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Au biathlon, les reports ne posent pas de problème aux favoris, dont Martin Fourcade

Patrick LAFAYETTE

Mis à jour 17/02/2014 à 20:23 GMT+1

Pas d'inquiétude pour Martin Fourcade. L'histoire des JO d'hiver montre que les reports de courses ne nivellent pas les valeurs. Les favoris restent favoris.

Eurosport

Crédit: Eurosport

"Bon, moi je retourne me coucher! On se voit demain!" Ce lundi, Martin Fourcade a pris congé, avec ce tweet, à 13h55 heure locale. Sans doute un peu lassé d’attendre, depuis deux jours, une mass start finalement noyée dans le brouillard et reportée à ce mardi. Chacun se demandera évidemment si le Catalan en or aura laissé de l’influx dans sa quête d’un troisième titre individuel, à l’instar de la Biélorusse Domratcheva, qui l’enverrait directement dans la stratosphère des plus grands champions français de l’histoire.
Réponse définitive après la course, ce qui n’empêche pas de patienter en jetant un œil dans le rétro pour en tirer quelques enseignements et des éléments de pronostic. Deux fois seulement, dans le passé des Jeux, une épreuve de biathlon a dû être reportée à cause de mauvaises conditions atmosphériques. Et deux fois au Japon.
La première, en 1972, ça commence à faire loin. C’était l’époque où les Français n’étaient pas encore des cadors de la discipline et où on expliquait aux lecteurs de L’Equipe ce qu’était le biathlon, alors à peine sorti de sa structure militaire d’origine, réduit à une seule épreuve et réservé aux hommes : "20km de ski de fond découpés en 5 boucles de 4km et entrecoupés de 4 séances de tir au fusil de guerre sur une cible de cinq "assiettes" placée à 150m du tireur." Malgré ce faux départ (la course avait été interrompue par la neige la veille), le Chamoniard Daniel Claudon s’était finalement classé dixième, meilleure performance jamais réalisée par un biathlète tricolore à cette date, d’une course remportée par l’un des grands favoris, le Norvégien Magnar Solberg, déjà sacré à Grenoble quatre ans auparavant, et qui devenait ainsi, à 35 ans et 4 jours, le champion olympique le plus âgé de l’histoire.
Aucune chance que ces reports successifs affectent ou déconcentrent Martin Fourcade. Ne serait-ce que parce qu’il loge au Village Olympique, à 300m du stade.
Depuis, pas plus tard que le dimanche 8 février dernier, ce record a été pulvérisé par son compatriote Ole Einar Björndalen, alerte quadragénaire titré sur le sprint. Et qui fut déjà le héros du second rendez-vous de biathlon décalé aux JO… C’était à Nagano, autre haut lieu des perturbations météorologiques en 1998, sur le 10 kilomètres. Le 16 février, alors que presque tous les concurrents ont déjà tiré au moins une fois, après 7 kilomètres pour les premiers d’entre eux, les officiels sont contraints de les stopper, des bourrasques de neige brouillant la visibilité sur le pas de tir.
Björndalen, alors auréolé d’une triple couronne mondiale chez les juniors, est en tête. "J’ai été décontenancé, un peu énervé l’espace de cinq minutes, raconterait-il après son triomphe, intervenu finalement le lendemain. Puis, je suis parvenu à me remotiver…" C’est ainsi qu’il remettrait ça, prenant d’emblée la tête pour aller quérir sa première grande victoire internationale au plus haut niveau. Loin, très loin devant le premier Français, Thierry Dusserre, l’actuel coach des féminines, 50e à 3’27’’ ! Il faut dire que dans ces neiges mouillées, les Bleus avaient perdu leur glisse.
Raphaël Poirée s’en souvient, qui avait même abandonné dans ce 10km : "C’était un cauchemar, nous raconte-t-il aujourd’hui. Mais aucune chance que ces reports successifs affectent ou déconcentrent Martin Fourcade. Ne serait-ce que parce qu’il loge au Village Olympique, à 300m du stade, et qu’il y est resté à l’abri de ces aléas, sans tension, tenu informé minute par minute par les coaches."
Cet augure avisé permet donc de croire au "jamais deux sans trois" et de se dire que le favori 2014, comme ses devanciers, ne sera pas déstabilisé par les caprices de la météo...
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Ole Einar Björndalen 2002

Crédit: Imago

Trois chiffres pour comprendre

  • 3 – Le nombre de médailles déjà rapportées par le biathlon à la France lors de ces Jeux. Il en reste encore 12 à distribuer, sur un total de 33 qui fait du biathlon le troisième sport le plus nanti en ce domaine aux JO d’hiver après le ski de fond et le patinage de vitesse (36 médailles chacun).
  • 4 – Le nombre de reports successifs qu’a dû endurer, sur ces Jeux, l’épreuve de départ en ligne (mass start) masculine finalement reprogrammée à ce mardi 14h30 (11h30 heure française).
  • 4 – Le nombre de courses de biathlon perturbées en cet hiver à la météo capricieuse, en Coupe du monde et avant Sotchi, par le mauvais temps : à Östersund (Suède) début décembre tout d’abord, où la poursuite femmes a été interrompue et celle des hommes annulée à cause du brouillard ; à Anterselva (Italie) en janvier ensuite, où le blizzard a là aussi stoppé le relais féminin avant de retarder d’une heure celui des hommes.
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