme le stipule le règlement, ses deux plus mauvais résultats de l'hiver à l'issue de la saison pour obtenir le fin mot de l'histoire. Pour Fourcade, qui n'a jamais quitté le podium cet hiver en 15 sorties, ce sont deux 3e places (choisissez celles que vous voulez), soit 96 points, qui vont disparaître.

Pour Boe, c'est vers Östersund qu'il faut se tourner. En Suède, le cadet de la fratrie était passé à côté du sprint (11e) puis de la poursuite (13e) fin novembre. Pour l'heure, un total de 58 points devra être raboté à son pécule fin mars. Il y a donc virtuellement 16 points entre le Français et le Norvégien. Ce n'est pas grand-chose et beaucoup à la fois.

Fourcade peut se frotter les mains : sa position est nettement plus enviable que celle de son adversaire. Déjà, parce que, jusqu'à preuve du contraire, c'est bien lui qui est affublé du dossard de leader du général, mais surtout parce que le double champion olympique de Sotchi peut griller deux jokers lors des sept dernières courses (sprint et mass start à Kontiolahti, sprint et poursuite à Oslo et enfin, sprint, poursuite et mass start lors des finales à Tyumen). De son côté, si le Français continue de limiter la casse à chaque fois que son adversaire s'impose, Boe sait qu'il n'a plus le droit à l'erreur. Et ça, son rival catalan en a tout autant conscience que lui.