Mondiaux2025 Lenzerheide - Océane Michelon sur les traces de Lou Jeanmonnot ?

Les filles carburent à plein régime cette saison en Coupe du monde. Les taulières du groupe bleue, Lou Jeanmonnot en tête, répondent toujours présent et les jeunes poussent. Comme Jeanne Richard, Océane Michelon a déjà fait son trou au plus haut niveau. Mais la jeune Tricolore guette encore son tout premier podium. Cela ne saurait tarder. Pourquoi pas dès les Championnats du monde ?

Océane Michelon et Lou Jeanmonnot.

Crédit: Getty Images

Lois Habert se souvient d'une conversation avec Simon Fourcade à propos d'Océane Michelon. Celui qui n'était pas encore le patron de l'équipe de France masculine lui avait parlé de cette jeune pousse. "Simon était son entraîneur à l'époque, c'était il y a à peu près trois ans je pense. Il m'avait dit 'Tu vas voir, elle, dès qu'elle aura solutionné sa petite faiblesse dans la tête qu'elle a parfois à certains moments, elle va aller très vite'. Il ne s'était pas trompé", sourit le consultant d'Eurosport.
Océane Michelon n'avait pas 20 mais elle promettait déjà. Aujourd'hui, un an après ses débuts sur la pointe des pieds dans le groupe élite et à l'aube des premiers Mondiaux de sa carrière, elle a tracé son sillon pour s'ancrer solidement en équipe de France dès sa première saison en Coupe du monde. Elle pointe déjà à la 6e place du classement général à quelques semaines de son 23e anniversaire. A l'instar de Jeanne Richard, la Chambérienne incarne l'avenir sans insulter le présent.
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Océane Michelon

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On ne se rend pas compte mais on a un niveau technique chez les filles qui est assez hallucinant
"Océane, elle va le claquer, un moment. Elle est encore un tout petit peu tendre, mais ça va venir", glisse Lois Habert. Ce qu'elle va claquer tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, c'est son premier podium. C'est peu dire qu'elle tourne autour, avec deux quatrièmes places consécutives en janvier (sur la poursuite d'Oberhof et l'individuel de Ruhpolding) et une cinquième en poursuite à Antholz, elle n'en est plus très loin. Elle est surtout devenue d'une impressionnante constance puisqu'elle n'est jamais sortie du Top 8 lors de ses sept dernières courses.
Il ne lui manque donc plus qu'une place sur la boîte pour matérialiser plus encore son évidente progression. Elle est la seule biathlète au sein du Top 10 du classement général à ne pas compter de podium cette saison. Presque une "anomalie", compte tenu de son niveau global. A Oberhof, elle avait accumulé les bonnes performances tout en étant grippée. A Antholz, lors du relais féminin, elle a fait de la tachycardie. "Tout va bien de mon côté, le repos arrive à pic pour recharger les batteries et revenir en pleine forme pour les Championnats du monde. Pas d'inquiétude", a-t-elle ensuite rassuré sur les réseaux sociaux.
En dépit de ces contretemps, les qualités de la Savoyarde ont sauté aux yeux cet hiver. "Quand on l'a vu skier au milieu du paquet avec les meilleures filles en début de saison, je me suis dit 'Mais en fait, elle a carrément sa place', reprend Lois Habert. Techniquement, on voyait qu'elle se plaçait bien où elle voulait, partout. Physiquement, elle est là. C'est une très belle skieuse. On ne se rend pas compte mais on a un niveau technique chez les filles qui est assez hallucinant."
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Doublé Jeanmonnot-Simon sur la poursuite : la journée parfaite des Bleues en images

Video credit: Eurosport

Un profil complet

Quand tout va bien, cette danseuse de formation vole sur la piste. Mais sans avoir l'air d'y toucher. Océane Michelon, c'est le package complet. Un profil à la Lou Jeanmonnot. "Elle me fait penser à Lou, confirme Habert. C'est-à-dire qu'il n'y a pas un truc hors norme. Typiquement, Justine (Braisaz-Bouchet), ça a été le gros poumon du groupe, la skieuse hors norme, mais avec des faiblesses en tir. Julia (Simon), c'est 'on-off', qui peut faire 60e du sprint et gagner la poursuite. J'exagère, mais elle peut passer à côté de certaines courses et survoler tout le monde le lendemain. Lou, c'est un profil de biathlète complète et avec Océane, on est un peu sur le même type."
Rien n'impressionne en apparence chez des biathlètes de ce genre. Mais les faiblesses sont rares. "Si vous me demandez si elle a un truc qui sort du lot, je pense que je dirais non, en tout cas pour le moment, dit encore notre consultant à propos d'Océane Michelon. Mais tout est bon. Elle a un peu tout qui sort du lot et rien en même temps. Ce n'est pas un temps de ski hors normes ce n'est pas exceptionnel non plus sur le pas de tir, mais comme tout est bon, à la fin, elle est très souvent dans le coup. C'est du biathlon complet. J'ai l'impression que cette génération est vraiment dans ce moule, que ce soit Océane ou Jeanne."
Lors du Summer Tour, Michelon avait frappé les esprits, notamment en remportant un sprint via un 10 sur 10 pour devancer… Lou Jeanmonnot d'une trentaine de secondes. Simon Fourcade avait vu juste, oui. On allait voir. Pour le reste, le temps fera son œuvre. Dès Lenzerheide ? Un premier podium en carrière à l'occasion des Mondiaux ? Pourquoi pas. Il ne serait en tout cas pas étonnant que, ici ou ailleurs, d'ici la fin de la saison, elle monte au moins une fois sur cette boite où elle a incontestablement sa place. Les cérémonies des fleurs, auxquelles elle a goûté régulièrement ces derniers temps, ne constituent qu'une première étape. Elle va le claquer, comme dit Lois Habert.
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Océane Michelon

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