Biathlon - Julia Simon fait le point sur la saison écoulée : "Il y a une émulation incroyable en équipe de France"

Après une saison éreintante, mais récompensée par quatre nouveaux titres mondiaux et trois victoires en Coupe du Monde, Julia Simon se sent "plus sereine" que jamais à un an des JO. "Arrivée à maturité", elle évoque son programme à venir, entre repos bien mérité et derniers préparatifs pour s'emparer de "la seule médaille qui manque" à son palmarès déjà prestigieux.

Julia Simon en mode Lucky Luke : Comment la Française a assommé la poursuite

Video credit: Eurosport

Julia Simon, quel regard portez-vous sur cette saison maintenant qu'elle est terminée ?
Julia Simon. : Le bilan est vraiment plutôt bon ! Le début de saison a été difficile, poussif, tant sur les skis qu'au tir. Je manquais de sensations, et les résultats ne suivaient pas. Mais j'avais fait des Mondiaux en février mon objectif principal. J'en repars avec quatre titres, c'était clairement inespéré, et finalement, cela a parfaitement lancé le reste de ma saison.
À quoi attribuez-vous ce changement de dynamique ?
J.S. : J'avais annoncé à mes coachs que le début de saison serait compliqué. J'ai eu une grosse prise de poids en amont et j'avais besoin de temps pour retrouver mon état de forme. Je sais maintenant que les méthodes drastiques ne me conviennent pas, alors j'ai pris le temps nécessaire. Je suis partie faire un stage en solitaire dans ma station, aux Saisies, et je me suis mise dans mon petit cocon. C'était un moment clé. Je me suis dit : 'là, ça y est, on va voir si tu peux répondre présent'.
Vous avez aussi évoqué l'effet des cycles menstruels sur votre préparation...
J.S. : Il faut casser les tabous. Le mental fluctue dans ces moments-là, cela joue sur notre poids. Mon corps a fait une sorte de ras-le-bol, il me l'a fait comprendre avec cette prise, sans que j'aie changé mon alimentation. Les cycles hormonaux entrent en compte dans notre calendrier : la perte de règles, le stress... Tout cela fait qu'une sportive est différente à gérer d'un sportif. J'ai la chance d'avoir des coachs ouverts sur la question, et avec le temps, tout rentre dans l'ordre. Il faut savoir s'écouter et les règles n'empêchent pas la performance.
Simon : "A l'issue de la saison, j'ai ressenti une grande fatigue mentale, accumulée sur trois saisons à essayer de rester au sommet"
Comment vous sentez-vous au bout d'un hiver aussi usant ?
J.S. : Cela va mieux, car j'ai pris un peu de vacances. Mais à l'issue de la saison, j'ai ressenti une grande fatigue mentale, accumulée sur trois saisons à essayer de rester au sommet. Les attentes sont élevées, tant de ma part que de la part des médias.
Appartenir à un collectif aussi fort en Bleu ajoute-t-il de la pression ?
J.S. : Faire partie d'une équipe aussi compétitive amène une émulation incroyable. J'ai l'impression de vivre les plus belles années du biathlon féminin français. On est toutes à des moments différents de nos carrières, mais on partage les mêmes objectifs. C'est très stimulant. Les jeunes arrivent sans complexe : tout le monde veut sa place en Coupe du monde, et elle devient de plus en plus difficile à obtenir. Même moi, qui suis parmi les plus expérimentées, je sens que je dois me surpasser. On ne peut pas se reposer sur ses acquis, et c'est ce que je trouve particulièrement génial.
Quel est votre programme pour les prochains mois ?
J.S. : Je vais encore me donner un peu de temps. Normalement, on recommence l'entraînement début mai, mais cette année, je sens que j'ai besoin de plus. J'ai envie de m'écouter, de faire confiance à mon expérience. Je n'ai pas de programme hyper défini, mais j'ai envie de profiter de la vie, de passer du temps avec mes proches et de pratiquer d'autres sports. J'aimerais apprendre à jouer au tennis, par exemple... Le premier gros stage pré-olympique sera fin mai : ce sera le début d'une nouvelle aventure pour aller chercher la médaille d'or en Italie, la seule qui manque à mon palmarès.
À quel point avez-vous la sensation d'avoir changé depuis Pékin ?
J.S. : Je me suis sentie vraiment grandir pendant ces quatre ans. Je pense que je suis une athlète arrivée à maturité. À Pékin, je n'étais pas prête à performer. Aujourd'hui, je me sens plus sereine, j'ai l'impression d'avoir les clés. Maintenant, il faut que la tête, le corps, tout soit aligné au bon moment. J'ai bon espoir, car c'est pour cela que je m'entraîne depuis des années. Les Jeux, c'est là qu'il faut être au rendez-vous.
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