Antholz - Quentin Fillon Maillet s’en prend aux critiques : "Allez regarder les télé-réalités, c’est fait pour ça"

Aurait-t-il été aussi véhément s’il n’avait pas complètement explosé dans le dernier tour et laissé échapper son premier podium de l’hiver ? Rien n’est moins sûr. Il faut dire que jusqu’à l'ultime boucle, Quentin Fillon Maillet réussissait la mass-start parfaite à Antholz dimanche. "J'ai mis mon maximum et je suis content de la manière, expliquait-il au micro de la chaîne L’Equipe. L’objectif était déjà de faire 100% au tir et c’est mon premier 20/20 de la saison, et plutôt rapide en plus…" Malheureusement, l’absence totale de glisse a coûté cher au Tricolore.

Visiblement victime d’un problème de fartage, incapable de glisser, Fillon Maillet n’a jamais réussi à accrocher les skis de Vetle Chritiansen dans le troisième tour. Même s’il s’y attendait. "J'ai senti dès le premier tour que la glisse n'était pas excellente, poursuit-il. C'est une grosse déception." Le podium était alors encore jouable, le Français étant ressorti du dernier passage sur le pas de tir avec 20’’ d’avance sur le Norvégien Vebjoern Soerum et plus de 30’’ sur son compatriote Johannes Dale. Mais ça n’a pas suffi. Et c’est sans doute la frustration qui a poussé le Tricolore à s’en prendre aux nombreuses critiques qui émaillent son début de saison compliqué.

"Il y a deux ans, on me mettait sur un piédestal tel un dieu du biathlon et, aujourd’hui, les critiques sont fortes et je trouve ça dommage, s’est agacé le Français. On fait un sport difficile, on donne beaucoup de nous-mêmes et on est en Coupe du monde, il y a beaucoup d’adversité, beaucoup de paramètres à prendre en compte. Je m'adresse aux spectateurs qui ont la critique un peu facile ou qui s’imaginent que le biathlon c’est facile. Tous les autres, je les remercie parce qu’il y a heureusement beaucoup d’encouragements aujourd’hui sur le bord de la piste et sur les réseaux sociaux. Merci pour le soutien ! Mais je ne remercie pas les détracteurs, les gens se reconnaîtront tous seuls". Une petite pique avant d’aller encore plus loin dans le fond de sa pensée.

"Si les gens sont là pour nous critiquer ou imaginer que c'est trop facile, qu'ils aillent mettre la 12, qu’ils aillent regarder les télé-réalités, c'est fait pour ça, vous pourrez vous défouler et cracher votre venin, s’énerve le double champion olympique de Pékin (individuel et poursuite), qui n’a plus gagné en Coupe du monde depuis le sprint d’Otepaa, en mars 2022. Aujourd’hui, on est en biathlon, on donne notre meilleur tous les jours et on attend des personnes qui nous suivent qu’ils nous soutiennent, pas qu’ils nous descendent".

"Si vous pensez être meilleur que nous, allez prendre une licence à la Fédération Française de ski et venez vous tester en biathlon, propose Quentin Fillon Maillet. Peut-être que vous verrez un peu mieux la difficulté… Pour les moins courageux, je leur propose de postuler aussi à la FFS en tant que coach, technicien, sélectionneur, conseiller… Mais qu’ils sortent de leur canapé et qu’ils viennent donner leurs conseils." Pas sûr que qui que ce soit aurait pu changer quelque chose au scénario de la course du jour. Et même si le podium n’est pas là, la manière est, elle, rassurante pour la suite. A condition d’oublier les critiques.